Scoop ou flop ? (à propos de la future encyclique) - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Scoop ou flop ? (à propos de la future encyclique)

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Le thriller de l’encyclique volée : ce serait un excellent titre pour un roman qui voudrait vulgariser positivement le contenu de l’encyclique sociale de Benoît XVI, Caritas in veritate. Mais l’opération est un flop. C’est en effet le titre choisi par un vaticaniste sérieux, Marco Tosatti, dans son blog du quotidien La Stampa à propos d’un événement, inédit, souligne-t-il, dans l’histoire des publications pontificales. Selon Tosatti, vendredi 27 juin, dans l’après-midi, des « messagers fiables » ont remis aux rédactions de différents quotidiens romains, mais pas à tous, des « enveloppes mystérieuses anonymes » au contenu « explosif ». À l’intérieur, indique notre collègue, « cinq dossiers rédigés avec soin, qui constituent une synthèse et une anticipation, complétée par des extraits bien précis de la troisième encyclique de Benoît XVI, La Charité dans la Vérité.
Tosatti émet l’hypothèse que le ou les organisateurs de la « fuite » ont voulu anticiper sur l’annonce de Benoît XVI, de façon à ne pas tomber sous le couperet de viol d’embargo.

Il ne semble pas que le coup d’audace – ou d’espionnage, ou de « vol » (Tosatti pose la question) – s’il s’agit vraiment du texte pontifical définitif et non de projets ou de brouillons – ait fait couler beaucoup d’encre.
En revanche, ce dimanche à midi, tous les médias bien informés étaient branchés sur la place Saint-Pierre pour le scoop du Pape lui-même. La source était immédiatement vérifiable et ô combien autorisée.
Le Pape a ainsi donné lui-même les clefs de lecture après l’angélus de ce 29 juin : on s’en doutait, le cardinal Martino avait laissé entendre que ce serait le jour de la signature du document tant attendu.

« La publication de ma troisième encyclique est désormais proche : elle a pour titre Caritas in veritate, a annoncé le Pape avant de préciser son contenu : « En reprenant les thématiques sociales contenues dans Populorum progressio, écrite par le serviteur de Dieu Paul VI en 1967, ce document – qui porte la date d’aujourd’hui, 29 juin, solennité des saints apôtres Pierre et Paul – entend approfondir certains aspects du développement intégral de notre époque, à la lumière de la charité dans la vérité ».

Le Pape a insisté sur l’idée de « progrès durable » : « Je confie à votre prière cette nouvelle contribution que l’Église offre à l’humanité dans son engagement pour un progrès durable, dans le plein respect de la dignité humaine et des réelles exigences de tous ».
L’encyclique proposera donc aussi une anthropologie rappelant les exigences du respect de la dignité humaine, de l’homme et de la femme, dans leur identité de créatures sexuées.

C’est la troisième encyclique de Benoît XVI après celles sur la charité évangélique, Deus Caritas Est, et sur l’espérance chrétienne, Spe Salvi.
Cette première encyclique sociale est publiée 18 ans après Centesimus annus, de Jean-Paul II, qui marquait, en 1991, le centenaire de l’encyclique de Léon XIII Rerum Novarum.

Benoît XVI renvoie à Populorum Progressio, et reprend dans son allocution de l’angélus ce concept de « progrès » humain authentique qu’il avait lui-même « anticipé » lors des vêpres à Saint-Paul-hors-les-Murs.
En 2007, à l’occasion du 40e anniversaire de Populorum progressio, Benoît XVI avait d’ailleurs souhaité un « nouvel ordre mondial » pour éradiquer la pauvreté dans le monde. À plusieurs reprises aussi le Pape a dénoncé le scandale de la faim.

On n’attend plus que l’annonce par la salle de presse du Saint-Siège de la date de la conférence de presse du cardinal Renato Raffaele Martino, président du conseil pontifical Justice et Paix, pour la présentation de l’encyclique. Même les journalistes dûment accrédités depuis des années n’auront le texte que le matin même, deux heures ou deux heures et demi avant la conférence de presse.

Vu la densité du document, on comprend que ce soit un privilège envié que d’avoir reçu une enveloppe « explosive » au moins une semaine à l’avance. L’encyclique pourrait en effet être présentée le lundi 6 ou le mardi 7 juillet, à la veille du G8 de L’Aquila.

Natalia BOTTINEAU