Oh, les filles, ne laissez pas tuer le combat de vos aînées !
A la crise, Le 1er ministre nous répond qu’il ne fera aucun geste, si ce n’est celui de poursuivre les réformes. Au rythme où les choses vont, dans le sens le plus injuste, il y a de quoi avoir la peur au ventre à l’idée d’écouter les infos.
Ce matin, mercredi 26 janvier, à la veille d’une journée de mobilisation qui s’annonce très bien suivie, un geste vient de tomber sur les fils des radios : l’amputation de 43% du budget des plannings familiales.
On se recouche ou on se révolte ? Ou bien on se demande si on n’est pas dans un cauchemar.
Mais non, les réformes continuent, se poursuivent et les citoyens sont saignés à blanc, doucement mais sûrement, jusqu’à la dernière goutte.
Ce matin, j’ai envie de crier Oh, les filles, ne laisser pas tuer le travail de vos aînées ! Et c’est ce qu’on a envie de leur dire aujourd’hui, demain, et tout le temps.
L’idéologie qui se cache derrière chaque réforme se fait claire à présent : la construction d’une société des plus riches et de culpabilité, de sacrifice des plus pauvres, des plus vulnérables.
En amputant le planning familial de ses moyens, c’est sa mort qui est programmée et avec elle, l’errance, la souffrance, la solitude des milliers de jeunes filles, de femmes, de mamans qui fréquentent ces lieux indispensables à leur intimité.
Et les femmes du gouvernement restent silencieuses, donc complices du démantèlement d’une enseigne sociale qui n’a plus rien à prouver de son utilité, de son efficacité et de son rôle auprès des citoyennes.
Madame Amara devrait, quant à elle, encore crier que « c’est dégueulasse », comme elle l’a fait pour les tests ADN. Et cette fois, elle devrait hurler avec nous en souvenir de son engagement à Ni pute, Ni soumise qui prône la liberté, l’égalité, l’émancipation et le respect des filles.
La crise vient en prétexte à des soustractions budgétaires sur des secteurs où au contraire, le cap devrait être maintenu voire renforcé. On sait que les premières victimes de cette crise sont en priorité celles qui ne peuvent se payer une pilule pour éviter une IVG, celles à qui il faut prescrire la pilule du lendemain, celles vers qui la prévention doit être assidue et quotidienne, celles qui nécessitent d’être accompagnées durant leur grossesse, et enfin, surtout, toutes ces filles qui ne peuvent rien dire à leur famille sur leur sexualité, risquent leur vie et mettent en péril leur avenir.
Le gouvernement a décidé de maintenir le cap des réformes prétendument nécessaires, il est plus qu’urgent, de maintenir le cap de la lutte pour une France solidaire, juste et humaine.
Zohra BITAN
Conseillère municipale PS Thiais (94)
28 janvier 2009