Le cardinal-archevêque de Paris nous invite, le 8 décembre prochain, solennité de l’Immaculée Conception, à une veillée de prière à Notre Dame « au cours de laquelle seront proposées une méditation de la Passion du Christ et la vénération de la Sainte couronne d’épine ». Et cela, en raison du spectacle Golgota picnic, qui, dit le communiqué de l’archevêché, « insulte la personne du Christ en croix ». On ne peut imaginer meilleure réponse à cette pièce de théâtre, dont l’intention clairement affirmée par son auteur, Rodrigo Marcia, est de faire du Christ « une proie ». Je reprends ce terme de la présentation faite sur le site Internet du théâtre du Rond-Point des Champs-Élysées qui annonce clairement la couleur : « L’artiste démontre avec toutes ses armes que l’iconographie chrétienne est pour lui l’image même de la terreur et de la barbarie. » D’où cette mise en scène d’une crucifixion « tragique et trash ». Je poursuis ma lecture : « Rodrigo Garcia et sa bande de fous-furieux espagnols déchiffrent les évangiles à la machette. Ils font tomber des murs d’angoisse et de culpabilités héritées. Performeurs, danseurs, vociférateurs, anges chutés du ciel ou provocateurs enragés, ils s’attaquent aux peurs de 2000 ans de christianisme. »
La provocation est directe. Nul ne pourra arguer d’une mauvaise interprétation contraire aux intentions de l’auteur. Il semble qu’il s’agisse d’une sorte de psychanalyse sauvage du christianisme à partir de la scène fondatrice du Golgotha, celle de la crucifixion. Garcia se situe dans une tradition d’hostilité au christianisme qui remonte aux Lumières et qui s’est signalé par des agressions répétées à l’égard de la foi des chrétiens. Je n’ai pas le temps aujourd’hui d’en retracer la généalogie, sauf à en souligner l’extrême violence. Cette violence qui s’inscrit notamment dans ce que le cardinal de Lubac appelait « le drame de l’humanisme athée ». Cette révolte a le plus souvent engendré la terreur, car la révolte contre le Dieu chrétien ne délivre pas, elle dévore ceux qui se sont laissés prendre à sa frénésie. C’était déjà le constat de Dostoïevski.
A cette attaque directe, il n’y a de réponse que la pure attestation de la foi, celle qui témoigne de la paix de cœurs et de la gloire qui rayonne de Celui qui mourut sur la croix pour avoir aimé l’humanité jusqu’à la fin.
Chronique lue sur Radio Notre-Dame