Quand les prières demeurent sans réponse - France Catholique
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« Ô Marie conçue sans péché »
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Quand les prières demeurent sans réponse

Nous inondons de prières les portes du ciel pour trouver un nouveau travail, pour obtenir une guérison miraculeuse, pour ramener à la foi une famille. Pourtant, après d’innombrables prières offertes avec sincérité et ferveur, nous n’obtenons pas toujours ce que nous avons demandé. Nous nous demandons pourquoi. Nous nous sentons rejetés, frustrés, écrasés. Il se peut même que nous soyons tentés de cesser complètement de prier.
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CC / George Hodan

Après tout, Jésus n’a-t-il pas enseigné – et en plus d’une occasion- que Dieu nous donnera ce que nous demandons ? « Demandez, on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l’on vous ouvrira. » (Matthieu VII, 7) Il nous a proposé comme modèle la veuve qui poursuit constamment le juge pour que sa demande soit accordée : « Dieu n’exaucera-t-il pas ses élus qui crient vers Lui jour et nuit ? » Luc XVIII, 7) Et seulement quelques heures avant de souffrir sa passion, Jésus a instruit solennellement ses apôtres : « En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous demandez quelque chose à mon Père en mon nom, Il vous l’accordera….(demandez et vous recevrez et votre joie sera complète) » (Jean XVI, 23-24)

Alors, comment nous, catholiques, sommes-nous supposés comprendre la promesse que nous a faite Jésus, alors que, quand l’occasion se présente, nos prières semblent demeurer sans réponse ?

Le Christ, premier modèle

Comme c’est si souvent le cas, nous devons comprendre ces enseignements de Jésus au regard de ce qu’il a dit et fait ailleurs. Tournons-nous vers la prière de Jésus Lui-même qui semble avoir été la plus urgente qu’il ait jamais exprimée : « Abba, Père, tout t’est possible ; éloigne de moi ce calice ; cependant non pas ce que je veux, mais ce que Tu veux. » (Marc XIV, 36)

Là, Jésus adresse une demande directe au Père, et cependant, même au plus profond de son agonie, il est attentif au fait que sa demande doit être en accord avec la Volonté du Père pour être exaucée. Comme Jésus l’a enseigné en une occasion précédente, nous devons prier pour que la volonté de Dieu soit faite sur la terre comme au ciel.

La demande de Jésus d’éviter sa passion imminente, n’a pas été exaucée car le plan de Dieu était autre, un plan presque incompréhensible ; que le Fils de Dieu qui n’a pas connu le péché, doive mourir d’une mort d’une douleur inexprimable pour que nous, pécheurs, puissions vivre pour toujours en enfants adoptifs de Dieu.

Faire la volonté du Père

De la prière même de Jésus à ce moment décisif, nous apprenons trois choses à propos de notre propre prière de demande. Tout d’abord, pour être exaucé, notre demande doit être conforme à la volonté de Dieu, qui n’est pas forcément orientée sur les besoins que nous ressentons présentement dans le monde, mais sur notre salut éternel. Ce qui peut nous paraître essentiel en ce moment, peut ne pas être essentiel pour arriver au paradis dans le futur. En reconnaissant la priorité de la volonté du Père dans sa propre prière, Jésus nous enseigne que seul Dieu peut voir la représentation complète du salut.

Ceci nous amène directement à notre deuxième leçon : Quand nous faisons une prière de demande à Dieu, nous plaçons notre confiance dans sa toute-puissance divine. Quand nos demandes ne tournent pas comme nous le souhaitions, nous devons faire un acte plus difficile de confiance dans sa toute-puissance divine : Il sait mieux que nous ce dont nous avons besoin.

Cet acte de confiance peut être extrêmement difficile à faire, surtout quand une demande très urgente semble ne pas recevoir de réponse. Notre seul recours est de nous unir à Jésus sur la croix, au moment même où le calice dont il ne voulait pas est en train de Le consumer : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? Pourquoi es-tu si loin de m’aider, si loin des mots que je rugis ? Ô mon Dieu, je crie le jour, mais tu ne me réponds pas, et la nuit, mais ne trouve pas de repos. » (Psaume XXII, 1-2)

Et si nous prions ce psaume jusqu’au bout, nous trouvons non pas un abandon de la part de Dieu, mais une confiance renouvelée en Lui, que nous devons nous efforcer de faire nôtre. « Jusqu’aux confins de la terre on se souviendra et se tournera vers le Seigneur, et toutes les familles des nations se prosterneront devant Lui. Car la domination appartient au Seigneur, et Il règne sur les nations. »

C’est de là que nous recevons notre troisième leçon : Nos vies, à l’imitation de celle même de Notre Seigneur, ne sont jamais dépourvues de souffrances. Aussi, souvent, nos prières les plus sincères sont-elles issues d’une souffrance intense. Nous prions pour être délivrés de ce mal, mais nous devons être conscients que cette souffrance que nous demandons d’éviter – comme Jésus pour sa propre passion – peut, pour des raisons que nous ne comprendrons jamais dans cette vie, être le moyen que Dieu a choisi pour notre salut.

Aimer sans condition

Est-ce que ceci rend fallacieuse la promesse de Jésus que nos demandes seront exaucées ? Non. Faire au Père une prière de demande pour quoi que ce soit, est une recherche de salut à partir de telle ou telle situation difficile. Il nous accorde ce qui conduit à notre ultime salut. Incapables de voir par nous-mêmes cette distinction, nous devons adresser à Dieu des prières de demande avec une confiance sincère et absolue dans le fait qu’il va exaucer notre demande, même s’il se peut que nous ne recevions pas exactement ce que nous voulons. Car sans foi, sans confiance, nos requêtes ne seront pas exaucées, comme l’ont découvert les apôtres quand ils n’ont pas réussi à chasser un démon à cause de leur manque de foi. (Matthieu XVII, 18-20)

Ainsi, quand il s’agit de la prière, nous voyons l’importance d’une autre exhortation de Jésus : « Si vous ne devenez pas comme des enfants, vous n’entrerez jamais dans le Royaume des Cieux » (Matthieu XVIII, 3). Comme les enfants qui implorent leurs parents, ainsi devons-nous implorer notre Père des cieux, car notre salut implique que nous aimions sans condition Celui qui peut tout.

Source
https://www.thecatholicthing.org/2019/06/30/when-prayers-go-unanswered/

30 juin 2019