QUAND ECOLOGIE RIME AVEC FRANCOPHONIE - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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QUAND ECOLOGIE RIME AVEC FRANCOPHONIE

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Le XIIème Sommet de la Francophonie, ou plus exactement la XIIème Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement des pays ayant le français en partage, s’est tenue à Québec du 17 au 19 octobre. On en a surtout retenu jusqu’ici le bref passage de Nicolas Sarkozy à l’ouverture de la conférence avec son intervention axée sur la crise financière internationale et appelant à une refonte du système monétaire comme pour mieux justifier son départ précipité vers les Etats-Unis. Les Québécois, qui célèbrent cette année les 400 ans de la « Belle Province » et sans doute les représentants des 55 Etats membres et des 13 observateurs de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) auront été déçus mais il y a longtemps que les uns et les autres savent que la francophonie n’est plus l’affaire de la France seule. De même, si la défense de la langue française est à la base de l’organisation, d’autres thèmes sont venus depuis s’ajouter aux préoccupations des adhérents. Ainsi, pour ce XIIème Sommet, outre la langue française, ont été abordés l’économie, le droit et l’environnement.

Ce dernier sujet n’a pas été mis à l’ordre du jour pour s’inscrire dans un effet de mode. Il ne se limite non plus à l’ »écologisation » de la manifestation visant à limiter la production de déchets et à compenser les gaz à effet de serre générés par la tenue de l’événement en y appliquant la règle dite des « 3 RV » (réduire, recycler, réutiliser, valoriser).
En effet, ce qu’il convient d’appeler la Francophonie, est très impliquée dans l’environnement et le développement durable depuis la Conférence de Rio de 1992 et elle a animé des ateliers préparatoires sur ce sujet avant le Sommet mondial de Johannesburg de 2002 qui ont influencé les discussions de la conférence dans le sens d’une mondialisation maîtrisée intégrant la lutte contre la pauvreté, une bonne gouvernance, le respect de la diversité culturelle et la gestion durable des ressources naturelles.
Pour accompagner ses Etats membres dans la mise en place de politiques nationales conformes aux impératifs du développement durable et leur permettre d’effectuer les mutations nécessaires dans les modes de production et de consommation, l’OIF s’est dotée d’un organe subsidiaire, l’Institut de l’énergie et de l’environnement de la francophonie (IEPF), basé justement à Québec. Celui-ci conduit des actions d’information et de formation visant à une meilleure prise en compte de l’environnement dans le processus de prise de décision et à une juste conciliation entre protection de l’environnement et développement économique à travers l’évaluation environnementale. L’IEPF assure également une veille stratégique, anime des réseaux d’experts et apporte un appui aussi bien pour élaborer des politiques nationales en matière énergétique ou environnementale que pour mettre en oeuvre des conventions internationales sur la biodiversité ou le changement climatique.
En outre, l’Institut s’est donné pour mission de produire et de diffuser une information spécialisée en langue française sur l’énergie et l’environnement par le truchement de plusieurs outils parmi lesquels: un site Internet www.iepf.org doté d’une importante banque de données, la revue trimestrielle Liaison-Energie-Francophonie, le bulletin Objectif-Terre destiné aux réseaux spécialisés et le système mondial francophone d’information pour le développement durable Médiaterre (www.mediaterre.org), système coopératif qui fédère un grand nombre de réseaux et d’acteurs francophones.

Il n’est pas indifférent en effet que l’environnement et le développement durable soient aussi abordés en français. Comme le soulignait il y a quelques années Christian Brodhag, alors délégué interministériel au développement durable, l’environnement est aussi un fait culturel et chaque langue porte à son endroit une vision et une relation particulière. Dans ce domaine par conséquent, et par seulement sur la crise financière, est donc attendue une parole qui se dise et se comprenne en français.

Fabrice de CHANCEUIL