«Pour abattre un pays, écrivait Vladimir Volkoff dans son roman Le Trêtre (1983), il faut d’abord démolir la famille, puis sa langue, ensuite son histoire passée puis sa religion, et alors vous en ferez ce vous voudrez ». Depuis lors, se sont ajoutées à cela les difficultés liées à l’immigration incontrôlée, et l’école, où la morale est remplacée par la promotion de la diversité sexuelle, pour former le cocktail explosif auquel nous avons assisté ces derniers jours. Avec une question de fond : comment civiliser ces nouveaux barbares, alors que les murs porteurs de la société ont été minés ?
Nécessité d’une nouvelle élite
L’épreuve sera-t-elle suffisante pour donner le courage d’agir ? Dieu seul le sait. En attendant, « c’est la nuit qu’il est beau de croire à la lumière », proclamait Cyrano de Bergerac… C’est dans les difficultés que se vérifiera la valeur des bâtisseurs de demain. Car ces émeutes urbaines ont aussi révélé, en creux, la nécessité d’une nouvelle élite pour faire perdurer et rayonner des îlots de civilisation. De la même façon que des églises englouties sous les eaux sont récemment réapparues au grand jour, au Mexique et en Espagne, en raison de la sécheresse. Une véritable parabole moderne !
Cela demandera de l’humilité, de la patience et des sacrifices. Pour réveiller l’âme de la France, affirmait Mère Yvonne-Aimée de Malestroit, « il faut que des vies se donnent tout entières pour cette noble cause ». Et elle ajoutait : il faudra beaucoup de souffrances…
Car l’empire romain ne s’est pas converti en un jour, mais par une évangélisation discrète, famille par famille, avant d’atteindre le plus haut niveau. De même, il faudra du temps, quartier par quartier, pour restaurer l’autorité et proposer une vision de la France. Mais il y a de la ressource : les pèlerinages de milliers de pères et de mères de famille, par exemple, labourent un terreau qui ne demandera qu’à germer dans les années à venir, à travers leurs enfants.
Pour cela, il leur faudra aussi retrouver le courage, la fermeté dans la foi et l’humilité des premiers chrétiens. C’est-à-dire d’une petite minorité résolue et formée au beau et au vrai, qui ne recherche pas la notoriété avant tout, et qui se tient éloignée des idéologies d’arrière-garde – les « fumées de Satan » dans l’Église dont parlait Paul VI. Car dans une société qui évolue à contre-courant, les compromis avec l’esprit du monde, le « en même temps » s’agissant de la vérité de la foi, ne sont plus possibles, sous peine de relativisme et de dissolution de cette même foi.
C’est toute l’ambition de France Catholique que de les accompagner dans cette vaste mission, et qui s’exprime cette semaine à travers notre dossier sur les formations d’été pour la jeunesse.
