Quelle démarche synodale ? - France Catholique
Edit Template
Funérailles catholiques : un temps de conversion
Edit Template

Quelle démarche synodale ?

Copier le lien
synode_situation_spirituelle.jpg

© Sebastien Desarmaux / GODONG

Après une année incontestablement difficile pour elle, l’Église catholique de France est invitée par le pape François, et à l’unisson de l’Église universelle, à entrer dans une démarche synodale. Démarche qui a l’ambition d’associer à une réflexion commune sur le devenir du christianisme le plus large concours de fidèles. Sans doute, au terme d’une telle démarche, c’est une assemblée d’évêques du monde entier qui aura à tirer les conclusions de l’expérience. Mais cette volonté de prendre en compte ce qu’on appelle l’avis de la base amorce une étape intéressante, quoi qu’assez énigmatique, de l’évolution de l’institution ecclésiale.

Il me semble, du moins à suivre les réseaux sociaux, que dans l’immédiat, l’intérêt se porte sur des questions de gouvernance, ce qui peut s’expliquer par les recommandations contenues dans le rapport Sauvé. Pourtant, puisque c’est la base qui est consultée, il y aurait grand intérêt à l’interroger sur la situation religieuse du pays dans ses profondeurs. S’il s’agit bien toujours d’annoncer l’Évangile, il est impératif de connaître le terrain sur lequel peuvent être semés les grains de la Bonne nouvelle. Une célèbre parabole nous a appris cette importance du terrain. Et si la pratique religieuse s’est effondrée depuis les années soixante, il convient d’accorder une attention très spéciale à ce qu’est devenu le corps social ces dernières décennies.

De ce point de vue, on consultera aussi avec intérêt le récent ouvrage de Jérôme Fourquet et de Jean-Laurent Cassely intitulé La France sous nos yeux car ce terrain religieux s’y trouve étudié avec soin. On s’aperçoit ainsi que la nature humaine ayant horreur du vide spirituel, de nouvelles religiosités, auxquelles s’ajoute l’expansion de l’islam, ont pris la place du christianisme populaire d’antan. C’est donc que ce n’est pas l’indifférence qui prévaut, mais l’attirance de ce qui pourrait suppléer au manque de foi. Une indication très précieuse pour mieux assumer le défi spirituel du XXIe siècle !

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 4 janvier 2022.