Jean Le Cour Grandmaison. Ses équipes - France Catholique
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Jean Le Cour Grandmaison. Ses équipes

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« La France catholique »

La Fédération Nationale Catholique s’était dotée d’une « correspondance hebdomadaire de la FNC » bientôt accolée au vocable « France catholique » (1927) puis sous la forme inversée : « France Catholique correspondance… » à compter du 16 janvier 1932. Parallèlement dès 1925 elle publiait un bulletin mensuel pour ses cadres dénommé (à partir de 1932) « Credo » (jusqu’en 1939), puis à partir de 1934 un autre bulletin mensuel illustré pour ses membres, version grand public, intitulé « France-monde catholique ». En 1963 celui-ci sera débaptisé « France-Monde », sous-titré : « journal national des hommes de l’Action catholique générale ». Il disparaîtra en 1979.

L’hebdomadaire a survécu à travers maintes vicissitudes. La propriété du titre est restée à la F.N.C. et à ses avatars : F.N.A.C. à partir de 1945, A.C.G.H. à partir de 1956, V.E.A. (Vivre l’Evangile Aujourd’hui).

Une société d’édition Socéval (pour Société rue Edmond Valentin) a été créée (à partir de 1976 ou 1978 ?) qui reversait des royalties au mouvement pour exploiter le titre. La rédaction du journal et le mouvement cohabitaient 12, rue Edmond-Valentin. Mme Annie Chabadel, collaboratrice de Robert Masson, en fut la gérante désignée par le mouvement puis la propriétaire. Elle transféra la société et la rédaction dans un immeuble de bureaux propriété de la société à Châteaufort dans les Yvelines. Elle céda le titre en 1992 à la Société de Presse France Catholique créée à cet effet par le rédacteur en chef du journal Frédéric Aimard. Socéval éditait deux autres « journaux » très anciens un sermonnaire (« Aujourd’hui dimanche ») et un missel paroissial « Dimanche en paroisse » – fondé en 1896). La Socéval a été reprise par le groupe Artège-Elidia en 2009.

Interrompu du 14 juin au 21 novembre 1940 (n°670) où il reparaît à Toulouse, puis du 15 Août 1944 au 25 mars 1945 de retour à Paris (n°832), La France Catholique avait atteint le n°911 le 11 Octobre 1946. Sa numérotation reprend alors au n°1 daté du 18 Octobre, sans changement. Il fêtera son n°800 le 30 mars 1962, puis son n° 2000 le 19 avril 1985. Aujourd’hui (5 janvier 2018) au n°3568, il devrait atteindre le n°4000 en juin 2025 (anticipation signée René Pucheu (1925-2008) au n°2000). Il a adopté le format magazine le 1er janvier 1990.

Après Jean Le Cour Grandmaison (1945-1957) et Jean de Fabrègues (1957-1969), se sont succédé Louis-Henri Parias (1970-1974), Luc Baresta (1923-2015), Jacques Boudet, Michel Denis, Robert Masson (1980-1992), Guillaume Tabard, Frédéric Aimard. Pierre Emmanuel fut la grande plume (« feuilles volantes ») de 1980 à sa mort en septembre 1984. Après une interruption après 1974, Jean de Fabrègues continua d’écrire des chroniques de 1980 jusqu’à sa mort accidentelle le 23 novembre 1983. Jean-Marie Domenach, Olivier Clément et Aimé Michel se partageaient une chronique « A temps et à contre-temps ». Robert Masson, éditorialiste jusqu’en 1992, tint ensuite une chronique régulière jusqu’à sa retraite en 1998. Depuis 1992, l’éditorialiste est Gérard Leclerc, collaborateur du journal depuis 1983.

La rubrique étrangère a toujours été fort développée. Autour d’un trinôme de base : Gabrielle Melera-Tracy de novembre 1945 jusqu’à sa mort le 9 avril 1977, à 93 ans, spécialiste de l’Angleterre et du monde anglo-saxon en général, elle avait commencé sa carrière dans l’entre-deux guerres au « Matin » ; Michel Habib-Deloncle, de mars 1945 à son élection comme député U.N.R. aux élections de septembre 1958, résistant du groupe du professeur Milliez, avocat, attaché parlementaire du groupe R.P.F., il deviendra secrétaire d’Etat aux affaires étrangères du général de 1962 à 1966, et directeur politique de l’organe gaulliste « la Nation » ; Jacques Nobécourt, spécialiste de l’Italie, sous le pseudonyme de Jacques Roisel, sous son propre nom les questions militaires, jusqu’à ce qu’il entre au « Monde » en 1961 dont il deviendra le correspondant à Rome. De nombreuses contributions les complètent : Jacques Boudet sous la signature de Maurice Bedout ou de La Garde-Guérin, J-R. Ziegler, le vétéran René Pinon, Paul Gache, Michel Clerc, Michel Denis, Gilbert Comte…

« Mademoiselle » Tracy restée seule en 1961 sera bientôt rejointe par Alfred Frisch, résistant allemand en France sous le pseudonyme d’Alfred Fabre, membre du réseau des Etudiants israélites de France, correspondant de médias allemands, qui partagera avec elle la page internationale puis poursuivra seul après sa mort. De 1980 à 1985, Jérôme Germont tient une revue de presse qui permet de compléter le panorama de l’étranger. Une fort intéressante « lettre de Buenos-Aires » signée François Helft apparaît avec la guerre des Malouines (1982) et se poursuit un couple d’années.

Alfred Frisch le 15 mai 1982 cède la place à Roger Massip, qui avait débuté avant- guerre au « Progrès de Lyon » avant de tenir la rubrique étrangère du « Figaro » de 1947 à 1974. Celui-ci meurt en 1987.

Gérard Leclerc signe alors des articles d’actualité internationale (c’est la grande épopée de « Solidarnosc » et des voyages de Jean-Paul II). Luc Balbont tient une rubrique hebdomadaire toute l’année 1989 avant de devenir grand reporteur au Pèlerin.

A partir de 1995, l’actualité internationale hebdomadaire est traitée par Yves La Marck (pseudonyme d’un diplomate, Dominique Decherf).

La présence religieuse sera tenue au long des années par le père jésuite Jean Daniélou le prêtre sulpicien René Coste, l’oratorien Louis Bouyer (1913-2004), le père blanc Michel Lelong, spécialiste de l’islam, le dominicain Bernard Bro (1925-), conférencier de carême à Notre-Dame de Paris, grand prix catholique de littérature en 1983, l’abbé René Laurentin (1917-2017), spécialiste de mariologie, expert à Vatican II et chroniqueur du « Figaro » depuis 1963.

Dans la dernière période le P. Michel Gitton, de la communauté Aïn Karem, « la France catholique » se voulant l’écho des nouveaux mouvements d’évangélisation, le renouveau charismatique, la communauté de l’Emmanuel de son président actuel, Hervé Catta.

INDEX à compléter

Tracy (Gabrielle Melera), 1884-1977, nombreux écrits sur l’Angleterre dont « les Anglais au temps de Dickens », le cardinal Newman
Frisch (Alfred), 1913-2009

Massip (Roger), 1904-1987, avec sa femme l’écrivain catholique Renée Massip (1907-2002) a publié ses souvenirs « les passants du siècle », Grasset, 1981. Roger Massip a notamment publié « De Gaulle et l’Europe » (1963) et une biographie du président grec Constantin Caramanlis, Stock, 1982.

Masson (Robert), 1926-2011, à « Panorama » avant de rejoindre la « F.C. », biographe du R.P. Jacques Loew, de Madeleine Delbrel, des moines de Tibhirine « les veilleurs de l’Atlas », 2008

Parias (Louis-Henri), 1913-1997, assistant de la revue « Dieu Vivant » du P. Daniélou (1955), spécialiste de Julien Green, Fayard, 1994, éditeur scientifique. Directeur de La France Catholique.

Baresta (Luc), de son nom Lucien Bardy, 1923-2015. Un des introducteurs en France (avec sa femme Elisabeth) du néo-catéchuménat. A été rédacteur en chef de France Catholique puis, après sa retraite, éditorialiste ou chroniqueur.

Pinon (René), 1870-1958, pendant la première guerre il dénonce le génocide arménien, chroniqueur étranger de « la Revue des deux mondes » de 1922 à 1940.

Nobécourt (Jacques), 1923-2011, fils de René-Gustave Nobécourt (1897-1989), directeur de la Croix du Nord puis directeur-adjoint de la « F.C. »
Jacques, correspondant du « Monde » de 1961 à 1983, a écrit Le Vicaire devant l’Histoire (1964), puis une biographie du colonel de la Rocque

Habib-Deloncle (Michel), 1921-2006, étudiant catholique à Paris, son aumônier Jean Daniélou l’introduit au groupe de résistance du professeur Milliez; à Lyon, il rencontre Fabrègues et l’abbé Pierre; député UNR de 1958 à 1962 et de 1967 à 1973, secrétaire d’Etat aux affaires étrangères de 1962 à 1966 puis à l’Education nationale de 1966 à 1967.

Daix (Georges), de son nom Fanucchi (1923-2011), correspondant de « la France catholique » au Concile Vatican II, collabora de longues années à cet hedomadaire de référence avant de rejoindre « l’Homme Nouveau » dont il deviendra président. Mais Il fut également longtemps spécialiste des informations religieuses au quotidien « L’Aurore », pour lequel il suivit de nombreux voyages du Pape, et dirigea les Editions SOS créées par Mgr Jean Rodhain, fondateur du « Secours catholique ». Auteur d’un livre d’entretiens avec le Père Louis Bouyer sur « Le Métier de théologien » (Editions France-Empire 1979, réédité chez Ad Solem en 2005), il rédigea aussi un important « Dictionnaire des Saints » (Editions Jean-Claude Lattès 1996).

Boudet (Jacques). Directeur de La France Catholique en 1974.