Qu'attendre de Copenhague ? - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Qu’attendre de Copenhague ?

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Le sommet des pays du monde entier qui a commencé à Copenhague bénéficie d’une impressionnante caisse de résonance. Les médias sont universellement mobilisés pour alerter l’opinion et la persuader que la question du réchauffement climatique est de la plus haute gravité pour l’avenir de la planète et de l’espèce humaine. Ainsi, 56 journaux de 44 pays différents ont-ils publié, le jour de l’ouverture du sommet, un éditorial commun qui sonne comme un ultimatum : « Une hausse (de température) plus importante de 3 à 4 °C dessécherait des continents, transformant la terre cultivable en désert. La moitié des espèces serait vouée à l’extinction, des millions et des millions de personnes seraient déplacées et des peuples entiers seraient submergés par la mer. » Face à des prévisions aussi terrifiantes, aucune échappatoire ne semble devoir être envisagée. Pourtant, l’avis des scientifiques n’est pas unanime sur le sujet et une controverse s’est engagée qui invite à prendre de la distance à l’égard de la thèse la plus couramment partagée.

Nous ne prendrons évidemment pas position dans un domaine aussi difficile. Il nous suffira de nous réclamer d’une sagesse dont Benoît XVI s’est fait le meilleur interprète dimanche dernier : « Je souhaite que les travaux (de Copenhague) aident à déterminer les actions qui respectent la création et qui promeuvent un développement solidaire, fondé sur la dignité de la personne humaine et orienté vers le bien commun. La sauvegarde de la création suppose l’adoption de styles de vie sobres et responsables, surtout vis-à-vis des pauvres et des générations futures. Dans cette perspective, pour garantir le plein succès de la conférence, j’invite toutes les personnes de bonne volonté à respecter les lois que Dieu a placées dans la nature et à redécouvrir la dimension morale de la vie humaine. » L’extrême sobriété du propos n’en réduit pas la portée. Il a le mérite d’en appeler à la responsabilité, en se gardant d’un certain extrémisme vert.

Car il y a bel et bien une idéologie écologiste dont il convient de se garder, ne serait-ce que pour préserver le bien-fondé des avertissements de l’écologie. Il y a une dizaine d’années, j’ai dénoncé l’influence néfaste d’un Eugen Drewermann qui rejoignait les perversions de l’écologie dite profonde jusqu’à prôner une véritable phobie d’une humanité prédatrice et destructrice de la nature. Sur le terrain pratique, cela conduit à de vraies aberrations. Le député Yves Cochet préconise la suppression des allocations familiales pour le troisième enfant, qui apparaît ainsi comme un gêneur. Par ailleurs, un Claude Allègre a parfaitement raison de s’indigner contre l’absence totale des chefs d’État aux sommets récents qui concernaient le problème vital de l’eau et le scandale de la faim. S’il est d’intérêt urgent de lutter contre l’excès de Co2 dans l’atmosphère, il est aussi essentiel de donner à boire et à manger aux hommes d’aujourd’hui. Il ne faudrait pas qu’une idéologie-utopie vienne rompre les ressorts profonds de la sagesse humaine.