A nouveau, la jeunesse du monde va se rassembler à l’appel du Pape dans un témoignage de foi. Depuis que Jean-Paul II a créé ces Journées mondiales, la réponse des jeunes a été à la mesure de l’appel, fervente, déterminée, suscitant admiration et étonnement. Tous les continents, à l’exception de l’Afrique, ont été touchés successivement par la grâce de ces rencontres dont le genre est sans équivalent. Même si une critique à la Philippe Muray a pu mettre en cause l’aspect festif des JMJ, avec la prédominance des aspects émotionnels des rassemblements de cette ampleur, il est apparu qu’il s’agissait en fait d’autant d’expériences spirituelles qui avaient parfois marqué pour une vie entière les jeunes qui y avaient participé. Ce n’est pas pour rien qu’on a parlé à ce propos d’une génération Jean-Paul II.
L’intensité des sentiments n’est pas ici à la seule mesure d’un spectacle, elle est liée à la démarche à la fois intérieure et communautaire du pèlerinage. Un pèlerinage qui est lui-même à l’image de l’aventure d’une existence sous le regard de Dieu. Les participants aux rencontres de Madrid se sont préparés, pour beaucoup très longtemps à l’avance, et leur arrivée dans la capitale de l’Espagne a été précédée d’une longue route à travers le pays. Pendant une semaine, parfois plus, ils ont donc accompli une véritable retraite, associant tous les exercices spirituels.
Il faut noter enfin que ces JMJ de Madrid s’insèrent dans une conjoncture historique particulière. L’Espagne subit de plein fouet les effets de la crise économique européenne et mondiale. Nul ne sait de quoi l’avenir sera fait à l’heure des remises en question. Par ailleurs, une Europe tentée par tous les démons du nihilisme ne peut pas ne pas être interrogée par ce témoignage massif de foi. Lorsqu’une civilisation se défait, l’appel à une reprise profonde des convictions fondatrices sonne comme un avertissement à se convertir à l’Évangile.