« Même si j’étais une petite m…, je garde un peu de respect pour moi-même !» C’est en ces termes que Severino Diaz, un exilé cubain de New York, se présente. Il s’est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment, et, présent sur le lieu d’une bagarre dans un bar, qui s’est terminée par le meurtre d’un dealer, il est arrêté et condamné à 15 ans de prison pour meurtre… à l’issue d’un procès bâclé qui s’est déroulé à peine cinq mois après son arrestation. Mais, dans le système judiciaire américain, pour sortir de prison, il faut reconnaître sa culpabilité. Ce que Severino refuse, puisqu’il est innocent. Cela lui vaudra 12 ans de prison en plus !
Cette histoire incroyable montre que, dans la pire des situations et face à la plus affreuse des injustices, tout homme a la possibilité de conserver sa dignité et de trouver une raison de vivre et, comme il le dit si joliment « un chemin d’humanité ».
Car, en faisant la connaissance du père Pierre Raphaël, un ancien prêtre ouvrier français devenu visiteur de prison, il va se trouver à l’origine de la création de la Maison d’Abraham, un lieu d’accueil pour les petits délinquants, à leur sortie de prison. Fidèle à sa méthode de travail, Pierre Barnérias (M. et le 3e secret, sur le secret de Fatima) a filmé pendant plusieurs années Severino Diaz, le père Pierre Raphaël et Simone Ponnet, la religieuse qui le seconde.
Et c’est une belle histoire d’amour qu’il nous raconte dans ce documentaire émouvant qui livre une magnifique leçon d’espérance dans l’avenir et de foi dans l’homme. Comme le dit si bien Severino Diaz, en visite en Aveyron où le père Pierre Raphaël a pris sa retraite : « Le pont de Millau est le pont entre le père Pierre et moi, entre la prison et la liberté. » Quand on voit ce pont immense, on mesure l’extraordinaire chemin parcouru par cet homme pour conserver, envers et contre tout, sa dignité.
Documentaire français (2017) de Pierre Barnérias (1h34). (Adolescents) Sortie le 1er mars 2017.
— – Entretien avec Pierre Barnérias, propos recueillis par Alexia COUTANT Comment avez-vous découvert l’existence de Severino et pourquoi avez-vous décidé de réaliser ce film ? Pierre Barnérias : C’est en réalisant un magazine pour l’émission Reportages de TF1 que je découvre l’existence de Severino Diaz. Son interview derrière les barreaux a été l’un des moments les plus forts de ma vie de journaliste. Son histoire m’a bouleversé et a même changé ma vie. Or, quelques jours avant cette rencontre, je me suis retrouvé en garde à vue dans une prison du Bronx pour avoir filmé des vues aériennes du Bronx depuis un toit. Ces quelques heures passées du mauvais côté des barreaux m’ont fait toucher du doigt ce que peut représenter le mot « injustice ». Une semaine plus tard, je découvre l’existence de Severino. En sortant en larmes de la prison, je me suis fait une promesse : ne jamais abandonner cette personne… Votre précédent documentaire M et le 3e secret est une enquête tournée sur plus de quatre années. C’est votre marque de fabrique ? Pensez-vous que cette manière de travailler vient de vos années de journaliste à la télévision ? Le temps est une force pour réussir à dégager les meilleurs arômes d’une histoire, comme le bon vin. Deux choses me motivent depuis toujours : l’injustice et le réel. Il y a 25 ans, je suis devenu journaliste par goût pour les enquêtes et ma soif de la justice. J’ai vite découvert la force du réel sur des sujets de magazines ou de documentaires pour la télévision. C’est de lui que vient l’émotion que tout cinéaste rêve d’offrir dans un film. Le réel est plus fort que la fiction. D’ailleurs ce n’est pas un hasard si de nombreux films de fiction empruntent la forme du documentaire, comme pour faire « plus vrai » ! Votre manière de filmer est très proche du cinéma reportage direct ? Combien étiez-vous sur le tournage ? J’étais seul ou accompagné par des personnes qui connaissaient bien Severino et son entourage. Ma priorité, comme dans tous mes documentaires, était de faire oublier la caméra. Et c’est plus facile quand vous êtes seul que lorsque vous avez un perchiste, un assistant et trois autres personnes qui regardent la scène. L’émotion vraie et non jouée devant une caméra nécessite un rapport de confiance et une proximité difficile voire impossible à avoir avec une équipe. Quelle est la part du montage dans votre film ? C’est l’essentiel. Vous pouvez rater un film très bien tourné avec le montage et, à l’inverse, réussir un film mal tourné. Le montage est la pièce centrale du film avec la musique qui, pour moi, est un acteur essentiel surtout au cinéma. Jean-Xavier de Lestrade a réalisé Un coupable idéal. Ce film vous a-t-il influencé ? Bien sûr ! Je voulais même appeler mon film Le Condamné idéal. Un ami comédien, François d’Aubigny, m’a soufflé un autre titre, plus en lien avec l’histoire : Sous peine d’Innocence. Ça m’a plu. C’est resté même si Le condamné idéal est sans doute plus marketing. Que retenez-vous de cette histoire ? La force du mental. Comment un seul homme peut accepter une telle injustice et vaincre seul, juste par cette acceptation, ce système pervers et hypocrite qu’est le système du plaider coupable, l’un des piliers de la justice américaine… Quels sont vos prochains projets ? La mort (rires) ! Mais pour ne plus en avoir peur… Je travaille depuis un an sur les expériences de mort imminente. Mon film s’appelle Thanatos : va, vis et reviens. http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=253085.html
— – Entretien avec Pierre Barnérias, propos recueillis par Alexia COUTANT Comment avez-vous découvert l’existence de Severino et pourquoi avez-vous décidé de réaliser ce film ? Pierre Barnérias : C’est en réalisant un magazine pour l’émission Reportages de TF1 que je découvre l’existence de Severino Diaz. Son interview derrière les barreaux a été l’un des moments les plus forts de ma vie de journaliste. Son histoire m’a bouleversé et a même changé ma vie. Or, quelques jours avant cette rencontre, je me suis retrouvé en garde à vue dans une prison du Bronx pour avoir filmé des vues aériennes du Bronx depuis un toit. Ces quelques heures passées du mauvais côté des barreaux m’ont fait toucher du doigt ce que peut représenter le mot « injustice ». Une semaine plus tard, je découvre l’existence de Severino. En sortant en larmes de la prison, je me suis fait une promesse : ne jamais abandonner cette personne… Votre précédent documentaire M et le 3e secret est une enquête tournée sur plus de quatre années. C’est votre marque de fabrique ? Pensez-vous que cette manière de travailler vient de vos années de journaliste à la télévision ? Le temps est une force pour réussir à dégager les meilleurs arômes d’une histoire, comme le bon vin. Deux choses me motivent depuis toujours : l’injustice et le réel. Il y a 25 ans, je suis devenu journaliste par goût pour les enquêtes et ma soif de la justice. J’ai vite découvert la force du réel sur des sujets de magazines ou de documentaires pour la télévision. C’est de lui que vient l’émotion que tout cinéaste rêve d’offrir dans un film. Le réel est plus fort que la fiction. D’ailleurs ce n’est pas un hasard si de nombreux films de fiction empruntent la forme du documentaire, comme pour faire « plus vrai » ! Votre manière de filmer est très proche du cinéma reportage direct ? Combien étiez-vous sur le tournage ? J’étais seul ou accompagné par des personnes qui connaissaient bien Severino et son entourage. Ma priorité, comme dans tous mes documentaires, était de faire oublier la caméra. Et c’est plus facile quand vous êtes seul que lorsque vous avez un perchiste, un assistant et trois autres personnes qui regardent la scène. L’émotion vraie et non jouée devant une caméra nécessite un rapport de confiance et une proximité difficile voire impossible à avoir avec une équipe. Quelle est la part du montage dans votre film ? C’est l’essentiel. Vous pouvez rater un film très bien tourné avec le montage et, à l’inverse, réussir un film mal tourné. Le montage est la pièce centrale du film avec la musique qui, pour moi, est un acteur essentiel surtout au cinéma. Jean-Xavier de Lestrade a réalisé Un coupable idéal. Ce film vous a-t-il influencé ? Bien sûr ! Je voulais même appeler mon film Le Condamné idéal. Un ami comédien, François d’Aubigny, m’a soufflé un autre titre, plus en lien avec l’histoire : Sous peine d’Innocence. Ça m’a plu. C’est resté même si Le condamné idéal est sans doute plus marketing. Que retenez-vous de cette histoire ? La force du mental. Comment un seul homme peut accepter une telle injustice et vaincre seul, juste par cette acceptation, ce système pervers et hypocrite qu’est le système du plaider coupable, l’un des piliers de la justice américaine… Quels sont vos prochains projets ? La mort (rires) ! Mais pour ne plus en avoir peur… Je travaille depuis un an sur les expériences de mort imminente. Mon film s’appelle Thanatos : va, vis et reviens. http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=253085.html
Pour aller plus loin :
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- LE MINISTERE DE MGR GHIKA EN ROUMANIE (1940 – 1954)
- Liste des ouvriers pastoraux, Evêques, Prêtres, Religieux, Religieuses et Laics tués en 2011 et 2010
- Catholiques, on ne veut pas de vous dans l'État de New York
- La France et le cœur de Jésus et Marie