Summorum pontificum - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Summorum pontificum

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Il y a 10 ans, Benoît XVI décidait de mettre fin à une querelle intra ecclésiale qui n’avait que trop duré. Par son motu proprio Summorum pontificum, il rétablissait l’usage de la messe, selon l’ancienne liturgie, dite de saint Pie V. Celle-ci devenait «  rite extraordinaire  » et pouvait être célébrée à la demande des fidèles, alors que la messe dite de Paul VI était qualifiée de «  rite ordinaire  ». Cette décision, en comblant les vœux d’une partie des fidèles et en recevant l’assentiment de beaucoup d’autres, mécontentait certains. Pour une partie de la hiérarchie, c’était la fin d’une illusion. Non, il ne s’agissait pas seulement de se concilier un public vieilli et nostalgique, il s’agissait de tenir compte d’une réalité tenace. La réforme liturgique entreprise à la suite de Vatican II n’avait pas obtenu un consensus paisible. D’ailleurs, les critiques n’étaient pas venues seulement de la marge dite traditionaliste. Un théologien comme Louis Bouyer, qui avait été un des pionniers du mouvement liturgique préconciliaire, s’affirmait comme un analyste mordant de la réforme. Avant qu’il ne succédât à Jean-Paul II, le cardinal Joseph Ratzinger avait préconisé une réforme de la réforme.

Les fidèles qui participent au rite extraordinaire ne constituent nullement une sorte de public résiduel en voie de disparition, qu’on peut satisfaire en lui consentant au compte-gouttes quelques célébrants à la retraite. Les jeunes sont nombreux parmi eux. Jean-Marie Guénois, dans une page récente du Figaro établissait qu’un quart des jeunes prêtres, nouvellement ordonnés, sont de sensibilité dite « tradi » : « La tendance lourde du goût des jeunes catholiques pour une certaine tradition se confirme de plus en plus clairement.  »

Un tel fait irrite une autre sensibilité dite progressiste, et dans un pays comme le nôtre, tellement marqué par des divisions historiques, doctrinales, ou encore politicoreligieuses, ce peut être l’occasion de raviver d’anciennes déchirures. Rien ne serait plus désastreux dans l’état de faiblesse où nous sommes. Il serait grand temps d’inventer en commun les conditions d’un débat de fond qui se substituerait à la polémique blessante. Il y a déjà eu quelques initiatives en ce sens, mais il conviendrait de les prolonger et surtout d’approfondir leur objet. Depuis le concile, mais même dès la période qui l’a précédé, des évolutions se sont produites, parfois des effondrements qui démentaient l’optimisme prévalant dans l’idéologie dominante. Pourtant, il y avait énormément à retenir dans l’effort de renouveau théologique et pastoral d’après-guerre. Pourquoi les fruits produits n’ont-ils pas correspondu à la promesse des fleurs ? Les causes endogènes ne sont pas les seules à considérer. Il y a aussi le devenir d’une civilisation qui a muté, prenant une tournure individualiste et nihiliste. Raison de plus pour rendre à un monde qui perd ses raisons de vivre la grande illumination d’un Dieu incarné, qui continue à visiter son peuple pour le sauver. La liturgie, de rite ordinaire ou extraordinaire, doit nous y aider.