www.biblisem.net/historia/bletpi12.htm
fr.youtube.com/watch?v=qOzMuLbsBJI
www.dailymotion.com/relevance/search/Pie%2BXII/video/x4nhjw_pie-xii-face-au-nazisme_news
http://news.catholique.org/13696-le-kgb-un-complot-contre-pie-xii
BENOIT XVI EXALTE LA MEMOIRE DE PIE XII
En cette année du cinquantième anniversaire de la mort de Pie XII qui occupa le siège de Pierre de 1939 à 1958, la plupart des gros médias ont surtout parlé de la « légende noire » selon laquelle il n’aurait pas élevé la voix lorsque les nazis exterminaient les juifs.
Cette « légende » est accréditée par le texte qui accompagne la photo de Pie XII au Musée de l’histoire de la Shoah de Yad Vashen à Jérusalem.
Aussi dans l’homélie qu’il a prononcé le 9 octobre dernier lors de la messe célébrée à la mémoire de Pie XII à Saint-Pierre de Rome, Benoît XVI a-t-il rappelé qu’il n’en était rien : « Comment oublier, a-t-il dit, son radio-message pour Noël 1942? Avec une voie brisée par l’émotion, il déplora la situation des « centaines de milliers de personnes qui sans aucune culpabilité de leur part, mais seulement pour des raisons de nationalité ou de race, sont destinées à la mort ou à un progressif dépérissement », se référant très clairement à la déportation et à l’extermination perpétrée contre les juifs ».
Or on sait maintenant que la « légende » du silence de Pie XII a été forgée par Moscou qui ne lui pardonnait pas son anticommunisme. Elle fut propagée par la pièce de théâtre « Le Vicaire » de Rolf Hochhuth dont Costa-Gavras a fait un film intitulé « Amen ».
Dès 1963, lorsque la pièce était jouée au Théâtre de l’Athénée à Paris, le P. Robert Leiber, qui avait été le secrétaire particulier du pape, s’élevait contre les affirmations mensongères de cette pièce. Il affirmait qu’il y avait quelque 70 notes de protestations adressées par Pie XII aux autorités nationales-socialistes.
Ce jésuite allemand était entré au service de Monseigneur Pacelli, futur Pie XII, dès 1924 alors que ce dernier était Nonce en Bavière.
« C’est en 1933, affirmait le Père Leiber, que commença la dure lutte diplomatique entre le Cardinal Pacelli, alors secrétaire d’État de Pie XI, et le gouvernement de Berlin pour défendre les droits reconnus par le Concordat et, à travers eux, les droits mêmes de l’homme. Au sommet de cette lutte il y a l’encyclique « Mit brennender Sorge » lue, en mars 1937, dans toutes les églises d’Allemagne. C’est une condamnation sans appel du national-socialisme. Celui qui était alors le cardinal secrétaire d’Etat Pacelli est responsable autant que Pie XI de cette encyclique ».
Tous ces faits sont maintenant rapportés dans l’important livre d’Andrea Tornielli « Pio XII, un uomo sul trono di Pietro » dont une traduction française devrait paraître prochainement aux éditions Tempora.
Se référant à cet ouvrage dans son homélie du 9 octobre, Benoît XVI expliquait que Pie XII « lorsque, à maintes reprises on lui conseilla de laisser le Vatican pour se mettre à l’abri, la ville étant occupée, sa réponse fut toujours la même, identique et décisive, « je ne laisserai pas Rome et mon poste dussé-je en mourir » ».
Déjà, le 18 septembre dernier, en recevant les participants à un symposium sur l’action pastorale et humanitaire de Pie XII pendant la guerre, Benoît XVI avait déclaré « Grâce au matériel documentaire que vous avez recueilli, enrichi par de nombreux témoignages faisant autorité, votre symposium offre à l’opinion publique l’occasion de mieux connaître ce que Pie XII a accompli pour les Juifs persécutés par les régimes nazis et fascistes. On comprend alors que, là où c’était possible, il ne s’épargna aucun effort pour intervenir en leur faveur, soit directement soit au travers d’instructions données à d’autres personnes ou à des institutions de l’Eglise catholique ».
Tornielli évoque aussi un épisode particulièrement révélateur. En 1942, lorsque les Allemands déportent les juifs de Hollande, les autorités religieuses, protestantes et catholiques, protestent officiellement, ce qui provoque en représailles la déportation des juifs convertis au christianisme. Horrifié par cette nouvelle, Pie XII descend à la cuisine de ses appartements et y brûle son projet de protestation contre les persécutions antisémites. Il pense que si ce texte tombait entre les mains des Allemands, des conséquences bien pires encore en auraient découlé.
Le livre d’Andrea Tornielli va bien au-delà de ces épisodes. Grâce à des archives inédites, il évoque toute la vie de Pie XII, de sa naissance en 1876 à sa mort en 1958.
Rappelons aussi la grande fécondité de ce pontificat, jalonné par les messages des Noëls de guerre (1939-1944) et par les encycliques : Mystici Corporis (29 juin 1943) sur l’Église, Divino Afflante (30 septembre 1943) sur les études bibliques, Mediator Dei (20 novembre 1947), sur le renouveau liturgique Humani Generis (12 mai 1950) sur les errements théologiques, Evangelii Praecones (2 juin 1951) sur le développement des missions, Sacra Virginitas (25 mars 1954) sur la virginité et le célibat, Haurietis Aquas (15 mai 1956) sur le culte du Sacré Cœur… A ces documents, il faut ajouter la proclamation du dogme de l’Assomption de la Vierge Marie (1er novembre 1950).
La fécondité doctrinale et spirituelle exceptionnelle fut telle, que les textes du deuxième Concile du Vatican (1962-1965) ne se réfèrent pas moins que deux cents fois à des documents émanant de Pie XII.
Benoît XVI, qui souhaite le béatifier, soulignait le 9 novembre dernier en ouvrant un Symposium International sur le magistère de Pie XII « On ne doit pas s’étonner de ce que son enseignement continue encore aujourd’hui à diffuser sa lumière dans l’Eglise. Cinquante ans sont désormais passés depuis sa mort, mais son magistère, à multiples facettes et si fécond, demeure pour les chrétiens d’aujourd’hui d’une valeur inestimable (…) Je souhaite que l’on continue à réfléchir sur le précieux héritage laissé à l’Église par l’immortel Pontife, pour en tirer de profitables applications aux problématiques qui apparaissent aujourd’hui ».
Georges DAIX