Retour sur Ratisbonne : les racines de la violence islamique - France Catholique
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Pâques. La foi des convertis
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Retour sur Ratisbonne : les racines de la violence islamique

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Sandro Magister vient de publier un commentaire sur un article de l’Osservatore Romano à propos de l’absence de toute réponse de Musulmans aux récentes agressions mortelles contre les chrétiens en terre arabe. Mais ce silence officiel des guides spirituels musulmans n’a rien de surprenant. Il en est toujours ainsi n’importe où dans le monde quand des musulmans commettent des actes de violence. L’assassinat de chrétiens par des musulmans ne pose pas de problème, ou, tout au moins, de questions à débattre librement en public.

Ce silence ne peut être expliqué seulement par un souci d’échapper à des représailles. En Égypte, les deux clans musulmans cherchant à accaparer le pouvoir proclament l’emploi de la force dans l’action politique comme « jihad, ou guerre sainte ». La violence est donc légitime dans une action à objet religieux.
Pour comprendre les causes de cette violence, l’article du journal du Vatican suggérait un retour sur la polémique de Ratisbonne soulevée par Benoît XVI en 2006. La violence des réactions du monde musulman à ce discours confirmait tragiquement le bien-fondé de cette thèse. « La violence issue de la foi est inévitablement le fruit du lien fragile entre foi et raison dans la pensée musulmane et sa vision de Dieu.»

La violence toujours récurrente sur les terres musulmanes à la fois contre ses propres fidèles et contre les « ennemis à combattre », c’est-à-dire tous les autres, a des racines théologiques. « Aucun pape avant Benoît XVI n’a eu la vision et le courage pour formuler un tel jugement aussi net sur l’Islam, ni avec tant de rigueur exprimer la différence entre Islam et Chrétienté.»

Il y eut nombre de critiques, même au sein de l’Église, contre Benoît XVI. Pourtant, cette même année au cours d’un séjour en Turquie, il releva que l’Islam était confronté à ces mêmes problèmes que ceux rencontrés par la Chrétienté au Siècle des Lumières, soit : «les droits de l’homme et une authentique liberté de la foi et de sa pratique.»

Quel était l’argument majeur de Benoît XVI ? Il le développa en rappelant une conversation au moyen âge entre un Empereur Byzantin et un noble Perse. Était-il permis par Dieu, comme l’Islam l’avait fait contre les pays chrétiens du Moyen Orient, de propager la foi par la force? Certains passages du Coran répondent NON, d’autres, OUI. Quand on s’appuie sur les passages l’autorisant, comment peut-on les justifier? Par la philosophie, ou, peut-être par une absence de philosophie. Cette justification se trouve dans la ‘violence intellectuelle » musulmane. Ce n’est pas une simple aberration. Il s’agit de la soumission à la volonté d’Allah.

Alors ? La révélation du christianisme passait par la raison, ce qui explique l’intérêt porté à Platon et Aristote. Cette orientation impliquait l’autonomie de la raison. Ce qui s’opposait à la raison — par exemple l’approbation divine aux conversions forcées — ne pouvait être quelque chose que Dieu aurait « révélée » au-dessus de toute raison.

Lui, le Logos, était aussi responsable de tout dans le monde en dehors de Dieu. L’interdiction ne signifiait pas que l’usage de la force fût proscrit pour se protéger d’agressions, violences injustes ou autres. La force brutale pour propager une religion ne pouvait, elle, être inspirée par Dieu.

Si l’interdiction de la force est fondée sur la raison, comment se fait-il que les armées et les individus musulmans aient eu au fil des siècles et encore actuellement si peu de peine à en user? La réponse est dans la philosophie. La justification philosophique se trouve dans de nombreux épisodes historiques. C’est un composant de notre culture nationale [américaine] présente sous la forme du relativisme et du multiculturalisme. Rien d’objectif n’existerait dans les faits. Et donc il n’y a aucune limite à rien. Nous sommes « libres » d’agir à notre gré. Cette attitude, est dite « volontarisme », forme dominante du libéralisme.
Dans sa version musulmane, elle semble prendre ses racines chez al-Ghazali et Ibn Hazm, cités par Benoît XVI. Dans l’Islam, l’idée que Dieu pourrait rencontrer des limites, même selon Ses propres décisions ou raisons, est considérée comme une insulte à Allah. Allah a le droit de faire le contraire de ce qu’il ordonne. Il a le droit d’appeler « bien » le mal, et « mal » le bien. Il n’est nullement obligé de révéler la vérité à l’homme. Et s’il le fait, il peut changer d’idée et vouloir plus tard le contraire. Ces positions sont soigneusement exposées dans le discours de Ratisbonne.

Ainsi donc la racine philosophique de la violence employée pour convertir les gens est parfaitement légitime si c’est le commandement d’Allah, ce qui semble être le cas. Récuser ce droit comme « irrationnel » serait un blasphème en soi. Nous oserions prétendre que la raison peut restreindre le droit d’Allah à nous soumettre comme si c’était l’unique vérité à admettre.

Si les dirigeants musulmans ne jugent pas opportun de protester contre les graves persécutions de chrétiens et autres en pays musulmans, c’est parce qu’il leur manque un critère selon lequel ce qui est dit révélation peut être en fait considéré comme irrationnel.


Photo : Enfants engagés dans le Jihad islamique (Gaza, 2010).

http://www.thecatholicthing.org/columns/2013/regensburg-revisited-the-roots-of-islamic-violence.html