PS-CFDT, de Florange à l’Europe: un appareil politico-syndical - France Catholique
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PS-CFDT, de Florange à l’Europe: un appareil politico-syndical

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En recrutant un élément de choix en la personne du dirigeant syndical CFDT Edouard Martin parmi les sidérurgistes en colère du site lorrain de Florange, pour en faire une « tête de liste » des élections européennes dans le Grand Est, le régime de François Hollande a fait un joli coup tant politique que médiatique. Il transforme un contestataire vigilant en militant politique dûment enrôlé sous la bannière rose de l’Etat-PS. Il métamorphose un témoin sourcilleux des promesses « difficiles » des candidats-présidents Sarkozy et Hollande en agent électoral de l’appareil socialiste à l’échelle de l’Euroland de Bruxelles.

Mais le système de l’Etat-PS n’en est pas à son premier coup dans cette Lorraine post-industrielle où les mots remplacent les actes depuis le naufrage de la sidérurgie en 1978 : dans les années Mitterrand, après la percée du 10 mai 1981, il avait déjà recruté un syndicaliste de la CFDT, Jacques Chérèque, ami de Jacques Delors, pour en faire en 1984… un « Préfet délégué pour le redéploiement industriel » dans cette région sinistrée dont le « cœur d’acier » avait fondu sous les coups de la concurrence internationale. Avant de le promouvoir au rang de ministre, également « délégué », cette fois comme « ministre délégué à l’aménagement du territoire et à la reconversion industrielle » sous le 2ème gouvernement Rocard de 1988 à 1991. Le Préfet délégué post-syndical Chérèque est resté célèbre pour une phrase appelée à résonner longtemps comme un tuyau creux : « Il faut retirer les hauts-fourneaux de la tête des sidérurgistes lorrains ». De fait, les plans sociaux de la sidérurgie ont entraîné une terrifiante hémorragie d’emplois non seulement en Lorraine mais aussi dans le Nord. On peut traverser désormais dans ces régions de vastes friches industrielles sans hauts-fourneaux ni ouvriers casqués, où un Tarkovski français pourrait tourner un nouveau film aussi lugubre que « Stalker »…

Quant à la CFDT, cette organisation syndicale aux origines chrétiennes désormais très diluées, sinon reniées, elle poursuit ainsi son évolution en compagnie de l’Etat-PS, sous le signe de Jacques Delors passé du syndicalisme à l’oligarchie européiste en passant par le bureau de Chaban-Delmas et le gouvernement de Mitterrand, puis de Jacques Chérèque et… d’Edouard Martin. Deviendra-t-elle une corporation française du travail intégrée à un Etat tentaculaire ? Ce serait un triste avatar. Mais ce monde syndical égaré en politique représente-t-il encore vraiment le peuple français dans ses forces vives ?