Quelle nouvelle année ? - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Quelle nouvelle année ?

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Ange de la crypte de l'Institut Pasteur par A Guillebert-Martin

Ange de la crypte de l'Institut Pasteur par A Guillebert-Martin

© Pascal Deloche / GODONG

En ce début d’année, je ne puis déroger aux vœux habituels, pénétré par la proximité de cette sorte de communauté invisible que constitue l’auditoire d’une radio. A fortiori, une radio qui s’autorise des convictions de la foi chrétienne. À la suite d’une épreuve personnelle et familiale au mitan de l’année précédente, j’ai pu en goûter les effets de solidarité. À tous donc : meilleurs vœux pour l’année qui commence ! On aurait presque scrupule à parler d’année de grâce, comme il était d’usage de le faire, ne serait-ce qu’en raison de cette épidémie qui sévit déjà depuis tant de mois. Mais nos prédécesseurs, qui avaient vécu les deux guerres mondiales du XXe siècle, avaient aussi sans doute scrupule à rendre grâce face au fléau qui endeuillait des millions de familles. Du moins se tournaient-ils vers l’avenir pour souhaiter la sortie du cauchemar.

Le terme de cauchemar ne convient pas du tout à la situation présente, dont on pourrait esquisser une définition. Ne sommes-nous pas dans une sorte de climat incertain, d’où se trouve certes exclu tout optimisme hors de propos ? Et le mot d’espérance, qui est au cœur du message chrétien, ne saurait être prononcé sans précaution. Nous qui formons encore, en dépit de tout, une nation littéraire, restons enclins à rechercher une analyse, une peinture, une appréhension de cette situation un peu curieuse qui est la nôtre.

Beaucoup sont tentés de faire crédit pour cela au nouveau roman de Michel Houellebecq, intitulé anéantir, qui doit opportunément paraître ces jours-ci afin de mieux nous comprendre. N’ayant pas encore eu la chance de le lire, ce sont les indications de mes confrères qui m’en donnent un avant-goût. Et précisément, il en ressort que le pessimisme foncier de notre écrivain est en attente d’une espérance qu’il voudrait partager avec ceux qui ont le privilège d’en être habités. Un petit signe à reconnaître en ce début d’année…

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 3 janvier 2021.