Que dire aux hommes ? - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Que dire aux hommes ?

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Le nombre croissant de jeunes qui choisissent de se faire baptiser est un signe d'espérance.

Le nombre croissant de jeunes qui choisissent de se faire baptiser est un signe d'espérance.

© Antoine Mekary / Godong

Des martyrs de la Commune à aujourd’hui, la lutte des classes se doublerait-elle d’une haine contre l’Église, en une violence sociale qui entend mettre à bas tous les symboles de l’autorité dans notre pays, qu’ils soient religieux ou civils ? L’incendie devant le couvent des Jacobins à Rennes, en marge d’une manifestation contre le projet de loi sur les retraites, le 14 avril, semble le montrer.

On attend toujours une réaction ferme des autorités – au-delà de la simple compassion – pour faire cesser ces exactions qui se multiplient, cette violence mimétique à l’encontre de l’Église. Comme l’a souligné l’évêque d’Angers après la profanation méthodique des statues de l’église Sainte-Madeleine, ce n’est pas juste du vandalisme, « c’est notre foi chrétienne qui est touchée ». Notre foi, et la civilisation qu’elle a engendrée à travers les siècles.

Car la religion catholique n’est pas n’importe quelle foi au regard de l’histoire de France. Visible partout, elle a marqué le territoire et façonné les mentalités. Elle incarne en grande partie notre identité française. Et c’est ce lien indissoluble qui la fait rejeter, de par cette haine de soi grandissante dans notre pays.

Dès lors, que faut-il dire aux hommes, pour refaire l’unité d’une nation qui semble livrée aux sirènes dangereuses du wokisme et des passions mauvaises de l’égalitarisme ? L’interrogation de l’écrivain Saint-Exupéry, toujours d’actualité, trouva une réponse singulière chez André Charlier. Né d’un père franc-maçon, baptisé à 18 ans en 1914, il fut professeur et eut à cœur de transmettre la soif de transcendance aux générations futures, et de réveiller la foi endormie dans le cœur des Français.

Il était en effet persuadé que ses compatriotes gardaient en eux « un goût inassouvi pour la vérité ». Optimiste – « les vrais pessimistes sont ceux qui ne croient plus à la sainteté », disait-il –, il considérait que « la vieille sève [de la foi] n’est pas morte » en France, parce que « l’eau du baptême s’y trouve mêlée de telle façon qu’on ne sait plus ce qui est de la nature et ce qui est de la grâce ». Encore fallait-il leur « prêcher la Vérité » du christianisme, Jésus-Christ mort et ressuscité, et non seulement une prédication sociale, trop horizontale et humaine…

Plus de jeunes baptisés adultes

La situation est-elle très différente aujourd’hui ? Certes, les grandes tendances de la déchristianisation se sont aggravées. Mais il reste malgré tout des signes d’espérance, comme le nombre croissant de jeunes qui choisissent de se faire baptiser sur le tard. 5 463 adultes ont reçu le baptême à Pâques, soit 1 000 de plus que l’an dernier. Surtout, les trois quarts ont moins de 40 ans !

Ce n’est peut-être qu’un mince ruisseau, face à l’ampleur de la ré-évangélisation nécessaire pour une vraie réforme intellectuelle, morale, et religieuse dans notre pays. Mais c’est aussi le signe, positif, que la société de consommation et le matérialisme ne répondent pas aux aspirations de nos contemporains. En cela, c’est une bonne nouvelle dont il faut se réjouir !

Reste maintenant à trouver les enseignants – clercs, professeurs, médias –, qui, à l’exemple d’André Charlier, sauront entretenir et nourrir cette petite flamme d’espérance. Car il ne faut pas se le cacher, le risque de la mondanité spirituelle et de la tiédeur menace sans cesse d’étouffer, à l’intérieur de l’Église, les germes de renouveau.