Refonder le lien social - France Catholique
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Noël : Dieu fait homme
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Refonder le lien social

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© Sigmund / Unsplash

On ne retient – mais comment s’en étonner ? – que ce qu’il y a de plus spectaculaire et souvent de plus violent dans l’actualité. Je ne reviendrai pas sur l’analyse des violence du Stade de France, sauf pour m’interroger sur ce que constituent les manifestations sportives dans la vie sociale. Il y a quelque chose de fascinant dans ces vastes rassemblements qui suscitent une ferveur étonnante. L’adhésion de dizaines de milliers de supporters. Faut-il y voir une forme de religiosité se substituant à la religion populaire d’autrefois ? C’est l’avis de certains historiens et de certains sociologues. Qu’on le veuille ou pas, l’homme est un animal religieux. Il a besoin de rites pour s’exprimer et de manifestations collectives pour communier dans une ferveur commune. Le problème en ce moment est que ces manifestations tournent plutôt mal, révélant les fractures d’une société, ses blessures.

Jérôme Fourquet dans un essai qui a fait date en 2019 intitulé Archipels français, a montré que la dislocation du corps social serait en premier lieu dû à l’effondrement de la pratique religieuse en France. Le catholicisme ayant assumé dans un passé qui n’est pas si lointain le rôle de matrice de la communauté nationale. Il me semble qu’il s’agit là d’une coordonnée sur laquelle il conviendrait de s’attarder sérieusement. Alors que les catholiques se sont engagés dans une démarche synodale ces derniers mois, dont les premières conclusions ont été tirées, j’ai le sentiment que cet aspect de la conjoncture sociale n’a guère été évoquée.

Dans le discours public c’est le plus souvent la notion de laïcité qui est mise en avant comme si elle était susceptible en elle-même de devenir à son tour la matrice de l’unité. Mais la laïcité se définit précisément par sa neutralité philosophique et religieuse, à moins qu’elle ne se formule sur le mode d’une sorte de rationalisme athée. Je serais donc aujourd’hui bien en peine de conclure, sauf à réaffirmer la nécessité urgente de refonder le lien social.