Prier pour nos gouvernants - France Catholique
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Prier pour nos gouvernants

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Depuis plus d’une semaine, mon courriel est assailli de messages en faveur d’une grande neuvaine de prière pour notre gouvernement et nos élus. Si propagande il y a, elle est bien faite. Les réseaux sociaux spécialisés marchent à fond. C’est bien la preuve de la détermination de ceux qui ont pris cette initiative. Ce serait, en l’espèce, six jeunes catholiques de Toulouse, Aix-en-Provence, Nantes et de l’Île-de-France, qui ont voulu mettre la France en prière « pour les personnes qui exercent un mandat politique dans notre pays, tout spécialement le Président de la République et le gouvernement ».

Doit-on s’étonner de cette neuvaine ? A priori, il s’agit d’une tradition solidement établie dans l’Église. Autrefois, le dimanche dans les paroisses, retentissait un vibrant Domine, salvam fac rem publicam, soutenu par un puissant accompagnement des orgues. C’est une habitude perdue. La prière pour la France et ses gouvernants est une façon d’y revenir mais qui peut déconcerter. En effet, la politique est généralement vécue sous le mode d’un combat, parfois très virulent, et les dirigeants sont considérés et traités comme des adversaires que l’on ne ménage pas. Il est vrai que prier à leur intention rompt ce climat hostile pour lui substituer un espace de paix, de respect, d’attention. Créer cet espace est bien dans le projet de nos promoteurs qui se disent préoccupés par la situation actuelle, marquée par l’agitation populaire, le désarroi, une crise à la fois économique, sociale, anthropologique.

On reprochera peut-être à ces jeunes un trop grand irénisme. Ne s’inquiètent-ils pas des attaques directes contre François Hollande ? On viserait plus les personnes que les idées. Quoi qu’il en soit, pour des chrétiens qui trouvent leur norme et leur équilibre dans l’Évangile, le recueillement est une nécessité impérieuse et la prière pour les dirigeants un devoir pressant. Il faut une certaine paix intérieure pour être en mesure d’envisager le bien commun. En tout état de cause, c’est lorsque nous sommes le plus en désaccord avec eux, que nous prions afin que nos dirigeants soient illuminés dans leur réflexion et leur décision.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 3 décembre 2013.