Sortir du biologique - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Sortir du biologique

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Je me dois tout de même de relever un très étrange argument, qui est de plus en plus avancé en faveur de l’adoption d’enfants par les couples homosexuels. Cet argument est maintenant repris par les responsables politiques qui défendent le projet de loi de « mariage pour tous », mais il a été élaboré depuis déjà pas mal d’années par des théoriciens et des théoriciennes. Ceux-ci veulent à toute fin montrer que la procréation qui résulte de l’union féconde de l’homme et de la femme n’est peut-être pas la meilleure façon d’accueillir des enfants. Que dis-je ? J’entends couramment que le modèle optimum serait celui de l’adoption, car avec elle on serait sûr que c’est seul l’amour qui préside à cet accueil des enfants, alors que leur conception charnelle serait grevée de motifs impurs et troubles. D’ailleurs, on sait très bien qu’il y a beaucoup d’enfants non désirés qui naissent ainsi et qui doivent donc supporter le poids de leur arrivée contrainte au sein d’une famille.

Je vous fais grâce d’autres développements qui vont dans la même ligne et qui poussent jusqu’à son terme cette logique de la dépréciation de la procréation dans le cadre de la famille dite traditionnelle. Oui, je sais, il y a de quoi être ébahi. Moi-même je regarde mes propres enfants et je me demande comment ces chers petits, qui sont grands maintenant, ont pu échapper à l’enfer du naturalisme biologique, dont heureusement la théorie du gender est venue nous délivrer. Mais j’ai des textes devant moi, accusateurs, émanant de pasionarias qui veulent en remontrer à leur Église et à leur pape et qui nous expliquent triomphalement que le « mariage pour tous » signifie la défaite définitive du patriarcat. Les gens bornés que nous sommes n’y entendent rien parce qu’ils sont tout à faits « exfiltrés » par rapport à la culture contemporaine.

Bien sûr, le simple bon sens devrait avoir raison de ces arguties dont les responsables ne semblent pas s’apercevoir qu’elle distille un vrai ressentiment à l’égard de notre humanité. Mais je crois aussi qu’il y a dans le trésor de la doctrine chrétienne de quoi méditer sur le don inestimable de notre condition charnelle. Jean-Paul II, au début de son pontificat, a développé une magnifique catéchèse sur l’amour humain. De même, je vous recommande la pensée très éclairante du père Gaston Fessard. Et enfin, je désignerai l’œuvre du grand philosophe Michel Henry qui a mis en relation la révélation de saint Jean « Le verbe s’est fait chair » avec une phénoménologie de la chair. C’est la preuve que nous pouvons nous émanciper heureusement de toutes ces folies inhumaines.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 31 janvier 2013.