À la Pentecôte, la primauté de la grâce - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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À la Pentecôte, la primauté de la grâce

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Avant la réforme liturgique, on ne parlait pas de dimanches du « temps ordinaire », mais de dimanches « après la Pentecôte ». Cela signifiait qu’après le départ du Seigneur à l’Ascension, commençait le temps de l’Église, sous la conduite de l’Esprit Saint. Le Christ avait annoncé la venue du Paraclet, et la scène inaugurale, rapportée par les Actes des apôtres, marque le commencement d’une mission qui consiste à porter l’Évangile jusqu’aux extrémités du monde.

C’est donc la présence agissante de l’Esprit qui conduit l’Église, l’anime, la fortifie. Sans doute l’initiative humaine est-elle nécessaire pour coopérer, mais elle est toujours ouverte à la grâce, qui seule permet le progrès spirituel. C’est l’oubli de cette primauté de l’action de l’Esprit qui produit les pires catastrophes. Car hors de la motion qui anime le corps tout entier, il y a risque de repli sur un orgueil qui prend le dessus.

Le vertige de l’autorité propre

C’est malheureusement ce qui s’est produit dans le cadre des communautés nouvelles, dont certains fondateurs ou dirigeants ont oublié ce qui avait été à l’origine de leur essor et se sont laissés aller au vertige de leur autorité propre, en devenant la seule référence, au prix du culte de soi-même, avec ses déviations les plus perverses.

L’événement de la Pentecôte est donc l’occasion privilégiée de revenir au cœur de la Révélation chrétienne, avec ce qui rend celle-ci totalement originale par rapport aux autres traditions religieuses. C’est le Dieu trinitaire qui nous appelle à partager son intimité, en nous faisant percevoir un mystère qui nous dépasse mais nous appelle, ainsi que l’ont compris tous les grands mystiques. Sans doute les chrétiens ordinaires, tous ceux qui participaient autrefois à ce qu’on appelait la religion populaire, ne parviennent-ils pas au même degré de compréhension que les âmes mystiques. Du moins sont-il baignés dans une liturgie et un climat qui les fait vivre des mystères d’en-Haut.

« Saint Esprit, jubilation éternelle »

Mais ce que certains vivent dans la pénombre, d’autres le comprennent d’autant mieux qu’ils se sont voués à la contemplation de la Trinité sainte, qui leur a ouvert le propre abîme de leur vocation. Ainsi sainte Thérèse Bénédicte de la Croix (Édith Stein) pouvait évoquer « le son harmonieux, l’accord unanime des membres et de la Tête, dans lequel chacun au comble de la joie découvre le sens mystérieux de son être et le laisse jaillir en cri de jubilation, rendu libre en participant à ton propre jaillissement : Saint Esprit, jubilation éternelle ! »

On trouverait des accents analogues chez une autre fille du Carmel comme sainte Élisabeth de la Trinité, dont le Catéchisme de l’Église catholique nous recommande de reprendre la prière : « Ô feu consumant, esprit d’amour, survenez en moi, afin qu’il se fasse en mon âme comme une incarnation du Verbe : que je lui sois une humanité de surcroît en laquelle il renouvelle tout son mystère. »

Ce n’est pas par hasard que la mystique suprême du christianisme soit ainsi exprimée aujourd’hui par des voix féminines. Elles nous renvoient à la vocation humaine à laquelle répond la sollicitude d’un Dieu dont l’identité est Amour.