Un prêtre néerlandais
Il porte le prénom de l’empereur qui mit à sac Jérusalem vers l’an 70, peu après la mort et la résurrection du Christ. Paradoxe accolé à celui qui fut, presque vingt siècles plus tard, un disciple fidèle de Jésus. Les écrits du Père Titus Brandsma (1881-1942), carme, influent dans les milieux médiatiques néerlandais, dérangent. On se distancie des propos de ce « petit moine » – comme le qualifiaient les nazis – qui refuse de se soumettre à la doxa nazie. Arrêté, il s’éteint le 26 juillet 1942 à Dachau. Il a été canonisé en 2022.
Une famille polonaise
Voici la famille Ulma, récemment béatifiée par le pape François. Le père, Jozef, la mère, Wiktoria, et leurs enfants, ont été béatifiés le 10 septembre 2023 en Pologne à Markowa, dans le sud-est du pays. Ce que leur reprochaient les nazis ? D’avoir caché des Juifs plus d’un an. Nous sommes en mars 1944. Un collaborateur ukrainien les dénonce. La sanction ? Une balle dans la tête. Jozef en premier, sa femme Wiktoria, enceinte, ensuite ; puis tous leurs six enfants.
Un évêque polonais
Mgr Michal Kozal (1893-1943) est polonais, et martyr du nazisme. évêque de Wlocawek, nommé juste avant l’attaque allemande, il est arrêté après l’annexion de la Pologne avec des dizaines d’autres prêtres. En 1941, il est envoyé à Dachau. Durant sa déportation, il s’emploie à venir au secours des plus faibles, tout en appliquant son autorité épiscopale. Dans le camp, il contracte le typhus. Il s’éteint le 26 janvier 1943, victime d’une injection de phénol qui lui aurait été administrée dans « l’infirmerie » du camp. Il est béatifié par Jean-Paul II en 1987.
Un évêque allemand
À la différence de Mgr Kozal, Mgr Clemens von Galen (1878-1946) a survécu à la tourmente nationale-socialiste. Surnommé le « lion de Münster », en écho au diocèse dont il était l’évêque, il n’eut de cesse de marquer sa défiance au nazisme. Il a notamment dénoncé sans ambiguïté le plan T4 qui visait à éliminer les invalides et les personnes handicapées. Des dizaines de prêtres allemands, qui avaient relayé sa mise en garde, furent déportés. En raison de sa grande influence, Mgr von Galen échappa à l’arrestation. Mort peu après la guerre, il a été béatifié par le pape Benoît XVI.