Penser la politique avec saint Thomas d'Aquin - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Penser la politique
avec saint Thomas d’Aquin

Pour ce grand théologien, le politique doit être pensé dans sa relation avec le Créateur. Saint Thomas fut un novateur et un des principaux artisans, au XIIIe siècle, de la science politique inspirée de la philosophie aristotélicienne.
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Saint Thomas d’Aquin, le docteur angélique, retable de Carlo Crivelli, 1494.

Saint Thomas d’Aquin, le docteur angélique, retable de Carlo Crivelli, 1494.

National Gallery de Londres

Le dominicain François Daguet, spécialiste de cet aspect de la pensée thomiste, souligne un triple aspect du statut politique selon le Docteur angélique qu’est saint Thomas (cf. p. 23-25). Tout d’abord, le politique prend sa place au cœur des autres sciences ; ensuite, le politique touche au sens du genre humain, qui vient de Dieu et retourne vers Lui ; enfin, le politique est à considérer dans son lien avec les actes humains, donc la vie pratique.

Ce dernier point est essentiel car saint Thomas ne dissocie pas la morale de la politique. En cela, il ne peut être compris par une mentalité politique qui, depuis deux siècles, s’est émancipée de la vie morale. D’où, non seulement les aberrations qui en découlent mais aussi, à terme, l’essoufflement et le dessèchement de tout le système politique privé de ses racines.

Qu’est-ce que le bien commun ?

Si saint Thomas s’inspire d’Aristote, il va plus loin que ce dernier en développant ce qu’est le bien en politique.

Là où le philosophe ne parlait que du bien, le théologien complète en distinguant le bien de chacun et le bien commun, bonum commune, expression fameuse qui connaît jusqu’à aujourd’hui une postérité. Il s’agit du centre de toute la pensée politique thomasienne : le bien de chacun est ordonné au bien commun.

Et non point l’inverse, comme le considèrent très souvent les pensées contemporaines. La partie étant ordonnée au tout, le bien de chaque partie sera ordonné au bien de la totalité : « Tout individu est avec la société dont il est membre dans le même rapport qu’une partie avec le tout » (Somme de théologie, IIa-IIae, q.64, a.2, c). Primauté du bien commun donc, selon la formule de Charles de Koninck. Voilà qui est essentiel et qui déroute bien sûr la conception moderne, individualiste et hédoniste, du politique, notamment chez les personnalistes.

Un modèle de gouvernant

Une telle conception va modeler un certain type de gouvernant, puisque la principale vertu requise de la part de ce dernier sera justement d’ordonner la cité à sa fin, c’est-à-dire le bien commun. Tel sera un prince juste, dirigeant avec prudence, appliquant sa raison à toujours choisir ce qui peut tendre au mieux, au plus proche, à cette fin ultime du bien commun.

Retrouvez l’intégralité de l’article et de Notre Grand Angle « Église et politique » dans le magazine.