Remontons aux sources : les Écritures. - France Catholique
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La justice de Dieu
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Remontons aux sources : les Écritures.

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Si comme moi vous avez en grandissant échappé à l’imprégnation par les Écritures, voici pour vous un nouveau joyau de la part de Benoît XVI. Le Pape a publié « Verbum Domini » à l’issue du synode des évêques réunis pour l’étude de la parole de Dieu en Octobre 2008. (On peut s’interroger sur la faible influence en Amérique des documents émis par le Pape — mais ceci est une autre histoire.)

Pour commencer, Benoît XVI déclare : « il n’y a pas plus grande priorité que ceci : une fois de plus aider nos contemporains à rencontrer Dieu, le Dieu qui nous parle et répand son amour « pour que nous (les brebis) ayons la vie en abondance » (Jean, 10:10).

Dieu nous parle, c’est la singularité du catholicisme. Le catholicisme n’est pas une religion « à la va comme je te pousse ». « Être chrétien ne résulte donc pas d’un choix éthique ou d’une idée dominante, mais de la découverte d’un évènement, d’une personne, qui ouvre à la vie un nouvel horizon et lui indique le cap à suivre. » Cette personne, c’est Jésus Christ, le verbe de Dieu fait chair. Il est le Seigneur.

Ainsi en venons-nous aux Écritures. Leurs textes sont un lieu privilégié de rencontre avec la Parole divine car « par tous les mots des Saintes Écritures Dieu s’exprime d’un seul et unique langage, par un seul message exprimant entièrement Sa personnalité. (Cf. Heb 1:1-3).

En fait saint Augustin avait déjà tout explicité: « Rappelez-vous qu’elle est seule et unique, la parole de Dieu qui se développe dans toute l’Écriture Sainte, et seule et unique la parole qui résonne sur les lèvres de tous les auteurs sacrés. » Par les Écritures nous pouvons entamer une sorte de dialogue avec Dieu, bien plus chargé de sens qu’une simple conversation avec le voisin dans le jardin.

Voyons l’étape suivante : Dieu étant si différent de nous, Ses paroles sont plus chargées de signification que n’importe quel mot prononcé par nous. Le Saint Père nous explique, prenant exemple sur les Psaumes :
« La parole de Dieu nous attire dans une conversation avec le Seigneur : en nous parlant Dieu nous enseigne comment Lui parler. Tout naturellement nous pensons au Livre des Psaumes, où Dieu nous indique les mots pour Lui parler, pour Lui présenter nos vies, et ainsi faire de la vie le chemin vers Dieu. On trouve dans les psaumes l’expression magnifiquement formée de tout sentiment humain imaginable à la vue de Dieu; joie et peine, détresse et espérance, crainte et tremblement : tout s’y trouve exprimé. En parcourant les psaumes nous pensons aussi à de nombreux autres passages des Saintes Écritures qui expriment notre prière d’intercession tournée vers Dieu (Cf. Ex 33:12-16), l’exultation des chants de victoire (Cf. Ex 15) ou la peine due aux difficultés rencontrées lors de l’exécution de nos missions (Cf. Jer 20:7-18).»

Mais, catholiques faisant appel aux Écritures, nous devons garder en tête un autre procédé. Vatican 2 nous apprend que la parole de Dieu est plus chargée de signification que nos pauvres mots, et que la révélation ne consiste pas simplement en mots écrits sur une feuille. Les mots sont témoins du Verbe vivant, Jésus Christ, que nous pouvons appeler « Évangile, bonne nouvelle » comme l’a fait le Concile.

L’explication : « Cet Évangile fut promis aux temps anciens par les prophètes, et le Christ en Personne l’a accompli et proclamé de Sa propre bouche. » Puis ils [les Pères conciliaires] poursuivent : « Cette mission a été fidèlement remplie par les Apôtres, par leur prédication, l’exemple, et les rites fondés sur ce qu’ils avaient entendu du Christ, sur ce qu’ils avaient vécu avec Lui, sur Son exemple, et sur l’enseignement reçu de l’Esprit Saint. »

Naturellement, le Concile a décrit cet aspect de la révélation, avec des termes communs, comme la tradition de l’Église. Et voici une astuce : pour saisir l’exacte signification des Écritures il nous faut les lire selon la tradition de l’Église. Autrement, ce serait comme les prendre pour un objet en orbite dans l’espace. On pourrait alors leur donner n’importe quelle signification.

Revenons à Benoît XVI : l’Église, Corps du Christ, est « le lieu où réside la parole ». Alors en l’adoration par l’Église et la proclamation des Écritures se trouvent « les conditions privilégiées où Dieu nous parle au cœur de nos vies, parle aujourd’hui à son peuple qui L’entend et Lui répond. »

De plus, à la découverte des Écritures, celles-ci peuvent devenir un « code des cultures », même dans nos milieux empreints de matérialisme et de solipsime. Pour Benoît XVI le terme « code » signifie que « les Saintes Écritures portent des valeurs anthropologiques et philosophiques dotées d’une influence positive sur l’ensemble de l’humanité. »

Mais il faut les identifier dans les cultures. Tout consiste en l’humanité dans le Christ, parfait exemple de ce que peut être l’humanité. C’est par cette compréhension des Écritures que nous pouvons comprendre les pauvres, les malades, les jeunes, et toutes les autres catégories d’humanité. Les Écritures peuvent s’adresser aux Universités, s’exprimer dans l’art, mais pour l’essentiel, c’est à nos cœurs qu’elles peuvent parler.

Lisons les Saintes Écritures !

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Bevil Bramwell, père Oblat de Marie Immaculée, enseigne la théologie à l’Université catholique de Distance (Hamilton, Virginie).

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Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2012/bring-back-scripture.html