«C’était un aristocrate qui parlait beaucoup de la dignité des pauvres : il conseillait ainsi aux Filles de la Charité roumaines de toujours s’habiller avec élégance quand elles visitaient les nécessiteux, afin qu’ils se sentent honorés par leur visite », résume Sœur Antoneta Vlaïcu, religieuse du Cœur immaculé de Marie. Elle-même a été baptisée par Mgr Vladimir Ghika quand elle avait trois semaines. « Si tu sais mettre Dieu dans tout ce que tu fais, tu le retrouveras dans tout ce qui t’arrive » écrivait le prélat, dans une pensée qui peut guider la prière du fidèle qui se retrouve devant les reliques du bienheureux, dont le diocèse de Paris organise l’ostension du 6 au 16 mai, à l’occasion du 150e anniversaire de sa naissance, du centième anniversaire de son ordination sacerdotale et du dixième anniversaire de sa béatification.
Martyr du communisme
L’ostension des reliques organisée par le diocèse de Paris est, en quelque sorte, un retour de Mgr Ghika chez lui : celui qui était tout à la fois prince roumain, protonotaire apostolique, fils d’ambassadeur né à Constantinople, puis enfin martyr du communisme non loin de Bucarest, avait été ordonné prêtre pour le diocèse de Paris en 1923, en la chapelle Saint-Vincent-de-Paul. Chapelain puis recteur, jusqu’en 1939, de l’église des Étrangers – aujourd’hui l’église parisienne de Saint-Ignace –, le bienheureux Vladimir Ghika a été décoré de la Légion d’honneur en 1921, en raison de son rôle dans la reprise des relations diplomatiques entre Paris et Rome. « À l’époque, Mgr Ghika était très connu des Parisiens et ce jubilé est l’occasion de raviver sa mémoire pour faire avancer sa canonisation, notamment en lui demandant un miracle » relève Maria Sander, membre de l’Association Bienheureux Vladimir Ghika.
Cette ostension revêt avant tout, comme toutes les manifestations de ce type, une dimension spirituelle de taille. « Les reliques sont des témoins historiques qui permettent de toucher le mystère de la sainteté, en donnant à voir la dimension concrète d’une vie donnée, explique l’abbé Antoine Devienne, curé de l’église de Saint-Louis d’Antin, où passeront les reliques. Face à celle de Mgr Ghika, on peut méditer sur la notion de fidélité à l’engagement, lui qui est resté en Roumanie jusqu’au martyre, malgré les menaces, alors que son statut de grand prince aurait pu l’emmener à s’enfuir. »
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AGENDA
Où vénérer les reliques ?
Saint-Louis d’Antin, 63, rue de Caumartin (9e)
– 10 mai : à 16h30, messe du bienheureux Vladimir Ghika, suivie de la vénération des reliques.
– 11 mai : à 15h, vénération des reliques.
Saint-Germain l’Auxerrois, 2, place du Louvre (1er).
– 12 mai : à 17h45, vêpres et messe du jubilé en présence des reliques.
Abbaye bénédictine de la Source, 5, rue de la Source (16e).
– 13 mai : à 10h30, vénération des reliques.
Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, 35, rue du Chevalier-de-la-Barre (18e).
– 13 mai : à 18h00, accueil des reliques. 21h30, complies en présence des reliques.
– 14 mai : à 11h, messe solennelle en présence des reliques puis vénération à 12 h 30.
Chapelle Notre-Dame de la Médaille miraculeuse, 140, rue du Bac (7e).
– 15 mai : de 18h30 à 20h30, vénération des reliques.
– 16 mai : de 15h à 17h, vénération des reliques, suivie d’une messe célébrée par Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris.
Programme complet sur : https://dioceseparis.fr/-vladimir-ghika-.html
Pour aller plus loin :
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918
- LE MINISTERE DE MGR GHIKA EN ROUMANIE (1940 – 1954)
- LE MINISTERE SACERDOTAL DE VLADIMIR GHIKA JUSQU'A SON RETOUR DEFINITIF EN ROUMANIE - 1923 – 1939
- Vladimir Ghika
- Liste des ouvriers pastoraux, Evêques, Prêtres, Religieux, Religieuses et Laics tués en 2011 et 2010