En ce moment il y a déjà douzaine ou presque de candidats officiels ou non-officiels à la présidence et il en viendra peut-être d’autres, aussi bien républicains que démocrates. Malheureusement, sans exception, les opinions des candidats démocrates sur des questions importantes – l’avortement et le mariage viennent aussitôt à l’esprit – sont profondément incompatibles avec les enseignements de l’Eglise, et il est donc inacceptable pour un catholique pratiquant de voter pour eux.
Qu’est-ce qu’un catholique devrait attendre des candidats ? D’abord, de favoriser le bien commun de tous les citoyens. Et qu’est-ce que cela signifie ? Il est facile d’expliquer cela en termes généraux (bien qu’à un certain niveau les termes deviennent si généraux que seuls les tyrans comme Hitler, Staline et Pol Pot les discuteraient – et peut-être même tenteraient de démontrer que eux aussi servent le bien commun).
Cela signifie respect pour la personne en tant que telle. Au nom du bien commun, les autorités publiques sont tenues de respecter les droits fondamentaux de la personne humaine. La société devrait permettre à chacun de ses membres d’accomplir sa vocation d’homme ou de femme. En particulier, le bien commun réside dans le fait de favoriser les conditions pour l’exercice des libertés naturelles, indispensable pour le développement de la vocation humaine.
Le bien commun exige aussi le développement du bien-être social du groupe lui-même. Le Catéchisme de l’Eglise catholique dit (art. 2419) que « l’Eglise reçoit de l’Evangile la pleine révélation de la vérité sur l ‘homme « ; « que quand elle porte témoignage à l’homme au nom du Christ, à sa vocation, à sa dignité et à la communio des personnes, elle enseigne les exigences de justice et de paix en conformité avec la sagesse divine ».
Le Catéchisme explique aussi (2420) que l’Eglise est habiliotée à porter des jugements moraux en matière économique et sociale quand les droits fondamentaux de la personne ou le salut des âmes le requièrent. Dans ces matières morales, elle exerce une mission distincte de celle des autorités politiques. Elle s’emploie aussi à inspirer des attitudes justes en ce qui concerne les biens terrestres et les questions sociales, selon le vrai sens de sa tradition, toujours vivante et active, quelles que soient les circonstances.
C’est la fonction propre de l’autorité d’arbitrer entre les différents intérêts au nom du bien commun. sous le concept de solidarité, cela demande que les autorités séculières rendent accessible à chacun ce qui est nécessaire pour mener une vie vraiment humaine. L’Eglise nous dit que c’est, parmi beaucoup d’autres choses, la nourriture, le vêtement, la santé, le travail, l’éducation et la culture un information adéquate et le droit de fonder une famille.
Cette solidarité, cependant, n’est pas un chèque en blanc pour la redistribution des revenus ou des programmes de gouvernement sans contrôle. Nous avons vu ce qui arrive quand le gouvernement essaie de prendre en charge l’économie et ce qui appartient proprement au peuple et à la société civile – et ce n’est pas beau. Pendant presque un siècle, l’Eglise a insisté sur le fait que solidarité nécessite également subsidiarité – la protection formelle de l’indépendance des individus et des groupes – pour faire son travail propre.
Et pour finir, le bien commun exige la paix : c’est à dire la stabilité et la sécurité dans un ordre juste. Cela suppose que l’autorité assure, par des moyens moralement acceptables, la sécurité des membres de la société. C’est la base du droit de légitimer la défense personnelle et collective.
Bien sûr au coeur de tout cela il y a la dignité de la personne humaine à toutes les étapes de la vie, de la conception à la mort naturelle. Ces vérités, prises ensemble, précèdent toute société ou système de gouvernement et en sont indépendantes. Ce sont les vérités qui, selon les mots de notre Déclaration d’Indépendance,, vont de soi, sont « évidentes par elles-mêmes » plutôt que créés par une constitution ou un statut. En tant que telles elles ne peuvent être déniées par l’Etat.
Le droit à la vie appartient à cette catégorie, mais c’est aussi le cas de la sainteté du mariage traditionnel. Comme le dit le Catéchisme, l’autorité politique doit être exercée dans les limites de l’ordre moral et doit garantir les conditions pour l’exercice de la liberté. C’est la véritable justice.
Dans les mois à venir, nous catholiques allons entendre des candidats qui sont catholiques et nous aurons l’occasion de vérifier s’ils sont sincères dans leur foi. Il y a aussi plusieurs candidats non-catholiques qui partagent nos opinions sur des problèmes cruciaux de notre temps concernant le mariage et la sainteté de la vie. Ils se sont engagés à mettre un terme à l’holocauste de millions d’enfants non-nés et à dégradation des femmes par le grave péché de la pornographie.
Pour ces sortes de questions, les différences politiques ne tombent pas dans la catégorie des « jugements prudentiels », comme pour les crédits militaires ou ce qui est le plus juste système d’imposition. Les problèmes les plus fondamentaux sont ou non ceux qui dérivent directement de la loi morale.
En jugeant les aptitudes de tel ou tel candidat à la présidence, soyons sûrs de ne pas oublier les sénateurs et les représentants ou tous ceux de qui va aussi dépendre l’élection. Nous avons besoin de juger leurs positions et de les tenir pour responsables, eux aussi.
Que l’Esprit Saint fasse lever des hommes et des femmes doués de véritables vertus publiques afin que notre pays puisse revenir aux normes des Dix commandements et à la loi naturelle qui nous a été proposée, même imparfaitement, par nos Pères Fondateurs.
Dimanche 10 mai
http://www.thecatholicthing.org/2015/05/10/some-catholic-preliminaries-to-the-presidential-campaign/
Le père C.John McCloskey, historien de l’Eglise et attaché de recherche non-résident à l’Institut Foi et Raison, écrit de Menlo Parl, Californie.