Cette semaine verra donc une montée de la contestation, avec deux journées de mobilisation contre la réforme des retraites préconisée par le gouvernement. Va t-on vers un blocage du pays, avec la reconduction des grèves, singulièrement dans le domaine des transports ? La participation des jeunes, étudiants et lycéens, invités à rejoindre le mouvement, sera-t-elle massive? Doit-on redouter ce genre d’exercice, qui paralyse souvent le pouvoir, quelle que soit sa tendance,? On est en droit de se poser des questions sérieuses. L’épreuve de force n’est d’évidence pas envisagée de gaieté de cœur par les principaux syndicats qui voudraient que les mouvements de rue restent encadrés dans une juste mesure. Les dérapages peuvent désavantager et déséquilibrer autant le pouvoir que les partenaires sociaux.
Notre confrère Libération d’hier, dans un dossier qui voulait se garder d’un esprit partisan, renvoyait droite et gauche dans les cordes, en accusant les uns et les autres de manipuler des chiffres et de tromper l’opinion. C’est peut-être, en effet, le principal problème actuel. Visiblement, l’opinion est troublée. Elle n’ignore pas que la situation réclame des réformes profondes. Elle est en même temps persuadée qu’il y a beaucoup d’injustice dans les propositions d’Eric Woerth. Par ailleurs, il n’y a pas forcément une entente de fond entre le Parti socialiste et le mouvement syndical, lui même divisé. Or, ce dont le pays a besoin en ce moment, c’est de vérité et de la possibilité de comprendre exactement comment se pose l’avenir de notre régime de retraite. Il reste à espérer que nous irons vers plus de clarté et que les extrémités fâcheuses nous seront épargnées.
Chronique lue le 12 octobre à Radio Notre-Dame
