Police de la pensée - France Catholique
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100 ans. Donner des racines au futur
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Police de la pensée

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Dans un récent entretien à La Croix, le Premier ministre en a donné l’assurance : « Il n’est pas question d’un temps d’enseignement sur la théorie du genre, pas plus dans les programmes scolaires que dans la formation des enseignants. » Pourtant, si l’on consulte les documents internes à l’Éducation nationale, on est contraint de constater qu’il y a bel et bien une volonté d’inculquer dans la tête des enfants une idéologie qui se rapporte aux thématiques associées au gender. Le dernier chic, aujourd’hui, consiste à nier qu’il y ait une telle idéologie constituée. Et il est vrai que certaines formules avancées imprudemment, il y a une dizaine d’années ou plus, sur la neutralité du corps, sur l’idée que l’on pouvait faire ce qu’on voulait de ce corps qui n’était qu’une page blanche, ont été refoulées. Cela n’empêche pas que l’on retrouve les mêmes obsessions aujourd’hui. Il suffit d’examiner ce qu’on appelle « le dispositif ABCD de l’égalité » conçu par l’Éducation nationale en partenariat avec le ministère des droits des femmes, pour être édifié.

Il s’agit bien de sensibiliser à l’égalité homme-femme en démontant ce qu’on appelle « les stéréotypes de genre ». Car lesdits stéréotypes sont accusés de roder à l’école et autour de l’école. Afin de donner des armes aux enseignants pour lutter contre des représentations profondément enfouies dans les inconscients, on fournira « un outil réflexif », c’est à dire « une grille d’observation des pratiques implicites des enseignantes et des enseignants ». N’ont-ils pas à être désintoxiqués en priorité, afin de pouvoir ensuite sensibiliser les élèves à ce qui les conditionne sournoisement. Le jargon pédagogique employé ressemble furieusement à ce que George Orwell appelait une novlangue et la pratique éducative inculquée s’apparente à ce que le même Orwell appelait la « police de la pensée ». Je reconnais que c’est dire un peu brutalement les choses, mais c’est le droit du citoyen de protester contre la violation des consciences, même lorsqu’elle se réfugie derrière la plus soft des novlangues.

Chronique lue sur radio Notre-Dame le 2 octobre 2013.