Quand on ne trouve pas de père spirituel ? - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Quand on ne trouve pas de père spirituel ?

De nombreux catholiques souhaiteraient avoir un père spirituel, mais n'en trouvent pas. Que disent les saints à ce sujet ?
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aint François de Sales en gloire, 1677

aint François de Sales en gloire, 1677

François de Sales demande à Philothée de chercher un directeur spirituel, non pas d’en trouver un. D’autant qu’il nous avertit de la difficulté du choix : « Choisissez-en un entre mille, dit Jean d’Avila ; et moi je dis entre dix mille ! Car il s’en trouve moins que l’on ne saurait dire qui soient capables de cet office » (Introduction à la vie dévote). En tout cas, comme Dieu ne nous demande rien d’impossible, que veut dire en effet cette « panne » de directeur ?

Le rôle du directeur spirituel

« Lorsque Dieu accorde à une âme les premières faveurs surnaturelles, elle ne les comprend pas et ne sait comment se conduire… elle aura cruellement à souffrir, à moins de trouver un maître qui comprenne son état. C’est un grand bonheur pour cette âme de voir la peinture fidèle de ce qu’elle éprouve ; elle reconnaît la voie où Dieu la met et elle y marche avec assurance. Je dis plus : pour faire des progrès dans ces divers états d’oraison, il est d’un avantage immense de savoir la conduite à tenir dans chacun d’eux. Pour moi, faute de cette connaissance, j’ai beaucoup souffert, et perdu bien du temps » (sainte Thérèse d’Avila, 1515-1582, Livre de la vie, ch. 14).

Dieu n’attend donc pas notre directeur pour nous donner ses grâces, mais pour que nous les comprenions, et que les comprenant, nous marchions « avec assurance ». L’absence de directeur nous expose au tâtonnement, à l’inquiétude, mais elle nous oblige aussi à ouvrir un chemin plus radicalement confiant en Dieu.

« J’avoue qu’un guide visible est une grâce de Dieu et un grand soutien, quand il est tel qu’il le faut. Mais quand la divine Providence ne le donne pas, ou nous l’enlève, si on savait dire alors de tout son cœur : « Mon Dieu, je n’ai plus que vous ! », ce qu’on obtiendrait par là vaudrait mieux que tout ce qu’on peut avoir par le canal des directeurs, et je vous assure que souvent Dieu ne nous ôte tout appui extérieur que pour avoir, seul, toute notre confiance. Oh ! si nous savions la lui donner tout entière sans en partager un seul petit brin avec qui que ce soit, que nous nous trouverions bien dédommagés de manquer du secours des créatures ! » (Jean-Pierre de Caussade, 1675-1751, Lettre 10).

« Pour un bien plus grand »

En conclusion, ne nous mettons pas délibérément dans cette situation, mais ne pensons pas que Dieu nous oublie quand il nous l’impose : « C’est un grand bien d’avoir quelque personne digne de notre confiance, à qui nous puissions ouvrir nos cœurs ; car notre bon Dieu permet quelquefois qu’il nous arrive des peines ou des consolations sur lesquelles il semble nécessaire de consulter. Toutefois, quand sa Providence nous prive de ce secours, nous devons croire que c’est pour un plus grand bien, et que l’amoureuse soumission à sa sainte volonté, dans les souffrances intérieures, nous est plus utile pour une plus intime union, que la consolation de nous soulager en disant notre mal… » (sainte Jeanne de Chantal, 1572-1641, Lettre de janvier 1637).