Paroles dures à entendre ! - France Catholique
Edit Template
La justice de Dieu
Edit Template

Paroles dures à entendre !

Copier le lien

Ce que j’ai pu écrire hier à propos des obsèques d’un athée militant en l’église St-Sulpice m’a orienté peu à peu vers des paroles de Jésus à ses apôtres : dures à entendre mais qui vont de soi.

Que leur a-t-il dit ? Chez Marc : « Celui qui rougira de moi et de mes paroles au milieu de cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l’Homme aussi rougira de lui quand Il viendra dans la gloire de son Père entouré des saints anges »… Chez Luc, même expression. Je connaissais un verset complémentaire, qui peut-être se trouve ailleurs mais que je n’ai su retrouver : « Qui ne me reconnaîtra pas, je ne le reconnaîtrai pas devant le Père »1.

Autre citation prise chez Matthieu : « Beaucoup Me diront : ‘’Seigneur, Seigneur, n’est-ce pas en ton Nom que nous avons prophétisé ? En ton Nom que nous avons chassé les démons ? En ton Nom que nous avons fait bien des miracles ? Alors je leur dirai en face : Jamais je ne vous ai connus ; écartez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité’’ ».

Jésus s’adresse ici à ceux qui n’ont pas pris racine dans le roc qu’Il est. Ils ont agi « en son Nom » mais ne se sont pas incrustés de tout leur amour à ce Roc qui est son Nom. S’ils avaient osé mettre Jésus au cœur de leur action, pensé que cette action n’était pas la leur mais celle même de Jésus à travers eux, ils auraient, en toute humilité, proclamé la Vérité en laquelle leur foi s’enracinait, celle de son amour, celle de son sacrifice, de son offrande adressée au Père en l’Esprit Saint.

Mais qui, ici bas, peut affirmer en toute certitude ne pas agir comme ceux qui rougissent devant le monde de Celui en qui pourtant ils croient ?

Comment ne pas se poser la question, comme les apôtres au moment où Judas s’en va « accomplir » ce qu’il doit faire : « Est-ce moi, Seigneur ? », dit l’un, question que tous reprennent, saisis d’une inquiétude qui me fait frémir. Car enfin, je n’ai certes pas chassé les démons, ce que j’aurais dû laisser Jésus faire à travers moi ; ni prophétisé en des propos que j’aurais dû entendre venant de l’Esprit Saint, ni même fait des miracles : non pas seulement en son Nom mais par Lui, avec Lui et en Lui. Rien ! Nada ! Tout juste accumulé une foule de pages qui peut-être n’ont d’autre intérêt que de pouvoir servir d’allume-feu… encore que l’édition numérique supprime le papier !

L’allume-feu a son utilité, car sans lui le feu ne peut prendre : or en moi le feu doit brûler, l’amour même qui vient de Dieu. Et quelques-uns de ces mots que je sème depuis si longtemps peuvent-ils être pensés comme venant de cet Esprit de Feu, Celui même qui provient à la fois du Père et du Fils ?

Contre l’inquiétude de n’être qu’un pharisien de plus, un de ceux qui, sous couvert de défendre la Vérité issue des prophètes et de Moïse, le premier d’entre eux, n’ont eu de cesse de brouiller les cartes, jeter la suspicion, méprisé l’amour qui s’offre et se perd en vue de notre salut ? Combien de fois suis-je resté silencieux au milieu de ceux qui parlaient contre le Christ, contre Dieu ? Je ne sais, ne me souvenant que de mes prises de position : elles me servent en somme de paravent ou de cache misère.

Ma confiance pourtant provient d’une source sûre, la contemplation de la Passion subie par Celui qui se montre à nous dans la gloire de sa résurrection. L’image du Linceul n’a d’autre justification : nous orienter, à travers le voile de sang qui transfigure le visage du Christ, vers ce Dieu fait homme sans Qui nous ne pouvons rien : sans Qui je ne puis rien.

  1. Qu’un lecteur me vienne en aide et m’en donne la références. Merci d’avance.