Tout aura été dit pour calomnier saint Paul ou pour remettre en cause le récit des premiers temps de l’Église. On l’a qualifié d’exalté, de sectaire, de violent. On l’a accusé d’avoir dévoyé la pureté du message de Jésus. Ou, au contraire, on l’a érigé en véritable fondateur de la religion chrétienne. On lui a prêté des complexes freudiens. Tout et n’importe quoi…
Finalement, au-delà des erreurs et des insinuations, ces considérations reconnaissent en creux le rôle capital de saint Paul dans l’essor du christianisme naissant et l’annonce du Salut. Un rôle qu’il ne put jouer que grâce à une foi inébranlable, un courage stupéfiant et une énergie intarissable.
« Menaces et carnage »
Pour esquisser qui fut le vrai personnage, on dispose de nombreuses sources, à commencer par ses écrits, les épîtres, et des témoignages, la plupart figurant dans les Actes des Apôtres rédigés par saint Luc. On pourra aussi recourir aux écrits apocryphes, comme les Actes de Paul et de Thècle, avec la prudence qui s’impose. Que demeurent des incertitudes sur son itinéraire, nul n’en disconvient, mais il existe des éléments tangibles et solides qui permettent de cerner le profil et l’histoire de ce géant de l’aventure chrétienne.
Que sait-on de sa jeunesse ? Saul est né vers l’an 10 à Tarse, la capitale de la Cilicie, province romaine située au sud de la Turquie actuelle. Issu de la tribu de Benjamin, il est mâtiné de culture grecque – ce qui lui vaut son second prénom, Paulos – et il est citoyen romain, un privilège. À Jérusalem, il se forme auprès de Gamaliel, l’une des figures les plus respectées du pharisianisme – un courant du judaïsme attaché à une stricte observance de la Loi : les pharisiens se veulent « les plus fidèles interprètes de la Torah », selon l’historien Flavius Josèphe.
L’instrument du Seigneur
Saul ne tarde pas à vouer une haine viscérale aux disciples du Christ et devient l’un de leurs pires persécuteurs : il est ainsi présent lors de la mise à mort du premier des martyrs de l’Église, Étienne. Mais ce meurtre ne l’apaise pas, raconte saint Luc : « Ne respirant toujours que menaces et carnage à l’égard des disciples du Seigneur, [il] alla trouver le grand prêtre et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas » afin d’y éradiquer les disciples du Messie.
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