Pentecôte sur un peuple qui se lève, se relève, et se soulève - France Catholique
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Noël : Dieu fait homme
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Pentecôte sur un peuple qui se lève, se relève, et se soulève

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Signe du collapse de la foi — cette apostasie silencieuse de l’homme qui se croit comblé sans Dieu — caractérisant les temps de la fin : le combat aujourd’hui ne se joue plus sur des questions périphériques, si importantes soient-elles, mais se porte sur le cœur même de toute la création, sur la source même de l’humanité, sur son essence, son existence, donc son sens : la vie même reçue et donnée, à travers l’amour d’un homme et d’une femme dont l’altérité est la condition même de la fécondité, et la complémentarité de la communion1.

Nous sommes projetés, malgré nous, dans ce gigantesque combat apocalyptique entre celui que Jésus stigmatise comme le menteur et l’homicide (et Dieu sait qu’il fait bien son job !) et Celui à qui Pierre au matin de la Pentecôte décerne le titre magnifique de « Prince de la Vie ». Dieu au cimetière : l’homme en enfer. Dieu évacué : l’homme suicidé. On a saccagé les ultimes repères : un homme, une femme, un enfant, un père, une mère, une famille, des frères et sœurs : tous ces vieux clichés sociaux d’une période périmée, on ne sait plus ce que c’est. Les mots étripés, on ne sait même plus comment parler. De fait, avec la GPA, plus de fratrie ! Explosé le lien du sang entre frères et sœurs ! Plus de passé car plus de lignée, plus de vrai lien dans le présent car pas de vrai père ou mère.

Pourtant, dans ce duel, mortel ou vital suivant son dénouement, « on ne peut pas dialoguer avec l’ennemi de notre salut : il nous faut faire face en le combattant jusque dans ses intentions. Un chrétien doit savoir ce qu’il peut accepter et ce qu’il doit condamner.2» La peur devant l’explosion atomique cède le pas à la terreur devant l’implosion génétique.

Le vertige nous empoigne devant le gouffre absolu qui s’ouvre sous nos pas.
Il s’agit ni plus ni moins d’une gigantesque offensive détruisant l’humanité en tant qu’humanité, en ravageant la vie et pour cela en saccageant l’amour.
Mais voici : face à ce raz de marée noire charriant des horreurs, déferle une gigantesque lame de fond blanche où scintillent des splendeurs ! Contrant cette insidieuse subversion anti-humanitaire, voici une glorieuse insurrection populaire.

Inattendue. Pas prévue. Et pas encore entendue. Surprise divine de cet Esprit Saint qui n’a pas fini de nous surprendre.

Voici tout un peuple qui surgit, se dresse, se lève, se soulève, s’arc-boute : pour sauver une cathédrale construite au long des siècles menacée d’écroulement.

Cette très grande armée, impossible à contenir comme à compter, de tout âge, tout bord politique, toute couche sociale, toute religion, toute sensibilité, toute génération confondue, je l’ai déjà vue. À Paris, en 82, pour la liberté de l’école ? Non, mais en 89 à Budapest, Berlin, Bratislava, Kiev, Varsovie, Prague, Timisoara. Révolution passive mais massive. Résultat ? Démantèlement de ce dit rideau dit de fer — mais plutôt barrière d’acier enfermant — enfer-mant — une moitié d’Européens dans une prison de nations. Écroulement de ce mur de béton brisant en deux Berlin pendant d’interminables décennies.

Superposées à la tour Eiffel et à l’Arc de triomphe, je vois la cathédrale de Prague, la porte de Brandebourg. Mélangés à la houle-foule de la Grande-Armée, je vois la chaîne de 600 000 Baltes le long de leurs frontières, les 100 000 de la « révolution de velours » à Prague, les 500 000 de la « révolution orange » à Kiev…

Mais ces foules finalement victorieuses de l’idéologie totalitaire ne doivent pas faire oublier celles de la génération précédente, écrasées sous les chars soviétiques à Budapest (1956), à Prague (1968), sur la place Tien an Men à Beijing (1989) et Vilnius (1990).

Certes, ces répressions brutales n’ont fait qu’attiser la détermination farouche de ceux qu’elles écrabouillaient. Dans la clandestinité sous terre (car terrorisés), le feu couvait. L’exaspération montait. Le courage se fortifiait. Jusqu’à ce qu’ils puissent enfin surgir au grand jour.

En voyant, ces derniers jours, nos courageux jeunes coffrés brutalement par les CRS, j’étais rappelé en imagination à Varsovie, Cracovie et Gdansk en 1981. En plein état de guerre d’un État contre sa Nation, j’ai vu ces jeunes devant l’église Sainte-Anne (paroisse étudiante où prêchait ce héros de Jerzy Popieluszko), prier, chanter, autour des grandes croix de fleurs, piquées de bougies (on se privait de pain pour y jeter chaque matin des bouquets) sauvagement frappés par les redoutables « zomos », jetés en prison pour crime contre l’État. Bâillonnés, ils continuent à murmurer des cantiques.

Et voici nos jeunes, ici, 30 ans plus tard, menant un combat similaire. Avec le même courage, la même détermination, le même sang-froid, la même intrépidité. Des jeunes filles assises en silence, parfois chapelet en main, brutalisées par des brutes en uniforme (mais sûrement des êtres humains dans le cœur. Violents au dehors, mais peut-être sympathisants au-dedans).

Varsovie 1981-Paris 2013 : même combat ?

Eh bien, je me risque à l’avancer : oui, même combat contre deux idéologies totalitaires, deux formes de dictatures étrangement ressemblantes en leurs méthodes. Toutes deux déshumanisantes. Le communisme, en niant l’esprit, l’âme, réduisant l’homme à de la simple matière brute. Notre libéralisme occidental (esprit sensible s’abstenir de la suite), réduisant l’embryon humain à de la matière brute à manipuler à gogo, le sperme commercialisé suivant le QI et la morphologie du vendeur anonyme, fabriquant des gosses par milliers (qui jamais ne connaîtront leur géniteur, même pas son nom). Et les femmes qui se font squatter le ventre pour revendre le produit aux enchères, bébé contre chèque. Science- fiction ? Celle-ci est dépassée par les faits horriblement courants, dans les pays ayant légalisé la supercherie du mariage artificiel. L’esclavage des camps staliniens, l’exploitation des bras laissant des milliers de cadavres sur les rails et canaux de Sibérie, est-il tellement différent de notre actuel libéralisme3, laissant des gosses par milliers mourir du Sida inoculé par des hommes pervertis ? Cela quasiment en toute impunité, vu les enjeux financiers (liés au cyber-porno faisant le même chiffre d’affaires que le commerce des armes).

Ces camps-prisons en Corée du Nord 4 toujours stalinienne, où les enfants programmés ne connaîtront pas leurs engendreurs, où les mots père-mère-famille ne signifient absolument rien, seraient-ils tellement différents de ce que nous installons chez nous ?

Sans voir concordance ou connivences, reconnaissons au moins des ressemblances… Ressemblances entre les méthodes dictatoriales — non pas évidemment celles de la période stalinienne, mais bien celle des années quatre-vingt des pays satellites.

Ordonnances par décret du seul parti, mascarades de vote, livres d’histoires faussés, enfants arrachés à leurs familles car propriété de l’État. Peuple anesthésié par l’alcoolisme, abruti par le travail (ici chloroformé par sexe et fric, comme les anciens Romains par pain et jeux). Chiffres faussés, photos truquées, médias otages de l’État, lignes téléphoniques sur écoute, courrier censuré (chez nous comptes Facebook piratés par la DCRI), attroupement de plus de 10 personnes interdit — cela nous attendrait-il ? Tout débat, tout référendum inimaginable. Mais voici : le peuple muselé, pour crier son existence, fait preuve d’une incroyable créativité. Pour se jouer du pouvoir totalitaire en ridiculisant le gouvernement obligé de voter des lois stupides.
Tous descendent dans la rue, à l’heure des infos et quand c’est passible de prison, ils tournent tous les écrans contre les fenêtres — la police n’ayant pas le temps de monter les étages pour arrêter ces salopards.

Lors du premier voyage de Jean-Paul II : on confisque aux journalistes les objectifs grand angle, permettant de prendre des vues d’ensemble des foules gigantesques. La TV nationalisée ne montre que quelques vieilles paysannes chiffrant à quelques centaines les deux millions massés sur le Blondie de Cracovie. Lorsqu’il im­plo­ra l’Esprit de liberté sur eux : épiclèse qui fut l’épicentre du séisme fissurant l’empire soviétique : 10 ans plus tard, le mur s’écroule. Sit-in silencieux au long des nuits, élèves par milliers faisant grève de parole en récré. Buildings la nuit où l’on se répartit les fenêtres allumées en forme de croix de lumière de douze étages, l’espace de quelques minutes, avant que la police ne puisse repérer les appartements des révolutionnaires, etc.

Bâillonnés, vilipendés par les médias étatisés, ils n’avaient plus que ces astuces d’écoliers pour parler. Plus que prier pour crier. Plus que leurs pieds sur le pavé pour clamer : nous voulons Dieu ! Ce qui se traduit : nous voulons la liberté. C’est-à-dire la Vérité. Car seule la Vérité rend libre. Ce qu’un Vaclav Havel — sortant de prison — avait fait broder sur son pavillon claquant fièrement au vent sur le palais présidentiel.

Le seul badge Solidarnosc étant passible de prison, en quelques nuits, ils le remplacent par celui de Czestochowa (au millimètre près de la même facture). Ici, un certain tee-shirt, et même… le drapeau français ! Le simple dessin d’une famille, ça fait trembler le pouvoir ! Il faudrait une nouvelle loi pour l’interdire. Interdire cette phrase criminelle : « Un papa, une maman, on ne ment pas aux enfants ».

Créativité que l’on retrouve dans cette génération montante, calme, paisible, déterminée, courageuse, suscitant la peur chez les uns, la stupeur chez les autres et surtout notre bonheur.

Pour saisir la pertinence de ce rapprochement, il faut relire ces coups de trompette que sont les ultimes homélies du Bienheureux Jerzy Popieluszko lors des « messes pour la Nation ». On les croirait prêchées dans une paroisse parisienne de Mai 2013.

Mais on peut aussi faire le rapprochement avec l’implosion quasi miraculeuse de l’ex-système communiste. Comment s’est-il écroulé presque d’un coup ? Par l’échec économique total — tiens, ça nous dit quelque chose ? Par le courage de grands pasteurs impossibles à museler quitte à écoper des années de cachot. Par les cris à la face du monde d’un pape ne mâchant pas ses mots, récusant les « silences de la honte » (tel notre bon pape François). Mais surtout par ce soulèvement silencieux — ces foules-houles impossibles à tuer — de tout un peuple, évoqué plus haut. Et la Nation a fini par l’emporter sur l’État.

Avec une cuisante humiliation pour le régime totalitaire. Là-bas, ce peuple d’ouvriers, dont le parti unique se prétendait être la seule voix, qui se rebelle, faisant mentir Marx : la religion se révélant être non l’opium mais le calcium du peuple. Ici, c’est la rue dont les socialistes se targuaient d’avoir le monopole, qui se rebiffe contre une idéologie qui tente de nous anesthésier pour mieux nous abrutir, nous abêtir à force de nous trahir.
Devant ces jeunes, — la majorité dans les grandes manifs, et ces veilleurs en sit-in la nuit — la stupeur nous saisit. Mais « qui donc sont-ils ? Mais d’où viennent–ils ? » L’Apocalypse décode leurs logiciels : « Ils viennent de la grande épreuve… Ils ont lavé leurs robes dans le sang de l’Agneau » (Ap 7,13). Ils ont traversé leurs années scolaires, où on leur inocule toutes sortes de contre-vérités dans les domaines historiques ou éthiques, jusqu’à ces sornettes enseignées doctement en Sorbonne ou à… l’école primaire : « Tu peux être femelle et masculin à la fois ». Et ils en sortent indemnes, le bon sens humain inné finissant par l’emporter. On les matraque de porno — venin de vipère (Mt 16,18) — jusque sur ipod et smartphone, cela n’a pas tué leur âme. Ils sont rescapés de la guerre des puissants contre les plus faibles : celle qui transforme en tombeau notre premier berceau. Celle qui élimine les plus vulnérables susceptibles d’attraper un jour telle maladie — ils ont réchappé à l’eugénisme chromosomique, à ce massacre des Saints innocents d’aujourd’hui. Comme Jésus lui-même, protégé qu’il était par un certain Joseph. Et Joseph, c’est aujourd’hui l’Église, qui se bat pour sauver l’homme quand il devient un loup pour l’homme. Pour sauver Jésus présent dans le plus vulnérable, le plus menacé de ses petits frères et sœurs de chair et de sang.

Vaclav Havel se posait la même question que celle d’Apocalypse 7,13, en voyant, sidéré, ces foules de jeunes massés sur l’équivalent symbolique de notre place de la Concorde.

« Beaucoup s’étonnent de ce que les citoyens tchécoslovaques, aussi manipulés, humiliés, sceptiques et soumis, aient trouvé tout à coup une force extraordinaire et les instruments pacifiques nécessaires pour secouer le joug totalitaire. Nous en sommes les premiers émerveillés, nous demandant où donc ces jeunes qui n’ont connu aucun autre système politique ont pu étancher leur soif de vérité, leur liberté de penser, leur imagination politique, leur courage et leur pondération. Et comment leurs parents ont-ils pu les imiter ? Qu’est-ce qui a fait que les gens, tout à coup, aient su comment agir, sans avoir besoin de conseils ni d’instructions ?
Je pense que la situation actuelle, si riche d’espérance, est la conséquence de deux facteurs. En premier lieu, l’homme n’est pas seulement un produit du monde qui l’entoure : il est une créature qui tend vers quelque chose de plus élevé, même si le milieu et le monde environnant ont cassé cette tension en lui. Le second facteur résulte de la tradition humanitaire et démocratique de notre pays, affaiblie par l’ignorance de la population mais transmise silencieusement de génération en génération, si bien que chacun a pu la retrouver au fond de lui-même à l’instant nécessaire, et la traduire en actes »5.

Oui, cette génération rebelle à toute idéologie mortifère est la preuve même qu’il y a en tout être un fond divin, une sorte d’innocence première que rien, ni personne ne pourra nous arracher, quelle que soit la puissance totalitaire.
Et c’est ce fond qui tout à coup resurgit, telles des eaux souterraines sourdant in extremis — d’une nappe phréatique avant qu’elle ne soit asséchée. Et pour qu’elle ne le soit jamais.

Le monde a été saisi de stupeur devant ces images surréalistes : ces veilleurs à genoux dans la nuit, en face-à-face avec les forces de l’ordre. Les premiers têtes nues, mains vides. Les seconds aux casques masquant leurs visages, matraques et gaz lacrymogènes au poing. Les premiers, calmes, paisibles, presque souriants. Les seconds, tendus, agités, presque violents. D’un côté l’innocence. De l’autre la puissance. D’un côté la résistance passive, de l’autre la puissance agressive. Bref, David dépouillé versus Goliath hyper-armé.

Sur cette scène bouleversante « en filigrane » deux images saisissantes de la place Tien an Men. Un étudiant tout seul, face à un énorme char n’osant l’écraser (ce qui fut fait à Vilnius en 1991). L’autre : un enfant, mains jointes, juché sur les épaules de son papa, dominant une houle de casques… L’enfant régnant, veillant et priant sur son peuple.

Et me revenait mon article dans France Catholique de janvier 1982 : « Un peuple qui, matraqué, tombe à genoux ». Illustrant le mot d’ordre de l’armée romaine tant cité par notre Jérôme Lejeune : « Le soldat frappé se bat agenouillé. »

Et Benoît XVI : « S’agenouiller devant l’Eucharistie est une profession de liberté : celui qui s’incline devant Jésus ne peut et ne doit se prosterner devant aucun pouvoir terrestre, aussi fort soit-il. Nous, les chrétiens, nous ne nous agenouillons que devant Dieu, devant le Très Saint Sacrement. »

Où un rêve se fait chair et sang

Depuis tant d’années, dans homélies et confé­rences, en évoquant les affres d’une culture de mort, les aberrations des nouvelles idéologies, la peur devant une dictature de la pensée, je disais : comment le peuple par millions ne descend-il pas sur les Champs-Élysées ?

Et voilà ! ça y est ! Enfin ! Enfin !

Comment ne pas voir l’Esprit Saint en personne à l’œuvre dans cette formidable insurrection populaire manifestant pour rien d’immédiatement gratifiant, mais gratuitement, simplement pour sauver nos enfants de demain, protéger nos familles d’aujourd’hui ? En fin de compte, pour arracher notre peuple, et l’humanité, d’une implosion mortelle. Il faut être aveugle pour ne pas y décoder un signe saisissant des temps de la fin. Malheur à qui se tiendrait en dehors de ce courant, de ce torrent d’eaux vives qui finira par assainir les eaux corrompues de la politique. Sur le visage lumineux d’une clarté d’ailleurs, de ces veilleurs-marcheurs, comment ne pas déceler en filigrane ceux de nos futurs élus et politiciens, pères et mères, consacrés et évêques ? Les visages de nos témoins, pasteurs et apôtres de demain car déjà d’aujourd’hui ? Et même de nos martyrs car seul le sang crie plus fort que toute voix, quand le monde se fait sourd à force d’autisme ? Et parce qu’on ne croit que ceux qui sont prêts à signer leur parole de leur sang. De leur sang et d’abord de leurs larmes. Ces larmes qui désarment les plus armés.

Bref, sur les visages paisibles et déterminés des « mères-veilleuses » et de tous ces jeunes, contemplons ceux de nos saints et saintes que le Seigneur nous prépare pour demain et nous donne dès aujourd’hui 6.. Le Cardinal Journet le diagnostiquait prophétiquement : « C’est peut-être aux plus sombres époques, quand des milliers d’âmes apostasient, que le Saint Esprit semble vouloir racheter, par l’intensité de la ferveur et la fréquence de l’héroïsme, les pertes subies en nombre et en extension. De grandes effusions de lumière et d’amour accompagnées de miracles et de prophéties descendent sur l’Église militante. Sou ces incomparables visitations, l’Église sent tressaillir ses enfants dans son sein (…). Aux moments décisifs de son histoire, le Saint Esprit viendra au secours de son Église par des voies exceptionnelles. Il suscitera en elle des miracles de force, de lumière, de pureté. Dans la hiérarchie ou dans le peuple fidèle, des hommes et des femmes se lèveront, ils auront pour annoncer leur message tant de netteté dans la voix, tant de sainteté dans le cœur, que le monde croira réentendre les Apôtres. Ils prophétiseront pour éclairer à la lumière de la Révélation le mouvement de leur époque et les besoins des hommes » 7.

Oui, pour plagier Jean de la Croix, « plus le Malin se déchaîne, plus l’Esprit Saint se démène ».

De ces jeunes soyons dignes et fiers. Vivons à la hauteur de leur cœur. Ne les méprisons pas. Ne les décevons pas. Ne les trahissons pas. Que notre tiédeur n’éteigne pas leur ferveur. Que nos compromissions ne brisent pas leur élan. Que nos lâchetés n’étouffent pas leur radicalité. 8

Au contraire, laissons-nous entraîner par leur enthousiasme, stimuler par leur courage, booster par leurs audaces, contaminer par leur joie contagieuse, irradier par leurs regards-lumière9.

L’avenir de la France est dans leurs mains vides. En attendant, ce sont eux qui sauvent son honneur aux yeux du monde, aux yeux de Dieu, eux, les beaux chevaliers de la vie, de l’amour, de la liberté. Eux les veilleurs éveillant notre émerveillement et hâtant l’Aurore. Eux les vainqueurs au grand cœur.

Ils signent ce que clamait le jeune président libanais Bachir Gemayel : résister, c’est exister. Face à l’intransigeance, ils entrent en dissidence Pour sauver le bon sens, ils font objection de conscience. Bravissimo !

  1. Voir mon dernier livre : Au créneau : SOS ! La vie on la tue !, Jubilé-Emmanuel, 2013.
  2. Cardinal Bergoglio aux évêques d’Espagne, in Amour, service et humilité, p 58.
  3. Commerce international de chair fraîche en Hollande : un parti politique réclame la légalisation de la pédophilie dont on peut déjà légalement faire la promotion médiatique). Et ensuite, celle de l’inceste.
  4. Blaine Harden, Rescapé du camp 14, Belfond, 2012, p 39, ss.
  5. Premier discours de Présidence, Prague, 1er janvier 1990.
  6. cf : Prophètes de la Joie, éd. Jubilé- Emmanuel, 2013
  7. In : L’Église du Verbe incarné.
  8. Voir ma Lettre aux veilleurs, in bimensuel L’Homme Nouveau, mai 2013, blog : www.daniel-ange.eklablog.com ; page Facebook Jeunesse-Lumière, www.jeunesse-lumiere.com.
  9. « Comme ils regardent les choses de plus haut que leurs aînés, ils voient plus loin qu’eux. Sans perdre leur temps sur les routes apparemment irréversibles où les anciens s’engagent et au bout desquelles ils ont discerné un abîme, ils vont directement à l’essentiel. J’en suis sûr : ces veilleurs seront bientôt des bâtisseurs. » Xavier Patier, in hebdomadaire Famille chrétienne, 10 mai13.