Objection, votre honneur! C’est ainsi que j’ai envie d’interpeller Monsieur Jean Leonetti, médecin et député UMP des Alpes-Maritimes. Je ne puis me départir à son égard de la courtoisie nécessaire au débat public, mais plus encore de l’estime que je professe à l’égard d’un parlementaire, qui, jusqu’ici, nous a protégés — je pèse mes mots — de quelques catastrophes législatives. C’est largement à son influence, à sa sagesse que nous devons d’avoir échappé à certaines dérives, comme celle qui aurait pu nous conduire à une légalisation de l’euthanasie, sur le modèle de ce qui s’est fait déjà en Belgique ou aux Pays-Bas.
Il me semble, cette fois-ci, déroger à sa sagesse et à sa prudence en ralliant le camp qui se réclame du droit absolu pour les scientifiques de procéder à toutes les expérimentations possibles, pour peu que la recherche médicale semble le justifier.
Ainsi, vient-il de déclarer au Journal Du Dimanche: « Il faut en finir avec l’obscurantisme (…) pour moi, il est par exemple urgent d’autoriser la recherche sur l’embryon non destiné à naître, de permettre une bonne fois pour toutes, en mettant à bas le système actuel de dérogation, la recherche sur les cellules souches embryonnaires. »
Je sais bien qu’un peu plus loin, Jean Leonetti admet des exceptions à son principe, en parlant d’application délirante de la recherche, comme le clonage et de tout ce qui présente un danger pour l’espèce humaine. Mais alors, il faudrait s’entendre! Il y a bel et bien des limites éthiques à la recherche scientifique, et le rapporteur de l’Assemblée en matière bio-éthique ne fait que déplacer ces limites en autorisant une transgression que la loi française n’admettait pas, l’expérimentation sur embryon. Je suis désolé, j’appelle cela une grave régression éthique!
L’entretien au JDD
Comment réagissez-vous au coup de force médical de René Frydman?
Au risque de vous surprendre, j’approuve sa démarche. En fin stratège, ce grand scientifique qu’est René Frydman a flirté avec les lignes. En faisant cela, il interpelle la communauté scientifique et politique à qui il dit: « Laissez les chercheurs travailler. » Et il a raison. Ce qu’il a fait n’est en rien innovant, puisque d’autres à l’étranger l’ont fait avant lui.
Bioéthique : le député Leonetti fait sa révolution
par Pierre-Olivier Arduin
Mais quelle mouche a donc piqué Jean Leonetti ? Dans un entretien coup de poing accordé au Journal du Dimanche, le rapporteur de la mission d’information parlementaire sur la révision des lois de bioéthique fustige le projet de loi du gouvernement qu’il juge trop timoré : « Il faut en finir avec l’obscurantisme », lâche-t-il. Il est rare que le député UMP des Alpes-Maritimes se départisse à ce point du langage feutré et consensuel auquel il nous avait habitués. Le masque est-il en train de tomber ?
http://www.libertepolitique.com/
Jean Leonetti : libéraliser la recherche sur l’embryon
http://www.genethique.org/revues/revues/2010/Novembre/20101108.1.asp
Des enfants nés après congélation d’ovules viennent de voir le jour en France. Une première, saluée par Jean Leonetti, rapporteur de la mission parlementaire sur la révision des lois de bioéthique.
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Jean Leonetti : Il faut « autoriser la recherche sur l’embryon »
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Alors que le sujet est toujours aussi tabou dans le monde et notamment en France, le député Jean Leonetti s’est exprimé sur la recherche sur l’embryon. Il propose d’élargir les autorisations accordées jusqu’à présent.
http://fr.news.yahoo.com/68/20101108/tsc-la-recherche-sur-l-embryon-un-dbat-r-04aaa9b.html
