Politique internationale et morale - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Politique internationale et morale

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Il est impossible, lorsqu’on parle de politique à l’échelle internationale, de n’envisager les choses que sous le biais de la morale, de ce qui est bien ou mal. Non que les jugements de conscience doivent être abandonnés pour se livrer à une sorte de cynisme absolu, mais il faut considérer que les relations entre États et puissances, obéissent à des rapports de force et à des conflits d’intérêts extrêmement complexes. Et dans la situation actuelle nous avons besoin de l’expertise de ceux qui sont vraiment au courant des évolutions historiques, des manœuvres plus ou moins secrètes des chancelleries et des états-majors. Sans doute ce type d’expertise n’est-il pas indemne de coloration ou de préférences idéologiques, mais sans lui on est condamné à se laisser aller au gré de bons sentiments dont il faut se méfier.

Ce n’est pas parce que Vladimir Poutine s’est lancé dans une guerre qu’il nous est impossible d’approuver et dont nous constatons chaque jour les effets monstrueux que nous devons prôner des représailles militaires qui pourraient déboucher sur un conflit infiniment plus grave. D’ores et déjà on se préoccupe, même au Vatican, de négociations qui permettraient d’arrêter les combats et d’envisager des solutions acceptables par les deux parties. Thierry de Montbrial expliquait dans Le Figaro d’hier : « Quoi qu’il en soit alors, si l’on entend par “sortie de guerre” l’établissement d’une paix durable, il faudra passer d’une manière ou d’une autre par l’élaboration d’une nouvelle architecture de paix en Europe. »

J’ajouterais une architecture qu’on a été incapable d’inventer au lendemain de la chute de l’Union soviétique et qui a conduit un affrontement insidieux et parfois armé en Ukraine même. Il ne faut pas croire que les américains n’ont pas joué leur partie en inspirant certains mouvements pour renforcer le rapport de force au désavantage de Poutine. Il faudra d’une façon ou d’une autre trouver un compromis, même s’il n’est guère satisfaisant en sortant des affrontements actuels de haute tension. D’ailleurs le président ukrainien Zelinsky a commencé à proposer les termes d’un tel compromis.