Pogroms anti-chrétiens au Moyen-Orient - France Catholique
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Pogroms anti-chrétiens au Moyen-Orient

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Combien de « Une » avec gros titres consacrés à la politique étrangère du Président Obama relative aux soulèvements en Syrie et en Égypte. Et pourtant pas grand’chose dans les médias sur le scandale des pogroms anti-chrétiens — pogroms, c’est le mot — dans ces deux pays.
Nombreuses sont les grosses têtes de la politique ou de la presse qui semblent indifférentes ou effrayées à l’idée de stigmatiser les activités terroristes des extrémistes musulmans. L’ONU et les puissances occidentales, si soucieuses de droits de l’homme et de liberté religieuse, sont bien silencieuses sur les persécutions de chrétiens. Elles ont tourné la tête pour ne pas voir les viols et meurtres de jeunes chrétiennes, les destructions systématiques d’églises, de monastères, d’habitations, d’entreprises de chrétiens.

Voici un point récent sur le terrorrisme anti-chrétien au Moyen-Orient:

* * *

* Syrie, 22 millions d’habitants, dont 2 millions et demi de chrétiens.

L’Épiscopat catholique syrien a lancé un cri d’alarme, le pays devient un « second Irak », avec le même scénario d’attaques d’églises et d’expulsions ou d’enlèvements de chrétiens. Sous le régime de terreur de Saddam Hussein la population chrétienne d’Irak a chuté de 1,4 millions à moins de 300.000. Beaucoup de réfugiés chrétiens se sont installés en Syrie, alors considérée comme un pays plus tolérant.

Selon des sources chrétiennes la grande cité industrielle de Homs, ville ayant la plus importante population chrétienne de Syrie, a encaissé le choc de la violence. Les attaques contre les églises, les couvents, les écoles chrétiennes ainsi que contre les habitations et les entreprises ont déclenché un exode massif. On estime qu’environ 90% de la population chrétienne de Homs a fui dans la montagne ou cherché refuge au Liban. Ceux qui sont restés n’ont plus de travail, plus de salaire pour faire vivre leurs familles. La nourriture est rare et hors de prix.

Des organismes charitables comme l’Aide à l’Église en Détresse (AED), l’Association Catholique pour l’Aide Sociale au Proche-Orient (Catholic Near East Welfare Association) et autres ont apporté nourriture et logement aux chrétiens victimes de la guerre civile en Syrie.

Cent-soixante kilomètres au Sud de Homs, à Damas, les chrétiens ont subi un sort analogue. Selon l’archevêque gréco-catholique 40.000 chrétiens ont fui ou ont été chassés. La pratique religieuse a baissé de 60% depuis 2011, et il n’y eut que 30 baptêmes en 2012. Plus de quarante églises ont été détruitesv; des prêtres et des diacres ont été assassinés.

Sœur Joseph-Marie Chanaa, sœur de la Charité, qui a récemment aidé à secourir des familles victimes de la guerre, déclarait à des responsables d’A.E.D. : « Ce qui se produit ici est inhumain. Des jeunes sont enlevés. Des cadavres sont démembrés, bras et jambes coupés et jetés. Qui donc a entendu parler de tels actes ailleurs dans le monde ? »

En avril 2013 deux archevêques orthodoxes ont été enlevés près d’Alep. Ils revenaient de la frontière turque après avoir négocié la libération de deux prêtres pris en otages. Pris dans une embuscade, le diacre chauffeur, fut assassiné. On ignore encore le sort de ces deux archevêques syriens.
Le chaos de la guerre civile en Syrie a donné aux terroristes radicaux l’occasion de s’en prendre aux chrétiens et de les maltraiter.

* * *

* Égypte, 85 millions d’habitants, dont huit millions et demi de chrétiens.

Dans le chaos suivant la déposition du président Mohammed Morsi, les Frères musulmans ont pillé et détruit plus de quatre-vingts églises, des vingtaines d’établissements religieux, et un nombre incalculable de commerces tenus par des chrétiens. De nombreux chrétiens ont été enlevés pour en extorquer des rançons. Les plaintes déposées auprès de la police à la suite d’incidents avec des islamistes sont restées sans suite.

En vue de protéger les fidèles, le patriarche copte souhaite ériger des murs autour de la cathédrale d’Alexandrie et des établissements religieux de Korby El Korba [Banlieue du Caire].

Mgr Kyrillos Kamal William Samaan évêque catholique-copte à Assiout déclare: « Les Frères musulmans accusent les chrétiens d’avoir déclenché la déposition de Morsi. Mais les chrétiens ne sont pas seuls, il y avait 35 millions de manifestants dans les rues.. Les chrétiens sont sanctionnés, tels des boucs émissaires. »

Mgr Kyrillos, espérant que la future constitution établisse l’égalité de tous les Égyptiens devant la loi, chrétiens comme musulmans, a maintes fois pointé du doigt l’indifférence des gouvernements occidentaux : « Ils se gargarisent de droits de l’homme, mais ne voient pas ce qui se passe ici… Des terroristes ont pris les armes contre nous. Les gouvernements occidentaux ne devraient pas le tolérer.»

Réagissant contre la terreur, de nombreux jeunes chrétiens se sont mobilisés pour défendre leurs églises. Se relevant toutes les douze heures, ils montent la garde autour de leurs églises pour prévenir les attaques. Une missionnaire espagnole de l’ordre combonien, sœur Expedita Perez, qui a participé à l’organisation de ces tours de garde, dit que « les chrétiens veulent garder leur territoire et se défendre contre les terrorristes… Les jeunes chrétiens, ensemble avec leurs frères dans la foi, orthodoxes et protestants, montent la garde autour des églises. Tous unis.»

* * *

Effrayant, non ? Mais l’ONU et notre président [NDT: président des USA], qui prêchent à longueur de temps la tolérance et la diversité, restent bien silencieux. Face à des persécutions ressemblant parfois à un « nettoyage ethnique », aucune résolution de l’ONU condamnant les islamistes radicaux, aucune « ligne rouge » présidentielle.

Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2013/anti-christian-pogroms-in-the-middle-east.html

Mgr Kyrillos Kamal William Samaan