République centrafricaine : un peuple qui appelle au secours - France Catholique
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République centrafricaine : un peuple qui appelle au secours

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Il m’est arrivé d’évoquer le sort de la République centrafricaine, en exprimant la plus vive inquiétude. Un prêtre de ce pays, rencontré cet été, m’avait fait le récit des tribulations de la population qu’il avait vécues au jour le jour, jusqu’à l’épuisement. Les quelques semaines de répit octroyées par son évêque lui avaient permis de refaire un peu de ses forces en Limousin. Mais il était très vite reparti auprès des siens, qu’il n’aurait jamais eu l’idée d’abandonner à leur sort. J’ai eu de ses nouvelles il y a quelques jours, grâce à un ami qui est en relation permanente avec lui et qui suit son combat incessant pour rendre courage à ses paroissiens. J’ai poussé un soupir de soulagement lorsque j’ai appris la décision de François Hollande d’envoyer notre armée pour déserrer l’étau qui étrangle la République centrafricaine. Il fallait répondre à une situation d’urgence, comme au Mali, même si les deux pays sont différents et réclament, l’un et l’autre, un style d’aide approprié à leurs difficultés.

J’ajouterai que je suis lié à l’Afrique francophone par des liens personnels, ayant vécu il y a déjà longtemps en pleine brousse africaine, comme instituteur délégué à la coopération. Cela ne signifie pas que je sois un spécialiste de l’Afrique d’aujourd’hui. Je tente de comprendre en ce moment, en lisant les confrères, la complexité des problèmes. J’en sors souvent assez déconcerté. Par exemple, une récente tribune de Dominique de Villepin m’a, à la fois, intéressé et déçu. Intéressé parce qu’elle comportait des remarques qui me semblaient judicieuses, mais déçu parce qu’elle m’a laissé l’impression que, faute de mener avec les Européens et les Africains une politique qui renouvellerait profondément les données désespérantes d’aujourd’hui, il valait mieux rester l’arme au pied.

Je veux bien croire que l’expérience de ce qu’on appelle la Françafrique n’ait pas été heureuse depuis une cinquantaine d’année. Mais cela nous condamne-t-il à laisser mourir les Maliens et les Centrafricains, en leur refusant le secours d’urgence qu’ils nous demandent ?

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 10 décembre 2013.