Mardi 24 mai, c’est l’ensemble de l’Église catholique qui était appelée à prier pour l’Église de Chine. Et le Pape avait chaleureusement recommandé cette intention. On sait comment la situation des chrétiens dans cette immense pays en plein bouleversement lui tient à cœur. Qui ne se souvient de la longue lettre qu’il avait publiée le 27 mai 2007 sous le titre Duc in altum, avance au large ? La volonté de Benoît XVI de résoudre au plus vite les difficultés vécues depuis l’avènement des communistes était patente. Il faisait des propositions précises pour un retour complet à l’unité, ne voulant pas que les catholiques se trouvassent entravés par les séquelles de la persécution et de la division.
Depuis le XVIe siècle, les missionnaires venus d’Europe se sont affrontés aux problèmes qu’on appelle aujourd’hui d’inculturation. Il y avait, en effet, un réel obstacle d’ordre politique et d’ordre culturel à l’accueil d’une religion venue d’ailleurs, même si le christianisme se caractérise par son sens de l’universel. On a célébré avec faste l’an dernier le quatrième centenaire de la naissance du jésuite Mateo Ricci. Un personnage à tous égards considérable autant pour la Chine que pour l’Église parce qu’il voulut annoncer le message de l’Évangile de telle façon qu’il fût reçu y compris par les Chinois dans leur propre culture. Pour cela, il n’hésita pas à se faire Chinois lui-même, Chinois lettré, admis dans les milieux les plus raffinés et aussi les plus humbles et jusqu’à la cour de l’Empereur qui le protégea. Ricci ne transigeait pas sur l’orthodoxie chrétienne, il y eut néanmoins une querelle des rites à sa suite, qui stoppa durablement le développement de la mission.
Les communistes reprochaient aux catholiques d’être dépendants d’une puissance étrangère, le Vatican, et voulurent créer une Église autonome, dite « patriotique », dont les évêques sont nommés par le gouvernement. La division subsiste, mais le Pape a signifié qu’il n’y a qu’une seule Église catholique en Chine. Et s’il demande de prier, c’est pour aider à restaurer la pleine communion. Nos frères de Chine sont particulièrement admirables dans leur fidélité. Nous leur devons toute notre solidarité.
Chronique lue 26 mai 2011 sur Radio Notre-Dame