Que devenez-vous depuis que vous avez transmis France Catholique ?
Frédéric Aimard : Je savoure le fait que cette transmission a été l’occasion d’une relance palpable avec des moyens que je n’aurais jamais pu imaginer. Mais je suis, comme tout « jeune retraité », débordé par de nombreuses activités dans lesquelles je me suis volontiers laissé enrôler…
Parmi elles, une nouvelle revue…
J’ai pris la responsabilité de la relance d’une marque que j’apprécie, les éditions France-Empire. Nous avons plusieurs projets de livres qui verront le jour sans doute début 2021. Mais déjà nous publions des Cahiers des éditions France-Empire qui ont vocation à s’intéresser au « Monde d’après », dont on nous rebat les oreilles à la sortie du confinement, celui du sauvetage de l’économie. Mais, dans notre idée, ce thème évoque également un certain au-delà puisque nous avons choisi le prisme de la doctrine sociale de l’Église… C’est un travail au long cours qui n’a pas grand-chose à voir avec l’actu d’un hebdo.
N’y a-t-il pas pléthore d’initiatives en ce domaine ?
Nous n’allons pas prétendre concurrencer des institutions comme la revue Projet des jésuites. Mais nous pensons répondre, à notre manière, et dans la fidélité à certaines intuitions du pape François, à l’appel lancé en janvier 2019 dans La Vie pour « un nouveau catholicisme social ». D’ailleurs, certains de ceux qui ont lancé cet appel, comme Joseph Thouvenel, porte-parole de la CFTC, font partie de notre nouvelle aventure. Notre positionnement est à la frontière du politique, de l’idéologique, de la théologie… pour un brassage d’idées fécond, si possible très accessible, dans lequel bien des amis de France Catholique se reconnaîtront.
Dans la suite de Laudato si’ ?
Bien sûr ! Mais puisque tout est lié, rappelle cette encyclique, nous mettrons le focus sur d’autres aspects que le respect de la nature. C’est en cela que nous ne ferons pas le même travail que, par exemple, l’excellente revue Limite… Nous apporterons un regard complémentaire.
Votre premier numéro est consacré au revenu universel de base.
Nous avions découvert ce thème dans France Catholique lors de la campagne présidentielle de Christine Boutin. Il a été repris par Benoît Hamon lors de la dernière présidentielle. C’est dire qu’il ne fait pas beaucoup de voix. Qui plus est, on n’est pas dans la doctrine sociale des professeurs de théologie. Mais c’est un thème qui ne peut laisser indifférents les chrétiens pour « éradiquer la pauvreté » – même si on ne peut oublier que « des pauvres, vous en aurez toujours avec vous… ». L’idée est portée, notamment, par un chrétien engagé, Marc de Basquiat, dont l’enthousiasme démonstratif mérite d’être pris au sérieux. Patrice Le Roué, ancien rédacteur en chef adjoint de France Catholique, a écrit le meilleur livre possible sur ce sujet – Par le revenu de base, achever l’État Providence ? éd. IRES. C’est dire que nous avons matière à réfléchir, de manière dynamique et prospective. J’espère que ces deux derniers mots seront notre marque de fabrique…
Faut-il s’abonner ?
Je le souhaite – ce sera 40 € par an. Mais le premier numéro est en accès libre, sous forme numérique, sur la plateforme Calameo où nous détaillons nos modalités de publication. On peut également le trouver sous format papier, à Paris, à la librairie Téqui, 8, rue de Mézières (6e) ou à la librairie Fenêtre sur l’Asie, 49, rue Gay-Lussac (5e)… Nous demandons un encouragement pour un projet qui sera appelé à évoluer en fonction de l’équipe.