Il faut le dire franchement. Il y a des jours où l’on est submergé par l’accablement. Ce qui vous tombe sur la tête vous anéantit, et vous n’êtes pas en état pour vous défendre ou défendre la cause qui vous est la plus chère. Je n’ai pas envie d’expliquer aujourd’hui le motif d’un tel accablement, même s’il y aurait lieu d’analyser sérieusement ce dont il s’agit. Ce sera pour plus tard. Dans l’immédiat, il ne peut y avoir qu’un cri de détresse. Celui qui retentit souvent dans les psaumes et qui appelle Dieu au secours. N’est-ce pas l’expression même de la liturgie dans les offices, notamment aux vêpres : « Dieu viens à mon aide ! Seigneur à notre secours ! » Et l’on connaît bien le psaume : « Des profondeurs, je crie vers toi Seigneur, écoute mon appel ! »
Face à certaines réalités qui concernent l’Église à sa tête, c’est à ce genre de prière que l’on est appelé. J’ajouterais même qu’une spiritualité mariale forte en appelle à la Vierge immaculée pour nous sauver des maux qui se rapportent à la puissance de l’enfer : « Seule l’Immaculée a reçu de Dieu la promesse de la victoire sur le démon. » C’est ce que je lis sur un site marial précieux, et c’est tout à fait d’actualité.
Pourtant, l’Église militante ne saurait demeurer interdite devant l’accablement. Le cri de Bernanos demeure dans toute sa vérité : « Notre Église est l’Église des saints ! » « Qui l’a une fois compris est entré au cœur de la foi catholique, a senti tressaillir dans sa chair mortelle une autre terreur que celle de la mort, une espérance surhumaine. Notre Église est l’Église des saints. » On voudrait que cette Église soit aussi le lieu même de la dépravation ? Mais nous savons que les grâces que nous y recevons sont les seules à nous tirer des menaces infernales. Et puis l’histoire est là pour nous montrer qu’à l’appel des saints s’élaborent les réformes profondes, non celles superficielles qui consistent dans l’adaptation au climat du temps, mais celles qui nous ramènent précisément à la vocation universelle à la sainteté, proclamée par Vatican II. Qu’une sainte Catherine de Sienne puisse nous inspirer, elle qui, en son temps, en appelait à la conversion des chefs et des ministres de l’Église !