Saint Michel, Jeanne et la France - France Catholique
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Saint Michel, Jeanne et la France

Le Prince des milices célestes fut le précepteur de Jeanne d’Arc. « Il parle le langage de la France », dira-t-elle à son procès.
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Le dais de Charles VII, vers 1430-1440, musée du Louvre.

Le dais de Charles VII, vers 1430-1440, musée du Louvre.

Pour nous, Français, la construction de l’église et des abbayes sur le Mont-Tombe, dans la baie d’Avranches, est un fait historique dont la portée vient de la guerre de Cent Ans et s’est continué jusqu’à nos jours. Pendant cette guerre, le Mont-Saint-Michel est le seul territoire de la partie nord de la France à n’avoir jamais cédé à la pression anglaise. Saint Michel, prince de la milice céleste, est le protecteur des royaumes de France et c’est lui qui apparaît à Jeanne d’Arc, en 1425, dans le jardin de son père, à Domrémy, pour lui parler de « la grande pitié qui est au royaume de France », et de la mission que le Ciel lui a assignée.

À l’école des anges

Saint Michel l’assistera pendant toute cette mission et jusqu’à la fin de son procès. Les juges exigeront de Jeanne qu’elle décrive avec précision le costume et le physique de saint Michel mais elle s’y refusera par respect pour l’archange, se contentant de dire que sa voix était « douce, et belle, et humble, et parle le langage de France ». On doit aux questions des juges une des scènes les plus vives du procès, quand le grand inquisiteur, saisi d’une inspiration soudaine demande à Jeanne si saint Michel était nu. Elle répond : « Croyez-vous que Dieu n’ait pas de quoi le vêtir ? » Et quand un autre ajoute : « Avait-il des cheveux ? », elle réplique : « Pourquoi lui aurait-on coupé ? »

Les historiens se sont demandé comment Jeanne, qui n’était jamais allée à l’école, parlait une si belle langue. C’est tout simplement que, de 13 à 17 ans, son éducateur principal a été saint Michel, « que je voyais comme je vous vois », dit-elle à ses juges et qu’à son école elle apprit le langage des anges.

On retrouve la même présence angélique lorsque, dans la grande salle du château de Chinon, devant trois cents chevaliers et les conseillers du roi, Georges de la Tremoille et l’archevêque Regnault de Chartres, chancelier du Royaume, ont vu un ange apporter la couronne à Charles VII. Cet ange n’était pas Jeanne, contrairement à ce que disent beaucoup d’historiens, mais bien un envoyé de saint Michel. Jeanne dit d’ailleurs : « J’avais tellement prié pour qu’on voie l’ange afin que les gens de mon parti cessent de m’arguer. » Sa prière a été exaucée par saint Michel qui a envoyé l’un de ses anges porter cette couronne.

C’est très souvent aussi dans les batailles que Jeanne se tourne vers le prince de la milice céleste pour lui demander son aide que saint Michel ne lui refusera jamais.

Protecteur des paras

La tapisserie dite « le dais de Charles VII » représentant deux archanges, saint Michel et saint Gabriel, descendant du Ciel pour apporter sa couronne à Charles VII, symbolise parfaitement la mission de Jeanne, en même temps que l’intervention angélique dans l’histoire de France. Le patronage de saint Michel n’est pas une pure présence spirituelle mais une véritable prise en charge du destin de la France.

Beaucoup plus tard, pendant la guerre d’Indochine, le Père Casta, aumônier du 1er régiment étranger de parachutistes, en fera le saint protecteur des parachutistes. Nicolas Sarkozy enrôlera le Mont-Saint-Michel dans sa campagne présidentielle de 2007 qui le conduira à la victoire.
Haut lieu de pèlerinage, le Mont-Saint-Michel est la marque matérielle de la vocation « du saint Royaume de France ». Il est l’inscription temporelle la plus célèbre de cette vocation qui perdure au travers des âges.