Deux contraventions, l’une de 45 €, pour vitesse non autorisée (2 km de trop), l’autre de 33 pour stationnement dépassé… L’euro a beau ne valoir presque plus cela se constate chaque jour aux caisses des magasins quoique l’État le nie — ces deux sommes conjuguées m’ont irrité. À l’excès ? Sans doute, car s’irriter de ce que fait le monstre froid qu’est l’État est absurde…
En réalité ce qui me choque c’est d’être un « contrevenant » selon le témoignage d’une machine. Jamais dans les temps d’avant l’ère électronique, la justice n’avait été confiée à des robots : au point même que les policiers postés devant leurs écrans à Rennes peuvent également être considérés comme les confrères des machines puisqu’ils n’ont aucune marge d’appréciation personnelle comme le peuvent des jurés ou des magistrats.
Il y a pire avec cette loi sur les robots-radars : le contrevenant « bénéficie » d’une double peine qui peut, suivant les cas être doublée d’une troisième. Je m’explique : une amende équivaut naturellement à une peine à part entière et je ne vois aucun artifice de langage ou de procédure qui puisse affirmer le contraire. Mais à cette amende est ajouté le retrait d’un ou de plusieurs points : ce qui est une peine encore plus forte puisqu’au bout de douze retraits le permis de conduire est suspendu pendant une durée de trois ans… qui repars automatiquement du point zéro si une nouvelle contravention est envoyée. Ce point n’est en général pas commenté mais il constitue une véritable troisième peine.
Certes, le contrevenant peut s’inscrire à un stage de formation au bout duquel il récupèrera une partie de ses points : mais ce stage est payant et son prix n’est pas anodin, sorte annexe de quatrième peine…
J’ai profité de mon chèque de 45 € pour « ajouter » une note destinée à l’officier du ministère public : afin qu’il ait sa part à mon lot de « peines » !
Même si mon « poulet » risque d’entrer dans sa poubelle avant même d’être lu. Il est vrai que le but premier est de détendre mon système nerveux… Je lui expose ma théorie des peines infligées et lui demande s’il est normal qu’un citoyen soit remis aux circuits électroniques d’un robot ?
Je connais la réponse : on me cite justement l’officier qui « contrôle » les envois des radars : or l’on sait d’expérience qu’il ne contrôle rien du tout, se contentant de vérifier que les envois automatiques des amendes se fassent au mieux des intérêts de je ne sais trop qui…
(à suivre)
Pour aller plus loin :
- Radars, injustices et observations - 3 – Des progrès indubitables bien avant les radars
- Radars, injustices et observations - 2 – Le contrevenant et la « multipeine »
- Radars, injustices et observations - 4 – De quelques anecdotes
- Variations sur le thème « L’Europe et nous »
- Une brève introduction à la foi et à la conscience catholiques