L’origine de la sonnerie de l’Angélus – et de l’Angélus lui-même – se perd dans les siècles. Depuis le XIIIe siècle au moins, le peuple chrétien était localement encouragé à réciter trois Ave lorsque retentissaient les cloches des complies, dernière prière du jour. Ces prières à la Vierge se seraient ensuite étendues au prières du matin, annoncées par les cloches des monastères.
Se greffe parfois à l’Angélus la demande du pape Calixte III qui, en 1456, demanda à ce que les cloches retentissent trois fois par jour pour accompagner trois Pater et un Ave que devaient réciter les catholiques, alors que l’Empire ottoman était lancé à l’assaut de l’Europe. Un an plus tard, les cloches de l’Angélus sont mentionnées dans la littérature de l’époque. Ainsi, dans son Lais, composé en 1457, le poète François Villon raconte : « Je ouyz [j’ouis] la cloche de Sorbonne, / Qui tousjours à neuf heures sonne / Le Salut que l’Ange predit ».
Quinze ans plus tard, cette tradition s’étend à tout le royaume de France, lorsque le roi Louis XI demande, en 1472, à ce que l’Angélus soit prié matin, midi et soir. Alors, dans les villes et campagnes françaises résonneront trois fois par jour les cloches en mémoire de l’Incarnation. L’occasion pour tous d’interrompre quelques instants son travail, à l’image du célèbre tableau de Jean-François Millet, L’Angélus, représentant deux paysans, la tête inclinée, tandis que sonnent au loin les cloches de l’église.
La Conférence des évêques de France a appelé les Français à un « geste commun » ce mercredi soir, à 19h30 : déposer une bougie au moment où les cloches sonneront, en l’honneur de l’Annonciation. Pour les évêques, ce geste commun est « une marque de communion de pensée et de prière avec les défunts, les malades et leurs proches, avec tous les soignants et tous ceux qui rendent possible la vie de notre pays », que les catholiques accompagneront par une demande à la Vierge Marie « de remplir les cœurs de foi, d’espérance et de charité ». L’occasion également de se rappeler que depuis plus de cinq siècles, les cloches des églises de France sonnent trois fois par jour en l’honneur de l’annonce faite à Marie.
V. L’ange du Seigneur porta l’annonce à Marie.
R/ Et elle conçut du Saint-Esprit.
Je vous salue Marie,
pleine de grâce
Le Seigneur est avec vous,
vous êtes bénie entre toutes les femmes
et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.
Sainte Marie,
Mère de Dieu,
priez pour nous,
pauvres pécheurs
maintenant et à l’heure de notre mort.
V. « Voici la servante du Seigneur. »
R/ « Qu’il me soit fait selon votre parole. »
Je vous salue Marie…
V. Et le Verbe s’est fait chair. (on incline la tête)
R/ Et il a habité parmi nous.
Je vous salue Marie…
V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.
R/ Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.
Prions :
Que ta grâce, Seigneur notre Père,
se répande en nos cœurs ;
par le message de l’ange,
tu nous as fait connaître l’incarnation de ton Fils bien-aimé ;
conduis-nous, par sa Passion et par sa Croix,
jusqu’à la gloire de la Résurrection.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Amen.
Pour aller plus loin :
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