Seuls les gays ont-ils le droit de se mettre en colère ? - France Catholique
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Seuls les gays ont-ils le droit de se mettre en colère ?

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« Il s’agit d’un prêtre catholique qui va parler dans une école catholique. C’est une affaire délicate », écrit Tym Moss du Centre LGBTQ [Lesbian, Gay, bisexual, transexual and queer] du Bronx. Méditez cette déclaration. Le fait qu’un prêtre catholique parle dans une école catholique est une affaire délicate ? Vous auriez tendance à croire que des prêtres parlent dans des écoles catholiques tous les jours et qu’il n’y a rien là qui sorte de l’ordinaire. Mais vous ne vivez pas dans le monde des gays. Ou plutôt c’est un fait, mais vous n’en avez pas encore pris conscience. La prestigieuse Ecole secondaire Cardinal Spellman du Bronx, fondée précisément pour dispenser un enseignement aux enfants du centre ville dont les parents veulent à tout prix leur éviter le désastreux système des écoles publiques new-yorkaises, est sous le feu des critiques pour avoir demandé à un prêtre catholique de venir parler de l’enseignement catholique. Un groupe de parents d’élèves de l’école Spellman a invité le père Donald Timone à parler de la position de l’Eglise sur l’homosexualité et d’un programme approuvé par l’Eglise pour les gays qui veulent vivre en conformité avec l’enseignement de l’Eglise. Ce programme a pour titre Courage et comprend des sections un peu partout dans le pays et à l’étranger. On aurait dit que c’était Hitler qui allait débarquer et pas un bon prêtre octogénaire. La manchette du New York Daily News annonce avec fiel : « L’abbé Donald Timone qui recommande de «détourner les gays de leur voie par la prière » va parler à l’école secondaire Cardinal Spellman. Le journaliste ne révèle pas exactement où le père Timone recommande de « détourner les gays de leur voie par la prière». C’est une calomnie utilisée par les militants gays contre ceux qui veulent aider les hommes et les femmes affectés par une orientation sexuelle non souhaitable. La plupart des reportages sur cette controverse présentent tous une version déformée du programme « Courage » en en faisant une « thérapie de la conversion ». La chaîne locale d’ABC a utilisé la formule « détourner les gays de leur voie par la prière » et l’a présenté comme un programme en douze étapes, ce qui est faux. Le site « opposingviews.com » déclare que « Courage » ainsi que son groupé allié « Encourage » qui aide les amis et parents de gays s’occupe de « thérapie réparatrice », ce qui est également faux. Le site « Opposingviews.com » a publié un exemple de ce qu’il appelle la « prévention anti-gay » du père Timone : « Le programme Courage soutient que « en développant une vie intérieure de chasteté, ce qui est l’appel universel lancé à tous les chrétiens, chacun peut dépasser les limités de l’orientation homosexuelle pour parvenir à une identité plus complète dans le Christ ». Fait étrange, le New York Times a presque été dans le vrai en expliquant que le but du programme Courage était d’encourager « les hommes et les femmes attirés par le même sexe à rester célibataires ». Nulle mention n’étant faite des formules « détourner les gays de leur voie par la prière », « thérapie réparatrice » ou « thérapie de la conversion ». Quelle est réellement l’action de ce redoutable programme Courage ? Grâce à des réunions de groupe, des groupes de soutien en ligne et des retraites, Courage recommande cinq objectifs à ses membres : – vivre dans la chasteté suivant les préceptes de l’Eglise ; – consacrer sa vie au Christ en servant les autres et en respectant un programme régulier d’activités religieuses ; – prendre conscience de la vérité des amitiés spirituelles vécues dans la chasteté ; – vivre une vie qui puisse servir d’exemple pour les autres. Photographie : L’école secondaire Cardinal Spellman Tel est le programme qui a tant fait trembler et frémir quelques étudiants, parents et administrateurs. Le journaliste du Post a on ne sait comment déniché un ancien élève – un travesti dénommé Miss Coco Peru – apparemment «indigné » par la venue du prêtre. « Ils vont essayer d’humilier ces enfants », a-t-il dit. Une pétition en ligne a été lancée et une page Facebook ouverte. Une procession aux chandelles devant l’école avait été prévue pendant la conférence du prêtre. A l’évidence, ni les élèves ni les parents n’ont été bien informés de la position de l’Eglise. Une parente, Leanne Arena, a déclaré : « Je pense que Dieu a créé tous les hommes et que chacun a le droit d’être soi-même et que personne ne peut rien y changer ». Dites cela à Saint Augustin qui n’a pas hésité à s’enfoncer des épines dans la chair pour se transformer. Une étudiante de dix-sept ans, Aneesa Alli a déclaré que ses professeurs de « théologie du corps » lui avaient expliqué que l’homosexualité était juste un type de sexualité parmi d’autres. C’est le président de l’association des élèves, Jamie Crowther, qui a sans doute fait preuve du plus grand bon sens : « Il y a des gens que cela peut choquer, d’autres pas et d’autres encore qui s’en fichent. En fin de compte, c’est sa conviction personnelle contre la vôtre et vous n’avez pas à adopter la sienne ». Mais remarquez qu’il fait de l’enseignement de l’Eglise catholique « la conviction personnelle du prêtre ».     Cet événement se serait déroulé sans incident à l’exception d’une manif d’anciens élèves gays qui veulent imposer leur point de vue à l’Ecole Spellman. Par quels autres réseaux cette histoire locale a-t-elle atterri sur les pages du quotidien le plus important du monde ? Comment les journalistes, une engeance bien connue pour sa paresse, ont-ils déniché non pas un mais deux et peut-être bien davantage d’anciens élèves qui sont des militants gays, y compris un travesti et un individu nommé Gypsy Guillen Kaiser que le Times qualifie « de stratège indépendant de la défense des droits ». Evidemment, Gypsy et Miss Coco Peru ont alerté les média pour les informer de la dernière atteinte à leur sensibilité et les media ont de bon gré avalé cela tout cru. En dehors de cette nouvelle génération non catéchisée, le grand problème dans l’immédiat se pose au niveau du Conseil d’administration qui a reporté la conférence du père Timone. Ce Conseil comprend au moins une personne (si ce n’est davantage) qui serait extrêmement sensible au moindre relent d’«homophobie », même dans l’enseignement de l’Eglise. Paula Madison, une journaliste chevronnée de la presse écrite et de la radio qui a pris sa retraite il y a quelques années était devenue la première « responsable en chef de la diversité » de NBCUniversal à Los Angeles. La diversité consiste à privilégier, protéger et promouvoir tous les individus à l’exception des mâles de race blanche, sauf si ceux-ci sont gays. Madison a parlé à une conférence en l’an 2000 de l’Association nationale des journalistes gays et lesbiennes lors de laquelle un producteur de la chaîne MSNBC s’est plaint de la règle du dosage dans la présentation des faits et a comparé le dialogue avec les critiques de l’homosexualité à un dialogue avec le Ku Klux Klan sur les problèmes des noirs : «Je ne vois pas pourquoi nous devrions rechercher… le point de vue absurde et stupide juste pour avoir un autre point de vue ».  Lors de la conférence Jefferson il y a quelques années, le professeur de Harvard Harvey Mansfield a déclaré : « Vous pouvez deviner qui régente une société en définissant le groupe qui a le droit de se mettre en colère et pour quelle raison ». Effectivement, vous pouvez dire qui régente la société ces temps-ci. Les gays et leurs alliés ont le droit de se mettre vraiment en colère, n’importe quand et pour n’importe quoi ou presque. Mais l’Eglise, elle, doit marcher sur des œufs. Quelle a été la réponse de l’archidiocèse de New York à « l’affaire » de l’école Spellman. Pas de commentaires, bien sûr.1
— – Austin Ruse est le président du Catholic Family & Human Rights Institute (C-FAM) basé à New York et Washington D.C.., un institut de recherche axé exclusivement sur la politique sociale internationale. Les opinions exprimées ici sont celle de M. Ruse et ne traduisent pas nécessairement les politiques ou positions du C-FAM. Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2013/only-gays-can-get-angry.html

 

  1. Après la publication de cet article on nous a signalé que l’archidiocèse de New York avait effectivement répondu : par un article du Cardinal Timothy Dolan lui-même.