Radars, injustices et observations - 2 – Le contrevenant et la « multipeine » - France Catholique
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La justice de Dieu
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Radars, injustices et observations – 2 – Le contrevenant et la « multipeine »

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Une question plus pertinente reste à poser et qui concerne l’ensemble des « peines » qui frappent le contrevenant : depuis quand l’octroi de missions de justice à des robots est-il constitutionnel ou même juridiquement valable ? On me dit qu’il ne s’agit que de retraits temporaires de points et de faibles amendes : la faiblesse en question ne pèse en rien sur le budget des riches mais peut constituer une part importante de celui d’un smicard. L’égalité des sommes à payer est un leurre de justice, puisqu’elles influent de façon fort différente sur le « train de vie » des uns ou des autres. Là encore, l’injustice d’une prétendue justice robotisée s’affiche clairement.

Cependant je tiens à revenir aux principes : Henri Guaino expliquait hier soir sur France 3 aux journalistes du « Grand journal », assez réticents à le suivre, que l’essentiel en démocratie est de respecter les principes et je crois que, sans en faire des idoles, il est normal sous un tel régime de ne pas s’abstenir de ce respect.

De quel principe est-il donc question ? Qu’un contrevenant, malgré le radar, doit bénéficier de la présomption d’innocence : et cette innocence doit être appréciée devant une personne susceptible d’interpréter les faits « bruts de radar ». Rouler à 97 kms à l’heure sur une autoroute à des heures d’extrême fluidité ne revient pas au même que de s’y aventurer à la même vitesse à des heures plus ou moins surchargées : impossible bien entendu de faire valoir l’argument devant un robot… Mais bien d’autres questions se posent…

Transmettre le droit de juger à des machines ressemble à une plaisanterie : il s’agit en effet d’un droit qui ne peut et ne devrait être exercé que par un être humain désigné et mandaté rencontrant un autre être humain auquel ainsi est reconnu le droit de se défendre : ce qui est inscrit sur les feuilles de contravention équivaut à se moquer du monde.

De plus, que l’on n’éprouve aucun scrupule à infliger par automates des peines multiples relève de l’inconscience : le pire est qu’on justifie ces manquements à l’esprit de justice en arguant de l’excellence de l’intention, rien de moins que sauver des vies ! Me voici ‘’knockouté’’ sans droit de réponse ? Je ne le crois pas, j’ai accumulé des arguments à faire valoir.

Sauver des vies est un devoir, qui le nierait ? Et moi, j’en demeure d’accord : mais pas, messieurs et mesdames les députés nos serviteurs souvent abusifs, pas au prix du principe suivant : la justice doit être la souveraine dans l’appréciation des mesures à prendre. Une contravention avec amende et retrait de points est un acte de justice !

(à suivre)