Saint Joseph, une nourriture pour la pensée - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Saint Joseph, une nourriture pour la pensée

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Normalement, l’Église célèbre la solennité de Saint Joseph le 19 mars (transférée cette année au 20 mars) et nous offre à cette occasion un sursis dans les pénitences de carême, tandis que les ornements rouges laissent la place au blanc ; le gloria s’invite ; le jeûne laisse la place à la table de Saint Joseph. Quelle nourriture cette joyeuse célébration fournit-elle à la pensée ?

Pendant tout un temps, l’Église avait montré une certaine frilosité en ce qui concerne saint Joseph. On ne le fêtait pas dans l’Église occidentale jusqu’au dix-septième siècle, et il n’a toujours pas sa fête à lui tout seul dans l’Église orientale. Cette « nervosité » à lui donner trop de prééminence était probablement due à la craint que le fait de le mettre en lumière risque de provoquer une confusion avec la virginité perpétuelle de Marie.

Le pape Saint Jean XXIII a inséré le nom de Joseph dans le canon Romain – changement qui a choqué le monde catholique, non pas à cause de la personne même de Joseph, mais parce que cela a changé un texte qui n’avait pas été touché depuis près de quinze siècles. Le saint pape Jean Paul II a consacré une exhortation apostolique à saint Joseph en 1989 avec Redemptoris Custos.

Quels exemples nous offre Joseph le Silencieux à travers ses actions ?
Joseph met en lumière pour nous tous une intimité qui dépasse la sexualité, bonne et sainte par ailleurs dans le mariage.

Il démontre la valeur du travail, qui fait de nous des « co-créateurs » avec Dieu, transmettant à Jésus son métier ce qui fait qu’on Le nomme avec raison « le Fils du charpentier ». Jean Paul II remarque : « le travail était l’expression quotidienne de l’amour » à la maison à Nazareth.

Joseph est un témoin de la sanctification de la vie quotidienne, comme Thérèse de Lisieux des siècles plus tard, faisant des choses ordinaires extraordinairement bien.

Sa spiritualité enracinée dans sa relation avec Jésus et Marie, et sa force de caractère, lui ont permis de prendre de grandes décisions avec grande confiance.

Il a illustré la qualité de pietas, tellement admirée par les anciens romains et résumée pour les juifs par : « être un homme juste ». C’est-à-dire montrer la vertu de la religion par la dévotion, l’empressement de la volonté, et la soumission à Dieu.

Joseph était l’exemple de l’amour aussi bien filial que paternel : En étant un vrai fils de Dieu, il a pu être un vrai père pour le Fils du Père.

Il a réuni de façon intégrée la contemplation et l’action : Ce qui lui a été présenté en songe, et à quoi il a réfléchi, il l’a traduit en action.

Joseph a vécu une espèce de proto-modèle des conseils évangéliques : la pauvreté – le matérialisme n’avait aucune prise sur lui ; la chasteté – sa sexualité était sous contrôle ; l’obéissance – à la volonté de Dieu, pas à la sienne.

Saint Joseph est le modèle par excellence de la virilité et de la paternité, dont on a tellement besoin dans la crise actuelle de la masculinité. Il offre un témoignage particulièrement puissant pour les hommes d’aujourd’hui car aucune convoitise, aucune passion débridée, aucune transformation d’une personne en objet de gratification personnelle n’ont jamais assombri sa relation avec son épouse.

Alors, quels rôles Saint Joseph a-t-il exercé et exerce-t-il toujours dans la gloire céleste ? En tant que protecteur de Jésus et Marie, il est le père de « l’église domestique » – le prêtre de la famille, ceci vécu dans une dévotion virile.

Il est un modèle pour les travailleurs, ce qui explique la décision du vénérable pape Pie XII d’instituer une fête secondaire en son honneur, précisément sous le titre de « Saint Joseph ouvrier ». Proclamé « Patron et Protecteur de l’Eglise universelle » par le bienheureux pape Pie IX en 1870, nous sommes confiants que, de même qu’il a autrefois pris soin de Jésus, maintenant, il fait de même pour Son « Corps mystique » qui est l’Eglise.

Finalement, cet homme juste est invoqué par l’Eglise comme le patron de la bonne mort. Certains pourraient trouver cette expression morbide, mais ce ne peut être le cas que d’un matérialiste. La mort peut et devrait être une bonne expérience, en un sens, pour un croyant, et une fois de plus, Saint Joseph s’avance comme un modèle de la façon dont on devrait mourir.

D’abord, on meurt d’une bonne mort si on a vécu une vie sainte et juste. Ensuite, on vit et on meurt en compagnie de Jésus et Marie. Ce modèle de vie chrétienne nous est recommandé, non pour les choses étranges et excitantes qu’il aurait faites, mais pour une écoute et une mise en pratique de chaque jour de la voix du Dieu tout puissant – à la maison, à la synagogue et au temple, au travail. Avec le recul, nous pouvons apprécier pleinement pourquoi Dieu a choisi Joseph pour établir ce que Vatican II a appelé plus tard « l’Église domestique », le premier endroit de salut pour les chrétiens.

Saint John Henry Newman nous donne des paroles justes avec lesquelles conclure notre réflexion :

Il était l’époux loyal et digne d’estime de Marie, tenant de façon visible la place de son Époux Invisible, l’Esprit Saint. Il était vierge et sa virginité était le miroir fidèle de celle de Marie. Il était l’archange placé là pour préserver le nouveau paradis terrestre de l’intrusion de tout ennemi.

Il avait le titre de père du Fils de Dieu, parce qu’il était l’époux de Marie toujours vierge. Il était le père de Notre Seigneur, parce que Jésus lui a toujours accordé l’obéissance d’un fils. Il était le père de Notre Seigneur parce qu’à lui ont été confiés et que par lui ont été fidèlement accomplis les devoirs d’un père de Le protéger, de lui donner un foyer, de l’entretenir, de l’élever, et de lui fournir un métier.

Il est saint Joseph parce que son rôle, d’époux et protecteur de Marie impliquait en particulier d’être saint. Il est saint Joseph parce qu’aucun autre saint que lui n’a vécu pendant si longtemps une telle intimité et une telle familiarité avec la source de toute sainteté, Jésus, Dieu incarné, et Marie, la plus sainte de toutes créatures.

V. Que soit béni le nom de Joseph
R. Aujourd’hui et à jamais. Amen

Dieu, toi qui dans ta providence ineffable as daigné choisir le bienheureux Joseph pour être l’époux de Ta très sainte Mère, nous Te supplions de permettre que nous puissions être rendus dignes de le recevoir comme notre intercesseur au ciel, lui que nous vénérons sur terre comme notre saint protecteur : Toi qui vis et règnes pour les siècles sans fin. Amen.