Socialiste vertueux animé des meilleures intentions pour un monde de clones parfaits, le ministre en charge de l’Education nationale Vincent Peillon veut déshabiller Paul pour mieux habiller Pierre. Quelle belle idée abstraite ! Ici, il s’agit de rogner les « avantages » salariaux des professeurs de classes préparatoires aux grandes écoles, honnies de longue date comme des produits d’un « élitisme bourgeois » par les hiérarques du PS, pour financer l’allègement d’une heure hebdomadaire d’une partie des enseignants des « Zones d’éducation prioritaire » des quartiers réputés défavorisés.
Les professeurs de classes préparatoires sont bien payés, c’est vrai, mais ils travaillent comme des forçats et dispensent une excellente formation à des élèves eux-mêmes destinés à faire partie des cadres d’élite – n’ayons pas peur du mot – qui peuvent encore sauver la France du déclin où des décennies de démagogie croissante et de démission l’ont plongée. Les « profs de prépas » défendent leur statut : ils ont raison. A travers eux, c’est pour une grande part l’avenir de la France qui est à nouveau en jeu. Mais ce ministre idéologue préfère-t-il les oligarchies de l’ombre et de la combine à la méritocratie républicaine ouverte à la valeur-Travail ?
