Dans la classe d’élèves-ministres du professeur Hollande, lui-même grand débutant dans l’emploi ingrat de président de la République, serait-on jaloux du premier de la classe, le jeune Valls Manuel ? C’est vrai qu’à l’intérieur des locaux il parle d’une voix de stentor en couvrant la voix des autres et même celles du prof et du surveillant général M. Ayrault, qu’on entend rarement.
Toujours est-il que la petite Cécile Duflot vient de se signaler en criant comme une pie-grièche — et dans un français approximatif — que son camarade Manuel est méchant avec les gentils « Roms » venus camper dans la cour voisine du préau de l’école, et qu’il a tort de dire que les gendarmes doivent les chasser.
Manuel est pâle de rage et ses yeux lancent des éclairs. Verte de colère, Cécile continue à crier que Manuel doit être puni. Elle est « insupportable », répond Manuel. Mais M. Hollande ne dit rien. Alors, la petite Delphine Bathô, qui a été mise à la porte avant les vacances parce qu’elle criait que son cartable n’était pas assez rempli, vient pleurnicher en disant qu’elle, on l’avait virée pour moins que ça. Et maintenant, on ne s’entend plus hurler dans la classe de M. Hollande : les uns, bons camarades, défendent Manuel, les autres, hou ! les vilains, le houspillent.
Marisol, qui rêve d’être infirmière, a dit qu’il ne faut pas critiquer « les modes de vie » des « Roms », mais seulement leur demander « le respect des règles de la République ». Mais la règle de la solidarité entre élèves-ministres, qui la respecte ?
Denis LENSEL
