On parle beaucoup aujourd’hui des compléments alimentaires sans trop savoir qu’en penser. Comment s’y retrouver devant l’avalanche d’informations publicitaires affichées sur les emballages des produits alimentaires ? A qui faire confiance ? Faut-il se soigner par des compléments alimentaires, ce qu’on appelle dorénavant micro-nutrition ou nutrithérapie ?
Si tout le monde était en bonne santé, ce ne serait même pas la peine de se poser de questions. Ce qui n’est malheureusement pas le cas. On a, certes, ajouté des années à la vie, mais pas tellement de la vie aux années ! En Occident, comme le disait déjà Aldous Huxley : « La médecine a fait tellement de progrès que plus personne n’est en bonne santé ».
En effet, la nature est tellement malmenée qu’elle n’apporte plus les éléments nutritifs indispensables. L’agriculture industrielle et l’élevage intensif, développés depuis une cinquantaine d’années dans les pays occidentaux, produisent une nourriture appauvrie en micro-éléments nécessaires à la santé que sont les vitamines, les minéraux, les oligo-éléments, les acides gras et acides aminés essentiels et les enzymes. Ainsi, elle offre aux consommateurs des aliments de qualité médiocre qui obèrent leur santé.
Par ailleurs, notre flore intestinale, nécessaire à une bonne digestion et absorption des nutriments n’est pas prise en compte par la médecine ordinaire, ce qui est regrettable, on le sait parfaitement aujourd’hui.
Tout ceci est à l’origine de carences et d’encrassement préjudiciables à notre santé, participant (avec d’autres facteurs comme la sédentarité, le stress, l’excès de calories ou de toxiques : alcool, tabac, café, pesticides et additifs alimentaires) à l’apparition de troubles fonctionnels qui font le terrain des « maladies de civilisation ». Il peut s’agir de troubles difficiles à traiter comme la fatigue chronique, la sensibilité aux infections, la fibromyalgie, les problèmes de sexualité et de fertilité, la baisse de mémoire, l’arthrose, l’ostéoporose, etc. pouvant aller jusqu’aux pathologies graves : maladies dégénératives (diabète, troubles cardio-vasculaires, cancers, maladies auto-immunes, dégénérescence maculaire, maladie d’Alzheimer, etc.).
Il n’y a donc pas tellement le choix : pour rester aujourd’hui en bonne santé, il nous faut réformer profondément notre alimentation. C’est particulièrement le cas des personnes au terrain spasmophile 1 qui forment 17% de la population et dont les besoins nutritionnels sont les plus élevés. Mais changer son alimentation n’étant pas toujours aisé, il est judicieux de commencer par adopter des compléments alimentaires qui permettent de réformer progressivement la façon de se nourrir. La micro-nutrition doit amener à une bonne nutrition. Encore faut-il savoir ce qu’il convient de prendre.
La nutrithérapie repose sur un trépied qui prend en compte : une flore intestinale équilibrée, une bonne lubrification de l’organisme et un apport de nutriments agissant en synergie.
La microflore intestinale ou microbiote
On ne le sait pas assez : l’intestin est le pivot de notre santé par sa muqueuse qui représente notre plus grande surface d’échange avec le monde extérieur (400 m2, soit la superficie d’un court de tennis) et par la microflore ou microbiote (formé de 100 000 milliards de bactéries de plus de 800 espèces différentes). Cette microflore est non seulement indispensable à la digestion grâce aux multiples enzymes qu’elle produit, mais aussi à l’immunité, car elle forme une véritable « centrale immunitaire ».
L’abondance, le bon état et l’équilibre de cette microflore sont un des piliers de base de notre santé : elle nous protège contre les germes infectieux ; synthétise de nombreuses enzymes indispensables à une bonne digestion ; participe à la synthèse des vitamines B12 et K, à la dégradation du cholestérol et des hormones exogènes en excès, ainsi que l’absorption des phyto-hormones ; elle produit également des constituants indispensables à l’épithélium intestinal, et, enfin, évite le passage de neurotoxines bactériennes.
On peut dire qu’elle est le constituant principal de ce qui nous est spécifique, à savoir une des composantes importantes de notre terrain.
La consommation excessive de gluten contenu dans les céréales modernes et de protéines du lait de vache provoque une altération du mucus intestinal entraînant l’hyperperméabilité de sa muqueuse. Celle-ci laisse alors passer dans le sang des macromolécules alimentaires et bactériennes qui vont, selon nos prédispositions génétiques :
– soit aller se fixer sur certaines parties du corps (gaine de myéline, articulations…) et y déclencher une réaction inflammatoire à l’origine de nombreuses maladies dégénératives (sclérose en plaques, arthrose, polyarthrite rhumatoïde…) ;
– soit être éliminées par des émonctoires générant diverses maladies : peau (acné, eczéma, psoriasis), nez (rhinite chronique et sinusite), poumons (asthme, bronchite chronique).
L’intestin, avec sa muqueuse contenant 100 millions de neurones (autant que la moelle épinière) est aussi un véritable axe neuro-endocrino-immunologique en connexion avec le cerveau (l’axe psycho-émotionnel), élaborant une vingtaine de neurotransmetteurs, dont la sérotonine régulatrice de l’humeur et impliquée dans les troubles dépressifs. D’où l’importance d’agir sur ce terrain et de commencer toute nutrithérapie par une action sur l’intestin avec des prébiotiques et des probiotiques.
Les prébiotiques sont des fibres solubles qui favorisent de façon élective la microflore de protection intestinale. Ces fibres solubles sont des pectines ou des oligosaccharides extraits de fruits, de légumes ou de céréales. Fermentées par la microflore de protection, elles produisent des acides gras volatils qui renforcent l’effet barrière contre les bactéries pathogènes. La consommation des fibres prébiotiques rétablit l’équilibre de la microflore tout en améliorant le transit intestinal.
Les probiotiques formés principalement de bactéries des genres Bifidobacterium, Lactobacillus et Propionibacterium, s’opposent à la prolifération de la microflore putréfiante trop fréquente dans l’alimentation moderne (régime riche en protéines animales), qui se manifeste par la production de gaz malodorants, de déchets agressifs pour la muqueuse du colon (irritation, puis inflammation chronique, puis cancérisation) et de composés (amines, nitrosamines) toxiques pour le foie. Les probiotiques ont aussi un rôle préventif et curatif sur les allergies (si nombreuses aujourd’hui) en agissant sur l’immunité par l’intermédiaire de l’intestin qui en est son centre régulateur.
L’association d’un meilleur équilibre alimentaire, de prébiotiques et de probiotiques, va réduire progressivement l’hyperméabilité de la muqueuse intestinale et le passage des macromolécules alimentaires et bactériennes qui « encrassent » ou « irritent » l’organisme. C’est la meilleure manière de traiter en profondeur et de façon naturelle toutes ces maladies chroniques qui ne cessent de nous envahir.
La lubrification
Comme pour tout moteur, notre corps a besoin non seulement d’un bon carburant (une bonne alimentation), mais aussi de très bonnes huiles (dites « insaturées »).
Mettons à part d’emblée les acides gras « trans » 2, (qui sont la forme isomérique toxique des acides gras polyinsaturés), les plus nocifs pour la santé : ce sont les margarines à base d’huiles extraites à chaud et raffinées et tous les produits portant la mention « huile partiellement hydrogénée » : les viennoiseries industrielles, les snacks, les crackers, les chips, les aliments frits.
Ce qu’il faut retenir c’est qu’il y a deux grandes catégories de corps gras formés de divers acides gras : d’une part, les acides gras saturés (sans double liaison), et d’autre part, les acides gras insaturés qui se divisent eux-mêmes en acides gras mono-insaturés (une double-liaison) et acides gras poly-insaturés (plusieurs doubles-liaisons). C’est la présence des doubles liaisons et leur nombre qui confèrent aux acides gras insaturés leur fluidité, alors que les acides gras saturés sont les plus solides à température ordinaire.
Les acides gras saturés sont prédominants dans les graisses animales et ont une action essentiellement énergétique. Les excédents sont stockés dans l’organisme, avec, comme conséquence, des affections de surcharge comme l’obésité, le diabète gras, les maladies cardiovasculaires, etc.
Les acides gras poly-insaturés sont dits « essentiels », devant être apportés par l’alimentation, et, contrairement aux graisses saturées, ils ne s’accumulent pas dans l’organisme pour y être stockés.
Parmi les acides gras mono-insaturés, le plus répandu est l’acide oléique, principal composant de l’huile d’olive et des graisses de canard et d’oie.
Les acides gras poly-insaturés sont groupés en deux familles (suivant la place de la première double liaison :
– la famille des oméga-6 : avec sa forme simple, l’acide linoléique et ses formes polymérisées, l’acide gamma-linolénique (AGL) et l’acide arachidonique présents dans les huiles végétales ;
– la famille des oméga-3 : avec sa forme simple, l’acide linolénique, surtout présent dans les huiles végétales et leurs formes à longues chaînes, l’acide eicosapentaénoïque (EPA) et l’acide docohexaénoïque (DHA) ou acide cervonique1 qui sont surtout contenus dans les huiles de poisson.
Les oméga-3 et les oméga-6 sont donc les deux familles principales d’acides gras précurseurs de messagers du métabolisme cellulaire, les eicosanoïdes, sortes d’hormones élaborées par toutes les cellules du corps humain en permanence pour agir comme « messagers » cellulaires2. Ces deux familles utilisent les mêmes voies biologiques, les mêmes enzymes, vitamines et oligo-éléments pour synthétiser ces messagers (pouvant donc provoquer des phénomènes d’inhibition compétitive).
L’AGL (désigné aussi Oméga-6 gamma) maintient l’hydratation de la peau et participe à l’équilibre hormonal des femmes pendant le cycle menstruel. Il est le précurseur direct des prostaglandines anti-inflammatoires PGE1, participant au maintien de l’intégrité des tissus digestifs, respiratoires, circulatoires et articulaires, tandis que l’EPA est précurseur des prostaglandines anti-inflammatoires PGE3 impliquées aussi dans la protection de l’organisme : leur association est donc bénéfique.
L’EPA a, en outre, pour effet d’inhiber la synthèse de l’acide arachidonique pro-inflammatoire : il est à l’origine de la plupart des bons eicosanoïdes anti-inflammatoires, vasodilatateurs et anti- agrégants plaquettaires.
Le DHA, constituant majeur des neurones, est recommandé aux femmes enceintes et allaitantes. Il contribue au maintien de l’entretien des fonctions visuelles, cognitives et psychiques à tous les âges.
Principales sources alimentaires :
– acide linoléique : huiles de tournesol, maïs, pépins de raisin.
– acide gamma-linolénique (AGL) : lait maternel, huiles de bourrache et d’onagre.
– acide arachidonique : huile d’arachide, viandes, œufs, lait, fromages.
– acide alpha-linolénique (ALA) : huiles de noix, soja, colza, cassis.
– EPA et DHA : quasi-uniquement dans les huiles de poissons gras.
A part les gros mangeurs de poissons gras des mers froides (esquimaux) ou ceux qui suivent à la lettre le régime crétois (riche en oméga-3 végétal), nous sommes tous carencés en oméga 3, surtout depuis la révolution industrielle agro-alimentaire où le rapport oméga-6 / oméga-3 qui était de l’ordre de 1 dans la préhistoire est passé aujourd’hui de 10 à 15. Pour nous préserver de l’inflammation et de l’épaississement du sang, il faudrait qu’il revienne entre 2 et 5.
Pour être en bonne santé, il faudrait donc consommer plus :
d’acide alpha linolénique (ALA), oméga-3 le plus simple, qui se trouve surtout dans les huiles de lin, noix et colza, dans les noix (5/jour) et les salades de pourpier, roquette, mâche…
d’oméga-3 à longues chaînes (EPA et DHA) fournis par les poissons gras : maquereau, sardine, hareng, saumon, etc. mais ce n’est pas toujours facile, car ces poissons peuvent être plus ou moins riches en oméga 3 (selon qu’ils sont sauvages ou d’élevage, suivant la zone de pêche et la saison et, ce qui est plus gênant, lorsqu’ils sont en bout de chaîne alimentaire, ils sont souvent pollués par des métaux lourds ; c’est le cas du thon).
On voit que les compléments alimentaires sont quasi-indispensables, d’autant qu’il faut doubler les doses en cas de maladies cardio-vasculaires, les tripler en cas de maladies inflammatoires, dermatologiques, tumorales, les quadrupler en cas de maladies neurologiques 3.
Les micronutriments
Quoique ne souffrant plus que rarement des grandes carences graves qu’étaient le scorbut (carence en vitamine C) ou le rachitisme (carence en vitamine D), nous souffrons tous plus ou moins de micro-carences à l’origine d’une multitude de troubles fonctionnels : hypersensibilité, fatigue, irritabilité, anxiété, insomnie, déprime, infections récurrentes ou chroniques, maldigestion, constipation, arthrose, ostéoporose, etc.
Prenons quelques exemples de ces micro-carences.
Minéraux :
Le magnésium : C’est le minéral dont nous manquons le plus (> 70 % de la population), alors qu’il intervient dans plus de trois cents réactions enzymatiques de l’organisme.
Le fer : 7 à 30 % des enfants, 14 % des adolescentes et 60 à 77 % des femmes enceintes présentent des stigmates biologiques de déficit en fer, tandis que 23 % des femmes en âge de procréer souffrent d’une déplétion totale de leurs réserves en fer en raison de besoins physiologiques élevés (pertes menstruelles, grossesses, surtout lorsqu’elles sont répétitives ou rapprochées, et allaitement) qui sont difficiles à couvrir par l’alimentation seule.
Le zinc : il participe à la quasi-totalité des processus cellulaires et son déficit est très répandu.
Le manganèse, le cuivre, le chrome et le sélénium : sont souvent déficitaires dans l’alimentation alors qu’ils jouent des rôles importants sur les systèmes nerveux et endocrinien.
Vitamines (dont la majorité ne peut pas être produite par l’organisme) :
La vitamine C ou acide ascorbique, hydrosoluble, seulement présente dans les aliments frais et crus, la plus fragile des vitamines antioxydantes.
Les vitamines du groupe B hydrosolubles, au nombre de 8, la plupart présentes dans les mêmes aliments : elles ont des fragilités variables à la chaleur, à l’oxydation, au pH du milieu, aux UV, à l’ionisation, au raffinage, à la pasteurisation, à la stérilisation, à la dessiccation, au salage…
La vitamine A (ou rétinol) liposoluble, et la provitamine A désignant certains « caroténoïdes » antioxydants comme le bêta-carotène, le lycopène, la zéaxanthine, la lutéine (si ces dernières viennent à manquer, il y a risque de dégénérescence maculaire4).
La vitamine D (ou calciférol) liposoluble, D2 d’origine végétale, D3 d’origine animale, pouvant être synthétisée par l’organisme sous l’influence des rayons UV du soleil : sa carence extrêmement fréquente (80% de la population) est responsable d’un déficit d’assimilation du calcium et du phosphore alimentaire.
La vitamine E (ou tocophérol) participant, avec les autres antioxydants, à la prévention du vieillissement global. Il est très difficile d’avoir les apports quotidiens recommandés par la seule alimentation.
« Même avec une alimentation « parfaite », il est pratiquement impossible de fournir à l’organisme les quantités quotidiennes optimales de beaucoup de ces vitamines et minéraux »5.
Antioxydants :
Ces dernières années, beaucoup de travaux ont approfondi ce qu’on appelle le « stress oxydatif » qui est un état de déséquilibre biochimique de l’organisme, générant un excès de déchets métaboliques, molécules extrêmement réactives (radicaux libres), pouvant altérer diverses structures biologiques par modification des constituants endogènes, à la source de beaucoup de pathologies dégénératives lorsque les défenses anti-oxydantes sont insuffisantes 6.
Pour lutter contre ces agents agressifs, nos cellules disposent de systèmes de défense mais, avec le temps, ces antioxydants endogènes ne sont plus suffisants, et un apport extérieur est nécessaire.
Les antioxydants connus sont les vitamines C et E, les caroténoïdes, le sélénium (oligoélément nécessaire à une enzyme anti-oxydante, la glutathion-peroxydase, qui répare les acides gras oxygénés), les flavonoïdes naturels (également anti-viraux, anti-inflammatoires, anti-allergiques et anti-cancéreux), l’acide alpha-lipoïque, le coenzyme Q 10 protecteur des membranes et des mitochondries (fournisseurs d’énergie au niveau des cellules).
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Il faut maintenant aborder les conditions nécessaires pour bien choisir ses compléments alimentaires au milieu du foisonnement actuel.
Mais, avant de compléter son alimentation, il convient d’abord de considérer ce qui est le plus mauvais dans l’alimentation moderne afin d’éliminer, ou tout au moins d’éviter autant que faire se peut, tout ce qui nuit à notre santé, afin d’envisager d’autres approches.
Ce qu’il faut éviter et ce qu’il convient de préférer pour se nourrir
Je reprendrai ici surtout les travaux du Dr Catherine Kousmine7 et du Dr Jean Seignalet8 bien repris par le Dr Pascal Trotta qui mettent en garde contre certains dangers.
1)Danger du raffinage
Le raffinage consiste à « purifier » les aliments par des procédés industriels pour augmenter la quantité et par là le rendement, au détriment de la qualité : on dénature ainsi les aliments de base que sont, entre autres, le sel, le sucre, les huiles alimentaires et les céréales.
1. Le sel :
Le sel blanc raffiné par une série de procédés physiques et chimiques ne contient que du chlorure de sodium (NaCl) et plus de potassium, de magnésium ni d’oligoéléments.
On donnera donc la préférence au sel marin non traité et non lavé, riche en oligoéléments et en sels minéraux. Ne pas en abuser.
2. Le sucre :
Le sucre blanc est un sucre raffiné provenant d’un sucre de betterave ou de canne à sucre. Il est trop riche en calories (saccharose à 99,9 %) mais dépourvu d’oligoéléments. L’augmentation de la consommation de sucre au XXe siècle est affolante, provoquant une véritable addiction dont il n’est pas facile de se libérer !
Les sucres à base de saccharose ont un index glycémique élevé qui provoque une rapide augmentation du taux de glucose dans le sang favorisant caries dentaires, diabète sucré, sensibilité accrue aux infections, risques de surpoids, d’accidents cardio-vasculaires et de maladies dégénératives.
Préférer le fructose (sucre naturel des fruits)
Les édulcorants de synthèse : la saccharine, les cyclamates, l’aspartame (dont le métabolite, le formaldéhyde, est neurotoxique) ne sont pas des nutriments et doivent être évités. Il existe des édulcorants naturels, à base de bois de bouleau 9. ou de sirop d’agave dont l’indice de glycémie est environ 5 fois inférieur à celui du saccharose.
Il est, de toute façon, impératif de se déshabituer des sucres rapides et des sucreries !
3. Les céréales :
Les céréales sont normalement la principale source de vitamines B, vitamines situées dans leur enveloppe. Leur raffinage élimine le son (avec ses vitamines et ses minéraux) séparé de l’amidon et du gluten pour ne garder que ceux-ci. Le raffinage des céréales donne une farine blanche « morte » que l’on peut conserver plus longtemps mais excluant la vie (le germe et l’enveloppe) nous carençant un peu plus chaque jour. De plus, les céréales modernes ont été sélectionnées pour leur richesse en gluten, qui confère un pouvoir panifiant ; malheureusement de plus en plus de personnes deviennent intolérantes au gluten, entraînant divers troubles inflammatoires dénoncés par le Dr Seignalet.
Comme les enveloppes de la graine concentrent les traitements phytosanitaires (pesticides), il est recommandé de manger du pain biologique si on choisit du pain complet ou semi-complet.
Les aliments riches en amidon (céréales, fruits et légumes) doivent être imprégnés de salive pour que la 1ère phase de la digestion par les amylases salivaires soit complète sinon l’amidon subit une fermentation intestinale putride avec production de déchets métaboliques inflammatoires et toxiques.
4.Les huiles :
Les huiles alimentaires raffinées ne rancissent certes pas et se conservent plus longtemps, mais ne fourniront aucun des acides gras essentiels à l’élaboration de nos membranes cellulaires et au bon fonctionnement de notre cerveau et de notre cœur ; elles sont dépourvues des anti-oxydants et des flavonoïdes bénéfiques à notre santé. Ces huiles dangereuses sont à éliminer sans état d’âme !
Utiliser toujours des huiles de première pression à froid, bio, « extra-vierge », à conserver au frais. Pour cuire, l’huile d’olive ou les graisses d’oie et de canard sont les mieux appropriées (sans les faire fumer). Pour assaisonner, faire un mélange bien équilibré d’huiles d’olive (30%), de noix (30%) et de colza (40%).
2) Danger d’un excès de lait :
Les laits, surtout le lait de vache, et leurs dérivés ne sont plus du tout écologiques pour de multiples raisons10. Il faut ajouter que la vache était élevée pour la viande et que nos ancêtres buvaient du lait de brebis, de chèvre ou de jument. Près de 80 % de l’humanité est intolérante au lait de vache. Si dans nos pays industrialisés cette intolérance est moins connue, elle se constate de plus en plus par ses manifestations inflammatoires chroniques (rhinites, sinusites, bronchites, arthrose, etc.).
Les laits d’origine animale contiennent nécessairement des facteurs de croissance qui favorisent le développement du nouveau né : mais ils favorisent aussi la croissance des cellules cancéreuses. Il convient donc de s’en abstenir en cas de prédisposition au cancer (hérédité ou risque individuel connu).
Il faut noter que le calcium présent dans les produits laitiers n’est assimilable qu’à 30 à 35%, alors que celui des légumes (crucifères et légumineuses) est assimilable à 60-70%. Les amandes et les noisettes contiennent deux fois plus de calcium que le lait.
Donc, ne pas abuser des laitages d’origine animale et les remplacer par des laits d’origine végétale : amande, noisette, noix de cajou, quinoa, riz, soja, en pensant à ne pas abuser de lait de soja chez les garçons à cause de la présence de phyto-oestrogènes (recommandés par contre à la ménopause).
Pour ce qui est des produits laitiers d’origine animale, préférer les yoghourts et fromages de brebis et de chèvre et, à la rigueur, les fromages de vache longuement affinés (> à un an).
3) Danger des céréales mutées :
La mutation est la transformation d’un gène. L’ancêtre du blé est le petit épeautre qui contient 7 paires de chromosomes. L’homme a modifié ce patrimoine génétique pour un meilleur rendement, ce qui fait que le blé tendre ou froment actuel contient 21 chromosomes (c’est le premier OGM !). D’où, ici aussi, l’augmentation des intolérances au gluten qui est, d’après Seignalet, la cause de beaucoup de maladies.
En cas d’intolérance au gluten, consommer des céréales ou des légumineuses exemptes de gluten (sarrasin, riz, quinoa, soja, châtaigne, pois chiche, etc.) semi-complètes bio, blanches plutôt que grillées, entières, en flocons ou en semoules.
4) Danger des cuissons trop fortes :
Les fritures, barbecues, cuissons à la cocotte-minute ou le micro-ondes ne sont pas conseillés car ils dénaturent les protéines des aliments. Utiliser de préférence le bain-marie, la vapeur douce, la cuisson à l’étouffée et, à la rigueur, la cuisson à l’eau (mais elle entraîne des pertes en nutriments).
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Bien choisir ses compléments alimentaires
Quels que soient nos choix alimentaires, aussi judicieux soient-ils, les conséquences des techniques de productivité agroalimentaire et du stress de la vie moderne nécessitent de faire appel à des compléments alimentaires pour corriger les principales insuffisances nutritionnelles et les troubles physiologiques qu’elles induisent.
Bien sûr, il est fondamental de sélectionner les meilleurs compléments alimentaires, car dans ce domaine, le pire côtoie le meilleur. En premier lieu, les compléments alimentaires doivent être dépourvus d’OGM et de métaux lourds, et être composés de nutriments naturellement présents dans les meilleurs aliments. En effet, pour être efficaces, ils doivent être associés de façon complémentaires pour une action synergique (minéraux, oligoéléments, vitamines, acides aminés, acides gras, neurotransmetteurs, etc.), comme cela est le cas dans les aliments naturels.
Plusieurs autres critères sont aussi à prendre en considération :
– sels minéraux biodisponibles, c’est-à-dire sous des formes présentes dans les aliments naturels (glycérophosphate, carbonate, gluconate, lactate, glycinate, picolinate, etc) ;
– vitamines A, C, D et E naturelles ;
– vitamines du groupe B produites par biosynthèse ;
– complexes prébiotiques et probiotiques à très large spectre et fortement concentrés ;
– oméga-3 concentré en EPA et DHA, sous leur forme naturelle de triglycérides ;
– acides aminés les plus déficitaires dans l’alimentation, etc.
Les compléments alimentaires doivent jouer leur rôle de complément et ne pas prendre la place des aliments. Cela signifie qu’ils ne doivent pas couvrir la totalité des « apports journaliers recommandés » (100% des AJR). Les doses doivent donc être adaptées aux objectifs à atteindre et se conformer à la réglementation européenne.
Ce marché étant aujourd’hui très porteur, il vaut mieux se fournir chez les petits laboratoires très spécialisés. Un des critères de leur sérieux est la précision des conseils qui vous sont donnés quant au choix des compléments nutritionnels et des aliments les mieux adaptés à votre cas. Il faut savoir, par ailleurs, que tous les laboratoires sont soumis à des règlements précis, de plus en plus tatillons. Malheureusement, une campagne de dénigrement des compléments nutritionnels est actuellement menée simultanément dans tous les pays européens, qui semble être soutenue par les laboratoires pharmaceutiques qui cherchent à récupérer ce marché. De plus, l’industrie pharmaceutique, qui dispose de très gros moyens financiers, exerce une forte pression sur la réglementation européenne, forçant les petits laboratoires à s’adapter sans arrêt à des règles de plus en plus restrictives.
Les prix varient suivant les laboratoires. Il faut comparer ce qui est comparable et ne pas prendre aveuglément les moins chers car certains laboratoires ne mettent dans leurs productions que le minimum de nutriments ou que les nutriments les moins onéreux, ce qui baisse le prix de revient mais aussi et surtout l’efficacité !
Les compléments alimentaires ne sont pas des médicaments, médicaments qui agissent trop souvent sur les symptômes. Leur rôle est successivement de combler les déficits nutritionnels, de rétablir les fonctions physiologiques, de renforcer la vitalité, de stimuler les défenses naturelles et finalement de réparer les troubles ou les lésions occasionnés par les déficits en question. D’où leur efficacité, sans effets secondaires. Il va sans dire qu’un tel traitement de fond prend plus de temps qu’il n’en faut pour uniquement masquer des symptômes.
Se soigner en nutrithérapie c’est choisir d’utiliser une partie de son budget alimentation, en réduisant celui-ci par ailleurs pour toutes sortes de produits néfastes pour sa santé ! Il faut donc en calculer le prix journalier qui, en général, ne dépassera pas le prix d’un ou deux cafés (ou coca, ce qui n’est pas mieux…) pris à la terrasse d’un bistrot !
Sans être médicamenteuse, la micro-nutrition est une véritable thérapie, une alternative naturelle au maintien de la santé par une stimulation ciblée des défenses immunitaires. Elle peut maintenir et régénérer l’intégrité des articulations et des phanères, renforcer le capital osseux, soutenir les fonctions cardio-vasculaires, protéger l’épiderme, permettre une assimilation optimale du fer sans intolérance digestive, améliorer l’équilibre nerveux et émotionnel, l’humeur et le sommeil, apporter tonus et vitalité, etc., aussi bien chez l’enfant, l’adulte, la personne âgée, ou la femme enceinte, sans effets secondaires négatifs.
La micronutrition n’en est encore qu’à ses débuts. En lui donnant toute sa place comme traitement de fond du terrain biologique, elle deviendra la nouvelle « médecine écologique », revenant à la médecine d’origine, celle d’Hippocrate qui disait : « Que ton aliment soit ton médicament » !
Dr Patrick Theillier
- Etat de mal-être se manifestant dès le plus jeune âge par une hypersensibilité neuromusculaire et affective d’origine très probablement transgénérationnelle, qui se manifeste par une grande dépendance à l’environnement, une vulnérabilité aux stress, frilosité, fatigue, déprime, etc. nécessitant un traitement par les compléments alimentaires au long cours (et chez les femmes spasmophiles enceintes !).
- Que l’on confond souvent avec les acides gras saturés, les uns et les autres étant néfastes pour la santé.
- Dr Pascal Trotta L’alimentation vivante : une médecine à part entière, préventive et curative. F-X de Guibert 2009.
- Ou DMLA, première cause de cécité chez la personne âgée.
- Dr Jean-Paul Curtay, Le guide famlial des aliments soigneurs. Le livre de poche 2009.
- Cf. Dr Michel Geffard, Dr Patrick Theillier Une nouvelle approche biomédicale des maladies chroniques : « l’endothérapie multivalente ». 2ème édition. F-X de Guibert 2003, où sont abordés tous ces problèmes et proposés un diagnostic et un traitement nouveaux dans les cas de maladies graves.
- Catherine Kousmine Sauvez votre corps. J’ai lu 1994.
- Jean Seignalet, L’alimentation ou la troisième médecine, 5ème édition, .F-X de Guibert, 2009.
- Xylitol qui favorise la minéralisation, stabilise la glycémie et stimule le transit.
- cf. livre du Dr Pascal Trotta p. 24.
Pour aller plus loin :
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918
- La paternité-maternité spirituelle en vie monastique est-elle menacée en Occident ?
- LA « MODERNITÉ » : UN CENTENAIRE OUBLIÉ
- À PROPOS DE L’ « ÉVOLUTION » : LES FAITS ET LE REGARD (*)