Résistance anthropologique - France Catholique
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Résistance anthropologique

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À la veille de la venue du pape François à Strasbourg et du message qu’il adressera aux peuples européens, il convient d’attirer l’attention de l’opinion sur sa véritable pensée, celle qu’il dispense dans ses homélies et toutes ses interventions, et qui se signalent par leur fermeté et souvent leur force provocante par rapport aux idéologies et aux préjugés en cours. On assiste, en effet, en ce moment, à une véritable opération d’intoxication pour faire croire que ce pape serait en rupture totale avec ses prédécesseurs, notamment sur les questions morales, et qu’avec lui l’Église catholique serait sur le point d’accomplir un tournant radical, dans le sens d’un alignement sur le progressisme libéral. Il s’agit là d’un mensonge éhonté, qui se trouve démenti semaine après semaine, sans que les médias reprennent les formules pourtant tranchantes d’un homme qui n’hésite pas à dire ce qu’il a sur le cœur. Et souvent avec plus de brutalité que Jean-Paul II et Benoît XVI. C’est ainsi que s’adressant, le 15 novembre dernier, à 5 000 médecins catholiques italiens, François leur déclarait que les atteintes à la vie étaient « un péché contre Dieu créateur » et fustigeait une pensée dominante qui propose une fausse compassion pour justifier des pratiques comme l’avortement, l’euthanasie, la procréation médicalement assistée ou encore la recherche sur l’embryon : « La vie humaine est toujours sacrée, valide et inviolable, et comme telle elle doit être aimée, défendue et soignée. »

Le Pape a encore encouragé son auditoire à faire des choix courageux et à contre-courant, en se prévalant, s’il le faut, de l’objection de conscience. Les médias ne se sont pas précipités pour répercuter ces propos prononcés, nous disent les témoins, avec beaucoup d’émotion. Cela irait à l’encontre de l’image qu’ils veulent donner de François. Par ailleurs, il ne faudrait pas non plus négliger les colloques et rencontres qui se tiennent en ce moment à l’intérieur du Vatican. Ainsi, l’Académie pontificale des sciences organisait le week-end dernier un symposium pour encourager les jeunes à s’engager contre la traite des êtres humains. Cette semaine, ce sont les représentants de seize religions différentes qui se retrouvent au Saint-Siège pour échanger sur la question du genre et de la différence homme-femme. Il n’y a pas, en effet, que l’Église catholique, pour défendre la valeur humanisante et structurante de la différence sexuelle. En Asie et en Afrique, beaucoup s’interrogent sur les manœuvres d’organismes occidentaux qui voudraient imposer, à des pays qui n’en veulent pas, des pratiques opposées à leurs traditions à coup de contraintes politiques et économiques. Face à l’adversité, se constitue un front de résistance des religions. Mgr Jean Laffitte, secrétaire du Conseil pontifical pour la famille, qui intervient pour l’Église catholique dans ce colloque, déclare qu’un des enjeux de ce combat, c’est la défense de la culture des peuples.