Religieuses abusées et autres scandales de l'Église (Affaire Barbarin...) - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Religieuses abusées et autres scandales de l’Église (Affaire Barbarin…)

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Un reportage qui doit être vu par chacun avant d’en penser et d’en dire quoi que soit

https://www.arte.tv/fr/videos/078749-000-A/religieuses-abusees-l-autre-scandale-de-l-eglise/


Et aussi, diffusé ensuite lors de la même soirée le 5 mars 2019

Esclaves de Daech – Le destin des femmes yézidies

https://www.arte.tv/fr/videos/075219-000-A/esclaves-de-daech-le-destin-des-femmes-yezidies/

https://www.arte.tv/player/v3/index.php?json_url=https%3A%2F%2Fapi.arte.tv%2Fapi%2Fplayer%2Fv1%2Fconfig%2Ffr%2F075219-000-A%3Fautostart%3D1%26lifeCycle%3D1&lang=fr_FR

https://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/le-cardinal-barbarin-demissionne-apres-avoir-ete-condamne-1144944.html


Pour faire un commentaire très provisoire cependant.

Face à ces histoires sordides (dans l’Eglise), il faut se dire que la plupart du temps on n’a que des faisceaux de présomptions, qui finissent par faire preuve quand ils se recoupent et au fur et à mesure qu’on comprend mieux la mécanique prédateur/victime.

Le plus vraisemblable normalement, c’est que la victime dit la vérité, même si c’est sa vérité qui mérite probablement d’être recontextualisée si c’est nécessaire techniquement (pour le psychologue aidant, pour le juge qui doit condamner justement les coupables identifiés). Je trouve que la soirée d’Arte qui mettait le sujet des filles yézidies après celui des religieuses abusées, dans un souci militant féministe, avait ce mérite d’indiquer que le processus de reconstruction des victimes est le même dans tous les cas, même si leur statut est plus ou moins reconnu par la société, la nôtre, la leur (pour ce qui concerne les jeunes Irakiennes)… Reconstruire les victimes, reconstruire la société, cela doit être le but de tous.

Le temps du judiciaire n’est pas forcément compatible avec celui de l’expert psychologue ni bien sûr avec le temps médiatique, pour ne rien dire du temps de l’Église… Un prêtre accusé par les médias ne s’en remettra pas. Même s’il est ensuite « réhabilité » par la justice. Le cas du père Dominique Weil, injustement accusé dans l’affaire d’Outreau, est exemplaire. Son livre où il raconte son expérience, après son acquittement, a fait un flop. Cela n’intéressait pas les médias et pas le public avide d’horreurs… Pour d’autres où la prescription a joué et où la justice a donc refusé d’enquêter à fond, c’est encore pire (pour l’accusé, s’il est innocent, et pour les plaignants déboutés). Il n’y aura jamais d’enquête judiciaire sérieuse. Le doute subsistera pour toujours. On a là la possibilité – et même la certitude statitistique – d’avoir des pervers jamais punis, donc des victimes jamais reconnues, mais aussi celle d’avoir des innocents à jamais condamnés et des accusateurs plus ou moins délirants – ce n’est pas une espèce rare non plus – jamais mis hors d’état de nuire.

C’est pour cela que « le principe de précaution » qui voit parfois la hiérarchie religieuse se défausser en lâchant immédiatement un prêtre accusé, sans lui apporter une aide pour se défendre, trouve très vite ses limites, dont le suicide récent de deux jeunes prêtres doit à jamais prémunir ceux qui pensent que la bonne gestion médiatique de telles crises consiste seulement à « ouvrir le parapluie ». Certains se croient courageux en prenant des mesures « énergiques » qui sont plus lâches que s’ils n’avaient rien fait.

Il n’est pas audible aujourd’hui de dire que, parfois, la victime a son rôle à jouer dans ces histoires, comme la femme battue dans un couple dont certaines provoquent les coups dans un phénomène d’autodestruction. Ça n’excuse en rien le mari violent. Toutes choses dont on ne peut parler que dans le cabinet d’un expert mais sûrement pas sur la place publique. Donc j’arrête là pour ne pas risquer le lynchage (j’ai mes lâchetés aussi).

Que ce soit sur les auteurs du documentaire, comme sur l’auteur du livre Sodoma, ou du film « Grâce à Dieu », il y aurait à redire sur leurs intentions. Ils ne sont pas dénués d’arrière-pensées, voire de travers psychologiques et déontologiques dûs à leur propre parcours, à leurs propres convictions intimes. Et puis chacun à son prisme ! Encore faut-il l’assumer ! Dommage que la vérité ne viennent pas de gens aux mains plus propres. Mais qu’est-ce qui empêchait ceux qui auraient les mains propres (expression qui renvoie à l’humour terrible de Péguy à propos du kantisme) de faire le travail ? Ils ne savaient pas. C’est vrai qu’on ne sait jamais tout. Mais on a des indices. On a entendu certaines histoires. A quel degré de responsabilité a-t-on les moyens de lancer un travail sérieux qui va décaper les consciences et nettoyer les écuries d’Augias ? On a bien compris qu’il ne suffisait même pas d’être cardinal pour prendre, tout seul, les bonnes décisions au bon moment. Mais cela on ne le sait que rétrospectivement. Ça ne sert donc à rien de prendre un homme profondément honnête et voulant bien faire, comme le cardinal Barbarin, comme bouc-émissaire d’une situation effectivement insupportable. 1 J’apprends, en même temps que j’achève de compléter ce texte ce jeudi matin, que le Cardinal a finalement été condamné à six mois de sursis pour non-dénonciation d’abus sexuel. Bon. Si j’avais un conseil à lui donner, ce serait de ne pas faire appel, et de passer à la suite. 2

Aujourd’hui est un moment historique et prophétique où on peut agir. A condition que tout le monde aille dans le même sens. Du Pape qui seul peut lancer l’impulsion, voire donner les moyens, jusqu’à la paroissienne lambda qui n’a plus le droit de refuser de voir le documentaire d’Arte pour « ne pas se salir les yeux » ce qui est le meilleur moyen de ne pas avoir d’oreille ni de bouche quand cela pourra être nécessaire.

Après, on pourra gloser sur le rôle des médias qui n’ont que pour seul objectif de faire sauter tous les tabous en banalisant le mal pour mieux faire semblant de s’en désoler ensuite en engrangeant les bénéfices du « buzz », travers dans lequel tombent tous les journalistes y compris catholiques qui ne veulent pas être dépassés, question de survie de leurs médias. Faut comprendre, sinon excuser.

Le mal est là, ce ne sont pas ceux qui en parlent qui sont les plus coupables, même s’ils peuvent se tromper très lourdement en relayant des non-vérités (qui ne sont pas seulement des mensonges car il y a tellement de nuances possibles dans la perception du mal et la manière d’en rendre compte).

Le mal est là, ce ne sont pas ceux qui refuseraient d’en parler qui vont aider à le faire reculer un peu.

Essayons de ne pas être dupes, de ne pas nous laisser manipuler et surtout de ne pas manipuler ni l’info, ni ses acteurs, ni ses spectateurs plus ou moins impuissants que nous sommes tous.


Suite à la décision de justice concernant le Cardinal Philippe Barbarin,
ce jeudi 7 mars 2019

La Conférence des évêques de France prend acte de la décision de justice rendue aujourd’hui à l‘encontre du Cardinal Barbarin pour non dénonciation. Elle ne commentera pas cette décision. La CEF rappelle que, comme tout citoyen français, le Cardinal Barbarin a le droit d’utiliser les voies de recours à sa disposition. C’est ce qu’il a fait et nous attendons l’issue de cette nouvelle procédure.

Quant à sa décision de présenter sa démission au Pape François, elle relève de sa conscience personnelle. Elle aussi n’appelle pas de commentaire de la part de la CEF. Il appartiendra au Pape de lui donner la suite qu’il jugera opportune.

La CEF réaffirme sa volonté de lutter avec détermination contre toutes les agressions sexuelles commises par des clercs sur des mineurs.

Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et Président de la CEF, a eu l’occasion d’assurer le Cardinal Barbarin de sa prière pour lui et le diocèse de Lyon.

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2019/03/07/01016-20190307ARTFIG00080-le-cardinal-barbarin-condamne-a-six-mois-de-prison-avec-sursis.php

https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/07/l-heure-du-verdict-pour-le-cardinal-barbarin_5432549_3224.html


A propos de la partie concernant les Pères Philippe dans l’émission sur Arte :

Communiqués de la communauté Saint-Jean

Repères historiques

https://freres-saint-jean.org/qui-sommes-nous/notre-histoire/le-pere-marie-dominique-philippe/

Témoignages de victimes

https://www.lenversdudecor.org/-Pere-Marie-Dominique-Philippe-Famille-Saint-Jean-.html

Contre-enquête de Marie Philippe :

https://marie-dominique-philippe.com/

Et sur la culpabilité générale de l’Église

http://www.lavie.fr/religion/catholicisme/dans-l-eglise-on-passe-d-une-culture-du-silence-a-une-culpabilisation-generale-05-03-2019-96755_16.php#mm-0

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Un cardinal condamné… et après ?

  1. Comme tout prêtre, le Cardinal est un Père… Scandale des enfants quand le père n’est pas à la hauteur qu’ils croyaient ! Et puis on devient adulte. Je pense incidemment à toutes ces personnes fragiles psychologiquement qui accusent leurs parents, comme si ces derniers avaient eu la toute-puissance d’être meilleurs qu’ils n’ont été. Sur la porte d’une chapelle que je fréquente, un prêtre-confesseur à écrit sur un papier scotché à la va-vite : « Arrêtez d’accuser vos parents ! » C’est un trait d’humour, car il en a comme c’est nécessaire, autant qu’un ras-le-bol… Et oui, dans l’affaire de Lyon et du père Preynat, ce sont les parents qui ont été les premiers sourds à quelque chose qu’ils ne pouvaient pas entendre… Les questions de prescription ne se seraient pas posées s’ils avaient entendu. Mais on ne refait pas le passé. Alors qu’on peut encore quelque chose sur l’avenir.
  2. Mais je vois un peu plus tard, qu’il n’a pas suivi le conseil que je n’ai d’ailleurs pas eu le temps de lui adresser, et qu’il a remis sa démission au Pape. Alors si le Pape m’entend, je lui demande de refuser cette démission, mais je ne suis pas sûr que le Pape m’entende.
    Et puis, comme, sur Internet, on peut reprendre son texte ad libitum, je me permets en ce lundi 11 mars de faire un nouveau commentaire, pour dire que finalement je crois que j’ai eu tort dans mon « conseil ». Il fallait que le Cardinal cédât sur quelque chose. Il a choisi de démissionner et c’était sans doute médiatiquement impossible de faire autrement, de même qu’on n’imagine pas le Pape refusant cette démission. Alors tenir sur l’appel devient une question annexe dans l’affaire mais qui, au plan des principes a son importance. Les juges ont effet estimé qu’ils devaient juger à toute force une erreur certes commise (le maintien du père Preynat en fonction) mais prescrite, en faisant sauter la prescription de manière pour le moins exagérée, voire absurde. Le jugement sévère revient en effet à dire que le Cardinal avait l’obligation absolue de prévenir le procureur de la République, alors que son interlocuteur, un adulte, pouvait lui s’en dispenser puisqu’il savait que la prescription jouait. C’est comme si les juges voulaient donner raison à la thèse du film d’Ozon, répondre à ce malencontreux et mal compris « Dieu merci ». On voit bien ce que le tribunal a voulu faire, mais ses moyens ne respectent pas le droit. Or si la justice se dispense de respecter ses propres règles (ici la prescription), c’est tout le système judiciaire qui s’effondrera. Gageons qu’en appel cela sera pris en considération.